Sujet: L'autoroute du bonheur [TP] Dim 24 Aoû 2014 - 23:56
Voilà je poste une autre petite nouvelle, cette fois-ci pas encore terminée, j'écrirais la suite demain :
Stein était là sur l’autoroute de l’Arizona, à attendre que quelqu’un veuille bien le prendre. Il était seul, confronté à lui-même et sa conscience. Le vide infini du désert le faisait réfléchir, longuement, sur lui et sa vie. Cette escapade dans l’Arizona lui avait causé plus de problèmes qu’autre chose, et pourtant il appréciait. Il appréciait le moment présent que lui conférait la vie et goûtait tranquillement et longuement à celui-ci. Il devait parcourir 500 bornes, ces 500 kilomètres qui le séparaient de Los Angeles. Il lui restait 3 jours, 3 jours de voyage ou de repos, s’il décidait de ne plus y aller. Cependant il ne pouvait pas renoncer, sa raison l’en empêchait, car Stein était un homme raisonné et calme. Il prenait ses décisions avec une grande patience, cette grande patience donnait l’impression qu’il était une machine. Mais il vivait et ressentait des émotions. Ses yeux étaient remplis d’une mélancolie, une mélancolie qui arrive comme la brise, doucement, soufflant avec tendresse dans les oreilles. Il regardait là-bas, là où tout se finissait, le terme à tout, l’horizon. Cet horizon qui traçait une ligne intemporelle, un repère inaltérable dans son esprit. Il se raccrochait à cela, il avait besoin d’une corde à laquelle s’attacher car il vacillait, intérieurement.
Assis sur la route, il semblait fredonner une chanson. Il y mettait tout son cœur, sa voix résonnant dans le vide. Dans le fracas des nuages, le soleil faisait une apparition furtive : il se montrait puis se cachait aussi subitement qu’il apparaissait. Stein n’y prêtait pas attention, il avait fini de chanter et se tenait debout, immobile, divaguant parmi ses pensées. Il devait se rendre à la Cité des Anges pour un entretien, l’entretien de sa vie, qui ferait basculer sa situation économique misérable vers une existence convenable. Pourtant il regrettait d’avoir quitté son ancienne vie. Il se sentait terriblement mal à l’aise en ville, il avait toujours préféré la campagne et la vie de bohème. Se baladant à travers les chemins boisés, vivant de quelques emplois saisonniers. Pour lui la vie c’était ça, être libre, libre de toutes contraintes et de toute influence malsaine. Il pouvait ainsi observer la nature au plus près, et penser. Penser à lui et aux autres. Il se parlait plus à lui-même qu’il ne prononçait de paroles à l’oral. Une personne normale aurait dit qu’il était sourd-muet mais non, il ne voulait pas s’exprimer, car il était maladroit à l’oral. Il préférait tenir ses paroles pour soi, ainsi personne ne savait ce qu'il pensait, et c’était mieux comme ça. Un fort bruit le sortit de son rêve éveillé, c’était une petite voiture qui roulait plus lentement que l’autre. Quand elle s’approcha, Stein fit un signe de pouce et elle s’arrêta. Le chauffeur était un homme assez trapu, avec une longue moustache au nez et une casquette sur la tête. Il fumait une cigarette. Quand Stein entra, il engagea la conversation : « Vous voulez que je vous emmène où ? -Los Angeles. -Vous avez de quoi me payer un peu ? -Tenez » Il lui tendit un billet de 20 dollars et ferma la porte de la voiture. Le chauffeur se retourna et démarra le véhicule. Ils s’éloignèrent au loin et disparurent. Ils ne se parlèrent pas, Stein était accolé à la vitre, observant le paysage et le ciel. Ces orages représentaient le tourment de son esprit. Il profitait pleinement de son siège, le doux velours se pressait sous son corps.
Correction du Cerf divin
s’il ne décidait de plus n’y aller → s'il décidait de ne plus y aller puis se cachait aussi subitement qu’il apparut. → qu'il apparaissait (concordance des temps) Pour la vie c’était ça : pour lui la vie c'était ça (Non ?) ainsi personne ne saurait qu’est-ce qu’il penserait : personne ne savait ce qu'il pensait (concordance des temps + formulation)
Ce cadre peut être supprimé lors de l'édition de ce texte.
