La Lapine Cornue Divine cerfette et ses lapins multicolores
Messages : 5102 Date d'inscription : 17/05/2014 Localisation : Endormie dans un terrier de lapins. Humeur : Lapinesque. (ça veut dire paisible et joyeuse)
Sujet: Depuis la Nuit des temps [TP] Dim 12 Oct - 12:02
Chaque jour je chasse la nuit. Chaque jour je la brûle entre mes bras. Tout cela pour ne jamais la perdre…
C'est l'heure. L'heure où les ombres meurent, se délitent dans l'air pur ; l'heure où une toute jeune lumière pointe le bout de son nez à l'horizon. L'ombre, c'est elle. La lumière, c'est moi. A cet instant, comme chaque jour depuis la nuit des temps, je la traque, je la poursuis sans faiblir, jusqu'à-ce qu'enfin son obscurité disparaisse et que je reste seul maître. Ma lumière fait scintiller les étoiles sur le point de s'éteindre, purifie le ciel tout neuf. Aujourd'hui est un bon jour. Un jour où le rouge, le bleu et le jaune se mêlent jusqu'à irradier l'horizon de violet et d'orange. Je m'habille de cette lumière, chassant d'un revers de main les ombres qui se tordent et rampent à mes pieds, dans les affres de l'agonie. Puis je la vois. Dressée sur la colline qui fait face à la mienne. Drapée dans ses voiles d'ombre et d'étoiles. Elle attend. Un instant, un fil invisible mais indestructible se tisse entre nous, suspendu entre mes rayons et son obscurité. Puis je bondis ; il se brise soudain et tinte dans l'air comme un regret brisé. Mes foulées avalent la pente, ma lumière incendie l'herbe tendre ; les ombres reculent devant moi, tentent de m'échapper, se faufilent et se cachent sous une pierre, un arbuste, un brin d'herbe. Elles meurent sous mes pas. Je les piétine avec ardeur, hâte leur agonie ; je me sens pousser des ailes de lumière, la force de l'aube gonfle mon cœur et me pousse en avant. Je suis invincible. Je n'ai pas la patience de gravir la pente douce de la deuxième colline ; en un pas je déploie mon pouvoir, qui irradie l'air autour de moi. Porté par mes ailes, il ne me faut qu'un instant pour sentir le vent siffler autour de moi, avant de poser le pied sur le sommet de la colline. Mes rayons furieux inondent l'herbe, noient l'obscurité qui s'y vautrait. Je relève le regard juste à temps pour voir ma proie tourner les talons, ses voiles flottant au vent derrière elle. Le vent glacé libéré par sa course folle me donne un coup de fouet ; je bondis à sa suite, dérapant sur l'herbe perlée de rosée. La pente est raide, le chemin caillouteux ; je ne peux prendre le risque de voler jusqu'au sol, car elle se trouverait alors derrière moi et aurait l'occasion de faire demi-tour ou de bifurquer. Non, il me faut la rattraper à pied. Les galets roulent sous ses pas ; je me tends en l'imaginant essoufflée, sa respiration hachée, mais je ne suis pas encore assez proche. La prairie se teinte de mille nuances, entre le violet intense et le rouge sanglant ; mais ses voiles de nuit résistent encore à ma lumière, et devant elle glissent les ombres fuyantes, protégées par son corps. Des étincelles de lumière éclosent près de ses pieds, rebondissent de perle en perle de rosée, jusqu'à éclater en gerbes d'étoiles scintillantes. Mille éclats colorés nimbent le ciel et la terre dans mon sillage ; dans le sien, une lueur douce et lunaire se mêle à un bleu de velours. Comme chaque jour ou presque, il me vient l'envie violente de toucher ces voiles de nuit, d'éprouver leur douceur, de faire glisser leurs plis entre mes doigts. Je repousse ce désir tout au fond de mon cœur, et galope de plus belle, le cœur enflammé. Plus que quelques mètres. Partout, ma lumière a percé l'enveloppe noire de la nuit. Les seules ombres subsistantes sont celles de la traîne de ma proie. Elle hésite, bifurque brutalement, pareille à un lapin pris au piège. D'un bond, je me propulse derrière elle. J'entends enfin sa respiration heurtée, elle paraît murmurer à mes oreilles. Mes étincelles pleuvent autour d'elle. Et soudain ! L'un de ses voiles s'embrase, et le rugissement du feu fait écho à celui de mon cœur ; je pousse un cri de victoire tandis qu'elle gémit en se débarrassant du voile. Celui-ci, aussi doux et léger qu'un rêve, se pose délicatement à mes pieds, léché par les flammes avides. Je ralentis imperceptiblement. Je