Noir dessein [TP]

Une autre nouvelle:

J'écris pour avancer, avancer à travers la brume qui m'entoure. Je marche, tranquillement, sans me presser, de toute façon il ne me reste que peu de temps. Je m'en vais bientôt, vers la porte éclairée, le néant. Mon ombre se balade à travers les bois, je la regarde, elle me dévisage de son large voile. Je ne pense à rien, je respire, chaque souffle est un moment de plus de passé, je m'approche. Je n'ai pas envie mais je dois le faire, mon cœur explose dans ce corps fragile. Mon âme veut s'envoler, partir vers les cieux qui s'étendent, marcher sur les étoiles. Je regarde le ciel, la Lune se reflète dans mes yeux, elle éclaire faiblement la route sur laquelle je marche. Là-bas, au loin, où s'achève le sentier, je m'en irai. Un ruisseau est là, il est terriblement silencieux. Je n'entends rien, seul mon souffle effréné qui s'accélère. L'onde est d'un bleu foncé, les roseaux montent sur le rivage. Je pleure et les larmes coulent telles des torrents. Je m'assieds et je réfléchis. Pourquoi réfléchir ? Je sais ce que dois faire. Réfléchir ne sert qu'à retarder cet instant. Les flots d'émotion m'envahissent et me submergent tels des raz-de-marée. Chaque vague, chaque reflux est un souvenir. Ces souvenirs qui se perdent dans le trou béant de mon esprit. Bientôt je ne penserai à plus rien, plus rien ne comptera pour moi et je ne compterai plus pour le monde. Je me lève, je regarde derrière moi, et je vois ma vie. Un film, et je suis l'acteur principal. Je ne veux pas écrire la fin. Je ne veux pas savoir comment tout ça va finir. Je préférais ne pas savoir. Mais je le sais déjà. Il est trop tard. Je n'arrive plus à tenir debout, mes jambes sont lourdes, je titube et cherche un brin d'espoir. Je demande, je regarde autour de moi mais rien. Les oiseaux qui volent me répondent. On ne veut plus de moi. Et je ne veux plus de cette vie. Je cours vers la clairière, où la lumière résiste. Je m'éteins dans le malheur et le désespoir. Je disparais, le noir me prend et m'emmène dans son antre, là où trépassent les lapins.

CORRECTION (merci d'en prendre connaissance.):

 

Correction du Cerf divin


sans se presser : me presser
sur le étoiles : les
je m'en irais : irai (futur)
larmes coulent tels : telles
je ne penserais à plus rien, plus rien ne compteras pour moi et je ne compterais plus pour le monde : penserai / comptera / compterai (terminaisons du futur)
je le sait : sais
je titubes et cherches un brin d'espoir. Je demandes, je regardes : titube / cherche / demande / regarde (et non, pas de s à la première personne au présent )
Je disparaît, le noir me prends et m'emmènes : disparais / prend / m'emmène


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J'aime bien, c'est reposant, nostalgique et il y a de belles métaphores
Par rapport aux lapins !! Je ne suis pas sûre qu'il s'agit d'une chute - le narrateur est un lapin ? - ou bien si c'est juste une formule originale... x)
Pliz éclaire ma lanterne, si effectivement le narrateur est un lapin, ça fait un réel effet de surprise, on ne peut pas s'en douter avant la dernière seconde ! En plus je te vénère car j'aimeuh les lapins

non c'est pas une chute, c'est juste pour faire une allusion à un terrier sans fin, le néant quoi, donc oui c'est bien une formule originale comme tu le dit . Merci pour ton commentaire, j'étais désespéré du nombre de mes textes qui ne sont pas commentés..

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