Une petite nouvelle que j'ai écrite comme ça au feeling pour m'essayer à des genres divers:
Un corps gisait là. Décharné, nu, il était couvert de sang. Il faisait noir, il faisait nuit, l'air frais soufflait légèrement. Son meurtrier marchait en direction de sa voiture. Doucement, il ouvrit la porte du véhicule. Il avait à la main l'arme du crime, l'arme avec laquelle il avait enlevé la vie à quelqu'un. C'était un couteau, un beau couteau, mais désormais il était sali, sali des crimes de son propiétaire. Heureusement pour lui il n'y avait personne dehors à cette heure. Le poids de cet acte commençait à se faire sentir sur sa conscience. La voiture démarra à vive allure en direction du pont. Là, il s'arrêta et s'asseya. Il commença à penser, penser à son avenir, ce qu'il adviendrait de lui. Sous l'effet de l'alcool il avait frappé sans relâche tel une bête acharnée sur sa proie, et cette proie il l'avait fini au couteau. Ensuite réalisant l'ampleur des évènements, il s'était enfui, comme pour fuire son destin désormais inéluctable. Il se rappella son enfance, troublée dans les quartiers pauvres de la ville, son intégration dans un gang et surtout cette soirée qui avait mal tournée. Les problèmes, il en avait l'habitude mais là c'était grave, beaucoup plus grave. Peut-être qu'on ne découvrirait jamais qui aurait tué cet homme. Il referait sa vie, loin de tout. Enfin il aurait une vie normale, une vie comme tout le monde. Les truands vivaient peu de temps. Ils faisaient une vie de rêve mais tôt ou tard, ils étaient rattrapés par les démons de leur passé. Il n'avait pas voulu de ça mais pour survivre, il était obligé de jouer à ce petit jeu. Sans quoi il aurait été rapidement exclu de la communauté. Le boulot sale lui donnait son pain pour manger. Ah si j'étais né dans une famille de classe moyenne, j'aurais eu une existence convenable. Mais le destin en avait décidé autrement. L'eau commençait à se troubler. Sans doute les effets de l'alcool. Il cligna les yeux. L'eau semblait changer de couleur et de forme, elle devenait plus sanguinolente et sa texture, un peu épaisse ressemblait étrangement au sang. Il se leva et marcha en direction des quais. Il vit devant lui le cadavre, le cadavre de sa victime. Un son de cri effroyable se propageait. C'était les lamentations et les cris d'un homme. Le meurtrier se recula et chercha à s'en aller. Plus il courait, plus le cauchemar se déroulait sous ses yeux. Il n'y comprenait rien. On entendit une détonation. Balle dans la tempe, il gisait sur la route.