me reprends vite, bondit d'un nouvel élan ; lorsque mon pied rentre en contact avec le voile, ma lumière transcende celui-ci, et bientôt sa transparence se dilue dans l'air surchauffé. Elle commence à paniquer, à présent ; sa traîne de velours bleu devient dentelle translucide, les étincelles piquent sa peau sombre et éteignent ses étoiles délicates. Sa tête pivote, ses yeux cherchent et cherchent une échappatoire. A peine essoufflé, porté par mes rayons puissants, je reste à l'affût de ses moindres mouvements. Nous pénétrons dans une forêt, et je glisse sur les aiguilles, zigzague entre les troncs rudes ; je tente en vain de me montrer aussi agile qu'elle, mais je ne peux prévoir tous ses changements de directions. Deux de ses voiles prennent feu au même instant ; elle les laisse derrière elle, et ils se consument sous mes pas avant que je puisse réagir. Nous arrivons à une clairière ; une falaise se dresse devant nous. Elle est prise au piège ! Ses pas fébriles font frémir les feuilles mortes. Un sourire étire mon visage. Elle est à moi. Ses yeux trouvent soudain quelque chose… la haie ! Non ! Je me projette vers la droite avec l'énergie du désespoir, mais elle est plus rapide et franchit la haie avant que je puisse seulement me remettre d'aplomb. Un bruit déchire soudain le silence… Son dernier voile s'est pris dans une ronce. Elle se débat désespérément ; je suis presque sur elle. L'espace d'un instant je me mue en cervidé flamboyant ; mes quatre membres ploient sous moi, me conférant une puissance telle que je survole l'obstacle en transperçant le vent. Mais lorsque je me pose de nouveau au sol, elle est déjà devant, et son dernier voile se délite à mes pieds. Mon cœur bat à tout rompre ; désormais il ne reste plus qu'elle, plus que sa silhouette presque translucide, dépourvue de tout ornement. J'accélère encore, elle ne m'échappera pas plus longtemps ! Elle se dresse face à la vallée, immobile soudain ; déjà presque invisible. Je sais que dans quelques instants il ne restera plus rien d'elle, de ses lignes éclatantes. Alors je bondis, mobilisant mes dernières forces, et je l'étreins avec la force du désespoir. Un instant je peux sentir son corps froid contre le mien, aussi pur et léger qu'un songe. Mais elle pousse un hurlement qui me glace le cœur, avant de se débattre fébrilement ; la lumière est déjà sur elle. Nous échangeons un regard ; elle sait comment cela finira. Sa peau translucide se pare de reflets arc-en-ciel tandis qu'elle brûle sous le feu de mes rayons ; et lorsque, mortifié, je la lâche enfin, elle se dissout dans les flammes avec un dernier hoquet. Je reste seul sur la colline, perdu au milieu de ma lumière. Encore un jour avant de la revoir…
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Dans le même style, l'affrontement épique de l'Est et l'Ouest : Entre ciel et terre
Je sais ce que je suis. Et je sais ce que je ne suis pas.
Je suis un chaos de rêves et de couleurs, je suis un Cerf divin chimérique, je suis une lapine en chocolat aux larmes caramel. Et toi, qui es-tu ?
Fais un pas vers moi, j'en ferai un vers toi. Et peut-être un jour serons-nous face à face...
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Dhilgga
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Sujet: Re: Depuis la Nuit des temps [TP] Dim 12 Oct - 12:39
Wouah mais wow ! Dorée c'est tellement.... Poétique D'ailleurs le style n'est pas du tout le même que sur ton roman avec Timor et Picta. Mais c'est tellement wouah que je n'en ai même pas les mots Je pense que pour faire un vrai de vrai com' constructif, il faudrait que j'ai le temps, mais vois-tu le jour chasse la nuit... Le temps me manque !
Invité Invité
Sujet: Re: Depuis la Nuit des temps [TP] Dim 12 Oct - 12:56
Tout d'abord, très beau dégradé de couleur pour le titre
J'ai adoré ta nouvelle ; un vocabulaire très coloré et varié, des phrases longues et pourtant très fluides avec tous ces verbes qui ne se répètent jamais et cette histoire passionnante bien que brève ( Si j'ai compris, ce texte est une métaphore du Soleil qui irradie la Terre de sa lumière et chasse les ombres ? ). Une bonne mise en page pour le texte, aucun temps mort ; bref que du bon, que du Cornedor Tu ne cesses de m'épater !