Cornedor Divine cerfette et ses lapins multicolores
Messages : 5120 Date d'inscription : 17/05/2014 Localisation : Endormie dans un terrier de lapins. Humeur : Lapinesque. (ça veut dire paisible et joyeuse)
Cette amorce est intéressante. Stein est un personnage mystérieux qu'on apprécie pour son silence et ses réflexions ; on a envie de suivre son périple. ^^ Côté écriture, j'aime bien, c'est posé et agréable à lire. Les répétitions - "500 bornes, ces 500 kilomètres", "d’une mélancolie, une mélancolie", "une grande patience, cette grande patience", etc" insufflent un rythme et une profondeur au récit, après peut-être juste en diminuer le nombre pour qu'elles sautent moins aux yeux, à toi de voir.
Bref, on attend la suite pour se forger une idée plus précise
Je sais ce que je suis. Et je sais ce que je ne suis pas.
Je suis un chaos de rêves et de couleurs, je suis un Cerf divin chimérique, je suis une lapine en chocolat aux larmes caramel. Et toi, qui es-tu ?
Fais un pas vers moi, j'en ferai un vers toi. Et peut-être un jour serons-nous face à face...
*** Cap' d'aller lire ?
→ Venez fouiller dans mes écrits... Y'en a pour tous les goûts !
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Sujet: Re: L'autoroute du bonheur [TP] Ven 29 Aoû 2014 - 12:55
Voici la suite, j'ai pas encore fini:
Il regardait au loin, le soleil se couchant, ce soleil qui étendait ses nuances d’orange et de jaune jusqu’au ciel. Le temps semblait être arrêté, ce qu’il voyait, le vide, était intemporel. Les minutes s’égrenaient méthodiquement, telles des pierres descendant les torrents. Mais il ne faisait pas attention à cela, ce qui comptait était l’instant présent, l’instant présent qui pourtant était déjà passé, quelques secondes plus tard. Et la nuit étendit son voile d’ombres au-dessus des nuages. Il entendit une musique, le chauffeur avait allumé la radio, c’était du country, de la musique de cow-boy. Il n’y avait rien d’étonnant à cela, les gens du coin vivaient et dormaient country. Cependant ils étaient repliés sur eux-mêmes, à chaque fois qu’un étranger se pointait dans la rue, ils le regardaient d’un air indigné, comme si le fait de venir d’ailleurs les dérangeait. Cependant ils s’amusaient bien, entre eux, à faire des fêtes paysannes. Stein avait le visage tourné vers l’arrière de la voiture. La route défilait sous ses yeux, elle semblait vouloir s’enfuir, s’enfuir et partir, au loin. Il commença à cligner des yeux, bâilla et soupira dans les bras de Morphée. Il était très calme dans son sommeil, on aurait dit qu’il méditait, la nuit porte conseil dit-on. Son long corps s’était déposé dans le large fauteuil-passager. Le chauffeur se retourna un instant et il continua. Stein ne fit aucun rêve cette nuit-là. Il était plongé dans le néant, ce néant où s’agite ces décisions. Après quelques heures, l’astre doré prit dans ses bras l’endormi, qui se réveilla en douceur. Il s’étira et posa de suite une question inutile mais importante à ses yeux :
« Dites, comment vous vous appelez ? -Javaro, répondit l’homme avec tranquillité ; -Vous êtes indien ?, lui demanda-t-il sans aucune gêne. -A moitié seulement, de par ma mère. Et vous d’où vous venez ? -New York, la plus belle ville du monde, mais aussi la plus corrompue. »
Mais Javaro ne prêta pas attention à ce qu’il dit, il fixa longuement Stein dans les yeux pour déceler ses sentiments. Javaro semblait attirer le regard, exercer une attraction qui ne s’explique pas. Le paysage avait tant changé, et pourtant, il y a peu de temps ils étaient dans un désert sans fin. Au loin, il vit la mer, la mer bleutée avec des reflets azurs dans l’eau. Des falaises descendaient tels des colosses de pierre, dans l’étendue marine. Après quelques minutes, ils étaient face à une plage. Le sable, jaune et doré, mouillait ses pieds dans les vagues qui arrivaient et se retiraient dans un refrain sans fin. Il le laissa ici. Le vent soufflait, d’une manière forte et douce. Et les brins d’herbe se pliaient sur son passage. Le ciel communiait avec la mer, ils n’étaient plus qu’un. Des oiseaux volaient vers le soir, emportant avec eux toutes ses pensées noires.