La Lapine Cornue Divine cerfette et ses lapins multicolores
Messages : 5102 Date d'inscription : 17/05/2014 Localisation : Endormie dans un terrier de lapins. Humeur : Lapinesque. (ça veut dire paisible et joyeuse)
Sujet: Re: Depuis la Nuit des temps [TP] Lun 13 Oct - 17:53
Merkiiii démesurément à vous deux (et oui, c'est ça Earl, le soleil et la nuit ^^)
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Sujet: Re: Depuis la Nuit des temps [TP] Sam 28 Nov - 20:24
T'es pénible avec ta mise en forme, c'est compliqué à tout enlever ^^
Cornedor a écrit:
Chaque jour virguleje chasse la nuit. Chaque jour virgule je la brûle entre mes bras. Tout cela pour ne jamais la perdre…
C'est l'heure. L'heure où les ombres meurent, se délitent dans l'air pur ; l'heure où une toute jeune lumière pointe le bout de son nez à l'horizon. L'ombre, c'est elle. La lumière, c'est moi.ça va les chevilles? A cet instant, comme chaque jour depuis la nuit des temps, je la traque, je la poursuis sans faiblir, jusqu'à-ce qu'enfin son obscurité disparaisse et que je reste seul maître. il manque un truc après maitre, on attend et ça vient pas, donc on trébuche Ma lumière fait scintiller les étoiles sur le point de s'éteindre, purifie le ciel tout neuf. Aujourd'hui est un bon jour. Un jour où le rouge, le bleu et le jaune se mêlent jusqu'àbof jusqu'à irradier l'horizon de violet et d'orange. Je m'habille de cette lumière, chassant d'un revers de main les ombres qui se tordent et rampent à mes pieds, dans les affres de l'agonie. Puis je la vois. Dressée sur la colline qui fait face à la mienne. Drapée dans ses voiles d'ombre et d'étoiles. Elle attend. Un instant, un fil invisible mais indestructible se tisse entre nous, suspendu entre mes rayons et son obscurité. Puis je bondis ; il se brise soudain et tinte dans l'air comme un regret brisé. Mes foulées avalent la pente, ma lumière incendie l'herbe tendre ; les ombres reculent devant moi, tentent de m'échapper, se faufilent et se cachent sous une pierre, un arbuste, un brin d'herbe. Elles meurent sous mes pas. Je les piétine avec ardeur, hâte leur agonie ; je me sens pousser des ailes de lumière, la force de l'aube gonfle mon cœur et me pousse en avant. Je suis invincible. Je n'ai pas la patience de gravir la pente douce de la deuxième colline ; en un pas je déploie mon pouvoir, qui irradie l'air autour de moi. Porté par mes ailes, il ne me faut qu'un instant pour sentir le vent siffler autour de moi, avant de poser le pied sur le sommet de la colline. Mes rayons furieux inondent l'herbet'as déjà utilisé herbe au desus, dans un texte si court c'est ennuyant, noient l'obscurité qui s'y vautrait. Je relève le regard juste à temps pour voir ma proie tourner les talons, ses voiles flottant au vent derrière elle. Le vent glacé libéré par sa course folle me donne un coup de fouet ; je bondis à sa suite, dérapant sur l'herbe perlée de rosée. La pente est raide, le chemin caillouteux ; je ne peux prendre le risque de voler jusqu'au sol, car elle se trouverait alors derrière moi et aurait l'occasion de faire demi-tour ou de bifurquer. Non, il me faut la rattraper à pied. Les galets roulent sous ses pas ; je me tends en l'imaginant essoufflée, sa respiration hachée, mais je ne suis pas encore assez proche. La prairie se teinte de mille nuances, entre le violet intense et le rouge sanglant ; mais ses voiles de nuit résistent encore à ma lumière, et devant elle glissent les ombres fuyantes, protégées par son corps. Des étincelles de lumière éclosent près de ses pieds, rebondissent de perle en perle de rosée, jusqu'à éclater en gerbes d'étoiles scintillantes. Mille éclats colorés nimbent le ciel et la terre dans mon sillage c'est bizarre, mais je trouve bizarre qu'ils soient nimabé après et pas avant son passage. L'aube éclaire avant d'être vu. Mais je tatillonne ; dans le sien, une lueur douce et lunaire se mêle à un bleu de velours. Comme chaque jour ou presque, il me vient l'envie violentejoli allitération de toucher ces voiles de nuit, d'éprouver leur douceur, de faire glisser leurs plis entre mes doigts. Je repousse ce désir tout au fond de mon cœur, gépavu cette virgule hostile, j'te jure et galope de plus belle, le cœur enflammé. Plus que quelques mètres. Partout, ma lumière a percé l'enveloppe noire de la nuit. Les seules ombres subsistantes sont celles de la traîne de ma proie. Elle hésite, bifurque brutalement, pareille à un lapin pris au piègec'est mignon et ça attendrit comme figure de style, mais du coup, ça jarte de l'ambiance. D'un bond, je me propulse derrière elle. J'entends enfin sa respiration heurtée, elle paraît murmurer à mes oreilles. Mes étincelles pleuvent autour d'elle. Et soudain ! L'un de ses voiles s'embrase, et le rugissement du feu fait écho à celui de mon cœur ; je pousse un cri de victoire tandis qu'elle gémit en se débarrassant du voile. Celui-ci, aussi doux et léger qu'un rêve, se pose délicatement à mes pieds, léché par les flammes avides. Je ralentis imperceptiblement. Je me reprends vite, bondit d'un nouvel élan ; lorsque mon pied rentre en contact avec le voileutilisé plusieurs fois au dessus, ma lumière transcende celui-ci, et bientôt sa transparence se dilue dans l'air surchauffé. Elle commence à paniquer, à présent ; sa traîne de velours bleu devient dentelle translucide hm, le mot dentelle est trop connoté chez moi , les étincelles piquent sa peau sombre et éteignent ses étoiles délicates. Sa tête pivote, ses yeux cherchent et cherchent une échappatoire. A peine essoufflé, porté par mes rayons puissantstu peux mieux faire que ce qualificatif du pauvre, je reste à l'affût de ses moindres mouvements. Nous pénétrons dans une forêt, et je glisse sur les aiguilles, zigzague entre les troncs rudes ; je tente en vain de me montrer aussi agile qu'elle, mais je ne peux prévoir tous ses changements de directions. Deux de ses voilesidem, trop d'occurence prennent feu au même instant ; elle les laisse derrière elle, et ils se consument sous mes pas avant que je puisse réagir. Nous arrivons à une clairière ; une falaise se dresse devant nous. Elle est prise au piège ! Ses pas fébriles font frémir les feuilles mortes. Un sourire étire mon visage. Elle est à moi. Ses yeux trouvent soudain quelque chose… la haie ! Non ! Je me projette vers la droite avec l'énergie du désespoir, mais elle est plus rapide et franchit la haie avant que je puisse seulement me remettre d'aplomb. Un bruit déchire soudain le silence… Son dernier voile s'est pris dans une ronce. Elle se débat désespérément ; je suis presque sur elle. L'espace d'un instant je me mue en cervidé flamboyant ; mes quatre membres ploient sous moi, me conférant une puissance telle que je survole l'obstacle en transperçant le vent. Mais lorsque je me pose de nouveau au sol, elle est déjà devant, et son dernier voile se délite à mes pieds. Mon cœur bat à tout rompre ; désormais il ne reste plus qu'elle, plus que sa silhouette presque translucide, dépourvue de tout ornement. J'accélère encore, elle ne m'échappera pas plus longtemps ! Elle se dresse face à la vallée, immobile soudain ; déjà presque invisible. Je sais que dans quelques instants il ne restera plus rien d'elle, de ses lignes éclatantes. Alors je bondis, mobilisant mes dernières forces, et je l'étreins avec la force du désespoir. Un instant je peux sentir son corps froid contre le mien, aussi pur et léger qu'un songe. Mais elle pousse un hurlement qui me glace le cœur, avant de se débattre fébrilement ; la lumière est déjà sur elle. Nous échangeons un regard ; elle sait comment cela finira. Sa peau translucide se pare de reflets arc-en-ciel tandis qu'elle brûle sous le feu de mes rayons ; et lorsque, mortifié, je la lâche enfin, elle se dissout dans les flammes avec un dernier hoquet. Je reste seul sur la colline, perdu au milieu de ma lumière. Encore un jour avant de la revoir…
Je suis torublé par rapport à ce texte. AU début j'ai cru que c'était soleil contre nuit. Et ca l'est un peu mais en mode mythologie Bon, déjà, ton style a tellement progressé depuis, tu fais moin de petite imprécisions, le rythme est mieux et tout. mais déjà, y'as un gros niveau là Et j'ai bien aimé le lire