Correction du Cerf divin
bailla → bâilla tranquilité → tranquillité je lui demandait → lui demanda-t-il (passage de la troisième à la première personne)
Ce cadre peut être supprimé lors de l'édition de ce texte.
Cornedor Divine cerfette et ses lapins multicolores
Messages : 5120 Date d'inscription : 17/05/2014 Localisation : Endormie dans un terrier de lapins. Humeur : Lapinesque. (ça veut dire paisible et joyeuse)
Sujet: Re: L'autoroute du bonheur [TP] Ven 29 Aoû 2014 - 14:39
Je sais ce que je suis. Et je sais ce que je ne suis pas.
Je suis un chaos de rêves et de couleurs, je suis un Cerf divin chimérique, je suis une lapine en chocolat aux larmes caramel. Et toi, qui es-tu ?
Fais un pas vers moi, j'en ferai un vers toi. Et peut-être un jour serons-nous face à face...
*** Cap' d'aller lire ?
→ Venez fouiller dans mes écrits... Y'en a pour tous les goûts !
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Sujet: Re: L'autoroute du bonheur [TP] Ven 29 Aoû 2014 - 17:13
merci pour le com
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Sujet: Re: L'autoroute du bonheur [TP] Dim 14 Sep 2014 - 21:09
Voici la fin : Il s'arrêta un instant, contempla la mer, la mer infinie, qui se déroulait sous ses yeux. Il ne voulait plus bouger de cet endroit, rester et vivre ici. Construire une petite cabane, manger le produit de sa chasse et dormir sur le sable chaud. Son esprit était plein de tergiversations, il ne savait pas quoi faire, des idées arrivaient et partaient comme le reflux de la marée, et sa raison ne savait plus quoi faire. Son coeur trancha : il ne bougerait pas. Les yeux de Stein étaient remplis de vie et de bonne humeur, il s'imaginait en train de nager parmi les tortues et dessiner des choses sur la plage. C'était ça le bonheur. Le bonheur était la simplicité, la simplicité de la vie. Vivre, vivre comme un chien dans les bureaux ne lui plaisait pas. Il détestait cette idée et la repoussait de toutes ses forces au loin. Il faisait sombre à présent. Le son des petits insectes chatouillait les oreilles de Stein. La lune dévoila sa face dans un instant fugace. Et vers la montagne, là où soupirent les âmes, un ruisseau coulait dans un bruit vivace.
Correction de Jack Vessalius
tergiversions -> tergiversations
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Sujet: Re: L'autoroute du bonheur [TP] Mer 17 Sep 2014 - 17:04
J'ai adoré ton texte, il est très reposant et poétique, et je reprends l'avis de Corne en disant que certaines phrases sont tout bonnement magnifique et très bien pensées ! Le personnage de Javaro aussi m'a bien plu, j'aurais aimé qu'on puisse en apprendre un peu plus sur lui. Tu utilises beaucoup de belles images faisant référence à la douceur de la vie ou à la liberté; c'est vraiment très rafraîchissant
Quand à la fin; je ne suis pas très fan des Happy End (J'aime quand le héros meurt bêtement comme dans Into The Wild ou alors qu'il perd sa raison de vivre comme dans The Mist ) mais je dois avouer que la tienne donnait une bonne dernière touche de poésie à ton texte et qu'elle est bien mieux qu'une fin où il aurait fini prisonnier dans un bureau toute sa vie
Bravo Lolo!
Invité Invité
Sujet: Re: L'autoroute du bonheur [TP] Mer 17 Sep 2014 - 17:10
Ah merci pour tous ces coms (je suis encore très original dans mes remerciements)