PlumeAPapote
Messages : 188 Date d'inscription : 28/05/2015 Localisation : Lyon Humeur : Avide de mots
Sujet: Re: Depuis la Nuit des temps [TP] Sam 28 Nov - 21:18
Uii encore mi ! Mais tu le sais bien que j'adoooore ton style
Cornedor a écrit:
[size=18]Depuis la Nuit des temps
Chaque jour je chasse la nuit. Chaque jour je la brûle entre mes bras. Tout cela pour ne jamais la perdre…
C'est l'heure. L'heure où les ombres meurent, se délitent dans l'air pur ; l'heure où une toute jeune lumière pointe le bout de son nez à l'horizon. L'ombre, c'est elle. La lumière, c'est moi. A cet instant, comme chaque jour depuis la nuit des temps, je la traque, je la poursuis sans faiblir, jusqu'à-ce qu'enfin son obscurité disparaisse et que je reste seul maître. Ma lumière fait scintiller les étoiles sur le point de s'éteindre, purifie le ciel tout neuf. Aujourd'hui est un bon jour. Un jour où le rouge, le bleu et le jaune se mêlent jusqu'à irradier l'horizon de violet et d'orange. Je m'habille de cette lumière, chassant d'un revers de main les ombres qui se tordent et rampent à mes pieds, dans les affres de l'agonie. Puis je la vois. Dressée sur la colline qui fait face à la mienne. Drapée dans ses voiles d'ombre et d'étoiles. Elle attend. Un instant, un fil invisible mais indestructible se tisse entre nous, suspendu entre mes rayons et son obscurité. Puis je bondis ; il se brise soudain et tinte dans l'air comme un regret brisé. Mes foulées avalent la pente, ma lumière incendie l'herbe tendre ; les ombres reculent devant moi, tentent de m'échapper, se faufilent et se cachent sous une pierre, un arbuste, un brin d'herbe. Elles meurent sous mes pas. Je les piétine avec ardeur, hâte leur agonie ; je me sens pousser des ailes de lumière, la force de l'aube gonfle mon cœur et me pousse en avant. Je suis invincible. Je n'ai pas la patience de gravir la pente douce de la deuxième colline ; en un pas je déploie mon pouvoir, qui irradie l'air autour de moi. Porté par mes ailes, il ne me faut qu'un instant pour sentir le vent siffler autour de moi, avant de poser le pied sur le sommet de la colline. Mes rayons furieux inondent l'herbe, noient l'obscurité qui s'y vautrait. Je relève le regard juste à temps pour voir ma proie tourner les talons, ses voiles flottant au vent derrière elle. Le vent glacé libéré par sa course folle me donne un coup de fouet ; je bondis à sa suite, dérapant sur l'herbe perlée de rosée. La pente est raide, le chemin caillouteux ; je ne peux prendre le risque de voler jusqu'au sol, car elle se trouverait alors derrière moi et aurait l'occasion de faire demi-tour ou de bifurquer. Non, il me faut la rattraper à pied. Les galets roulent sous ses pas ; je me tends en l'imaginant essoufflée, sa respiration hachée, mais je ne suis pas encore assez proche. La prairie se teinte de mille nuances, entre le violet intense et le rouge sanglant ; mais ses voiles de nuit résistent encore à ma lumière, et devant elle glissent les ombres fuyantes, protégées par son corps. Des étincelles de lumière éclosent près de ses pieds, rebondissent de perle en perle de rosée, jusqu'à éclater en gerbes d'étoiles scintillantes. Mille éclats colorés nimbent le ciel et la terre dans mon sillage ; dans le sien, une lueur douce et lunaire se mêle à un bleu de velours. Comme chaque jour ou presque, il me vient l'envie violente de toucher ces voiles de nuit, d'éprouver leur douceur, de faire glisser leurs plis entre mes doigts. Je repousse ce désir tout au fond de mon cœur, et galope de plus belle, le cœur enflammé. Plus que quelques mètres. Partout, ma lumière a percé l'enveloppe noire de la nuit. Les seules ombres subsistantes sont celles de la traîne de ma proie. Elle hésite, bifurque brutalement, pareille à un lapin pris au piège. D'un bond, je me propulse derrière elle. J'entends enfin sa respiration heurtée, elle paraît murmurer à mes oreilles. Mes étincelles pleuvent autour d'elle. Et soudain ! L'un de ses voiles s'embrase, et le rugissement du feu fait écho à celui de mon cœur ; je pousse un cri de victoire tandis qu'elle gémit en se débarrassant du voile. Celui-ci, aussi doux et léger qu'un rêve, se pose délicatement à mes pieds, léché par les flammes avides. Je ralentis imperceptiblement. Je me reprends vite, bondit d'un nouvel élan ; lorsque mon pied rentre en contact avec le voile, ma lumière transcende celui-ci, et bientôt sa transparence se dilue dans l'air surchauffé. Elle commence à paniquer, à présent ; sa traîne de velours bleu devient dentelle translucide, les étincelles piquent sa peau sombre et éteignent ses étoiles délicates.(j'aime bien ce passage ) Sa tête pivote, ses yeux cherchent et cherchent une échappatoire. A peine essoufflé, porté par mes rayons puissants, je reste à l'affût de ses moindres mouvements. Nous pénétrons dans une forêt, et je glisse sur les aiguilles, zigzague entre les troncs rudes ; je tente en vain de me montrer aussi agile qu'elle, mais je ne peux prévoir tous ses changements de directions. Deux de ses voiles prennent feu au même instant ; elle les laisse derrière elle, et ils se consument sous mes pas avant que je puisse réagir. Nous arrivons à une clairière ; une falaise se dresse devant nous. Elle est prise au piège ! Ses pas fébriles font frémir les feuilles mortes. Un sourire étire mon visage. Elle est à moi. Ses yeux trouvent soudain quelque chose… la haie ! Non ! Je me projette vers la droite avec l'énergie du désespoir, mais elle est plus rapide et franchit la haie avant que je puisse seulement me remettre d'aplomb. Un bruit déchire soudain le silence… Son dernier voile s'est pris dans une ronce. Elle se débat désespérément ; je suis presque sur elle. L'espace d'un instant je me mue en cervidé flamboyant ; mes quatre membres ploient sous moi, me conférant une puissance telle que je survole l'obstacle en transperçant le vent. Mais lorsque je me pose de nouveau au sol, elle est déjà devant, et son dernier voile se délite à mes pieds. Mon cœur bat à tout rompre ; désormais il ne reste plus qu'elle, plus que sa silhouette presque translucide, dépourvue de tout ornement. J'accélère encore, elle ne m'échappera pas plus longtemps ! Elle se dresse face à la vallée, immobile soudain ; déjà presque invisible. Je sais que dans quelques instants il ne restera plus rien d'elle, de ses lignes éclatantes. Alors je bondis, mobilisant mes dernières forces, et je l'étreins avec la force du désespoir. Un instant je peux sentir son corps froid contre le mien, aussi pur et léger qu'un songe. Mais elle pousse un hurlement qui me glace le cœur, avant de se débattre fébrilement ; la lumière est déjà sur elle. Nous échangeons un regard ; elle sait comment cela finira. Sa peau translucide se pare de reflets arc-en-ciel tandis qu'elle brûle sous le feu de mes rayons ; et lorsque, mortifié, je la lâche enfin, elle se dissout dans les flammes avec un dernier hoquet. Je reste seul sur la colline, perdu au milieu de ma lumière. Encore un jour avant de la revoir…
De belles images pour décrire cet acharnement amoureux, j'ai apprécié m'imaginer les nombreuses couleurs de cette course folle, j'ai bien aimé Cocorne
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Dans le même style, l'affrontement épique de l'Est et l'Ouest : Entre ciel et terre
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Sujet: Re: Depuis la Nuit des temps [TP] Dim 29 Nov - 0:16
Merciiiiii à vous deux les amiches
Ragne : bon, alors déjà je vais rien retoucher du tout sur ce texte parce qu'il est vieux Mais j'ai tout lu avec attention et je retiens tes remarques éclairées. Et merci pour la conclusion sur l'évolution de mon style, ça me fait énormément plaisir
Je sais ce que je suis. Et je sais ce que je ne suis pas.
Je suis un chaos de rêves et de couleurs, je suis un Cerf divin chimérique, je suis une lapine en chocolat aux larmes caramel. Et toi, qui es-tu ?
Fais un pas vers moi, j'en ferai un vers toi. Et peut-être un jour serons-nous face à face...
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Sujet: Re: Depuis la Nuit des temps [TP] Dim 29 Nov - 10:45
Le piaf enflammé passe par ici...
Cornedor a écrit:
Depuis la Nuit des temps
Chaque jour je chasse la nuit. Chaque jour je la brûle entre mes bras. Tout cela pour ne jamais la perdre…
J'aime bien cette phrase, c'est joli
C'est l'heure. L'heure où les ombres meurent, se délitent dans l'air pur ; l'heure où une toute jeune lumière pointe le bout de son nez à l'horizon. L'ombre, c'est elle. La lumière, c'est moi. A cet instant, comme chaque jour depuis la nuit des temps, je la traque, je la poursuis sans faiblir, jusqu'à-ce qu'enfin son obscurité disparaisse et que je reste seul maître. Ma lumière fait scintiller les étoiles sur le point de s'éteindre, purifie le ciel tout neuf. Aujourd'hui est un bon jour. Un jour où le rouge, le bleu et le jaune se mêlent jusqu'à irradier l'horizon de violet et d'orange. Je m'habille de cette lumière, chassant d'un revers de main les ombres qui se tordent et rampent à mes pieds, dans les affres de l'agonie. Puis je la vois. Dressée sur la colline qui fait face à la mienne. Drapée dans ses voiles d'ombre et d'étoiles. Elle attend. Un instant, un fil invisible mais indestructible se tisse entre nous, suspendu entre mes rayons et son obscurité. Puis je bondis ; il se brise soudain et tinte dans l'air comme un regret brisé. Mes foulées avalent la pente, ma lumière incendie l'herbe tendre ; les ombres reculent devant moi, tentent de m'échapper, se faufilent et se cachent sous une pierre, un arbuste, un brin d'herbe. Elles meurent sous mes pas. Je les piétine avec ardeur, hâte leur agonie ; je me sens pousser des ailes de lumière, la force de l'aube gonfle mon cœur et me pousse en avant. Je suis invincible. Je n'ai pas la patience de gravir la pente douce de la deuxième colline ; en un pas je déploie mon pouvoir, qui irradie l'air autour de moi. Porté par mes ailes, il ne me faut qu'un instant pour sentir le vent siffler autour de moi, avant de poser le pied sur le sommet de la colline. Mes rayons furieux inondent l'herbe, noient l'obscurité qui s'y vautrait. Je relève le regard juste à temps pour voir ma proie tourner les talons, ses voiles flottant au vent derrière elle. Le vent glacé libéré par sa course folle me donne un coup de fouet ; je bondis à sa suite, dérapant sur l'herbe perlée de rosée. La pente est raide, le chemin caillouteux ; je ne peux prendre le risque de voler jusqu'au sol, car elle se trouverait alors derrière moi et aurait l'occasion de faire demi-tour ou de bifurquer. Non, il me faut la rattraper à pied. Les galets roulent sous ses pas ; je me tends en l'imaginant essoufflée, sa respiration hachée, mais je ne suis pas encore assez proche. La prairie se teinte de mille nuances, entre le violet intense et le rouge sanglant ; mais ses voiles de nuit résistent encore à ma lumière, et devant elle glissent les ombres fuyantes, protégées par son corps. Des étincelles de lumière éclosent près de ses pieds, rebondissent de perle en perle de rosée, jusqu'à éclater en gerbes d'étoiles scintillantes. Mille éclats colorés nimbent le ciel et la terre dans mon sillage ; dans le sien, une lueur douce et lunaire se mêle à un bleu de velours. Comme chaque jour ou presque, il me vient l'envie violente de toucher ces voiles de nuit, d'éprouver leur douceur, de faire glisser leurs plis entre mes doigts. Je repousse ce désir tout au fond de mon cœur, et galope de plus belle, le cœur enflammé. Plus que quelques mètres. Partout, ma lumière a percé l'enveloppe noire de la nuit. Les seules ombres subsistantes sont celles de la traîne de ma proie. Elle hésite, bifurque brutalement, pareille à un lapin pris au piège. D'un bond, je me propulse derrière elle. J'entends enfin sa respiration heurtée, elle paraît murmurer à mes oreilles. Mes étincelles pleuvent autour d'elle. Et soudain ! L'un de ses voiles s'embrase, et le rugissement du feu fait écho à celui de mon cœur ; je pousse un cri de victoire tandis qu'elle gémit en se débarrassant du voile. Celui-ci, aussi doux et léger qu'un rêve, se pose délicatement à mes pieds, léché par les flammes avides. Je ralentis imperceptiblement. Je me reprends vite, bondit d'un nouvel élan ; lorsque mon pied rentre en contact avec le voile, ma lumière transcende celui-ci, et bientôt sa transparence se dilue dans l'air surchauffé. Elle commence à paniquer, à présent ; sa traîne de velours bleu devient dentelle translucide, les étincelles piquent sa peau sombre et éteignent ses étoiles délicates. Sa tête pivote, ses yeux cherchent et cherchent une échappatoire. A peine essoufflé, porté par mes rayons puissants, je reste à l'affût de ses moindres mouvements. Nous pénétrons dans une forêt, et je glisse sur les aiguilles, zigzague entre les troncs rudes ; je tente en vain de me montrer aussi agile qu'elle, mais je ne peux prévoir tous ses changements de directions. Deux de ses voiles prennent feu au même instant ; elle les laisse derrière elle, et ils se consument sous mes pas avant que je puisse réagir. Nous arrivons à une clairière ; une falaise se dresse devant nous. Elle est prise au piège ! Ses pas fébriles font frémir les feuilles mortes. Un sourire étire mon visage. Elle est à moi. Ses yeux trouvent soudain quelque chose… la haie ! Non ! Je me projette vers la droite avec l'énergie du désespoir, mais elle est plus rapide et franchit la haie avant que je puisse seulement me remettre d'aplomb. Un bruit déchire soudain le silence… Son dernier voile s'est pris dans une ronce. Elle se débat désespérément ; je suis presque sur elle. L'espace d'un instant je me mue en cervidé flamboyant ; mes quatre membres ploient sous moi, me conférant une puissance telle que je survole l'obstacle en transperçant le vent. Mais lorsque je me pose de nouveau au sol, elle est déjà devant, et son dernier voile se délite à mes pieds. Mon cœur bat à tout rompre ; désormais il ne reste plus qu'elle, plus que sa silhouette presque translucide, dépourvue de tout ornement. J'accélère encore, elle ne m'échappera pas plus longtemps ! Elle se dresse face à la vallée, immobile soudain ; déjà presque invisible. Je sais que dans quelques instants il ne restera plus rien d'elle, de ses lignes éclatantes. Alors je bondis, mobilisant mes dernières forces, et je l'étreins avec la force du désespoir. Un instant je peux sentir son corps froid contre le mien, aussi pur et léger qu'un songe. Mais elle pousse un hurlement qui me glace le cœur, avant de se débattre fébrilement ; la lumière est déjà sur elle. Nous échangeons un regard ; elle sait comment cela finira. Sa peau translucide se pare de reflets arc-en-ciel tandis qu'elle brûle sous le feu de mes rayons ; et lorsque, mortifié, je la lâche enfin, elle se dissout dans les flammes avec un dernier hoquet. Je reste seul sur la colline, perdu au milieu de ma lumière. Encore un jour avant de la revoir…
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Dans le même style, l'affrontement épique de l'Est et l'Ouest : Entre ciel et terre
J'ai rien à dire sur le texte
C'est juste trop bien ! On voyage, tu nous balade avec tes mots, on se laisse emporter... C'est fluide, y'a du vocabulaire et tu écrit trop bien <3
Voila voila, c'était très constructif ^^ J'ai adoré !
Encore
La Lapine Cornue Divine cerfette et ses lapins multicolores
Messages : 5102 Date d'inscription : 17/05/2014 Localisation : Endormie dans un terrier de lapins. Humeur : Lapinesque. (ça veut dire paisible et joyeuse)
Sujet: Re: Depuis la Nuit des temps [TP] Sam 30 Jan - 12:09
Hahaha merki pour ton commentaire, Phé ça me fait super plaisir !
Je sais ce que je suis. Et je sais ce que je ne suis pas.
Je suis un chaos de rêves et de couleurs, je suis un Cerf divin chimérique, je suis une lapine en chocolat aux larmes caramel. Et toi, qui es-tu ?
Fais un pas vers moi, j'en ferai un vers toi. Et peut-être un jour serons-nous face à face...
*** Cap' d'aller lire ?
→ Venez fouiller dans mes écrits... Y'en a pour tous les goûts !
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Lame37
Messages : 1222 Date d'inscription : 13/06/2016 Localisation : Perdu dans les textes Humeur : Loup Aventurier Méditant sur l'Écriture
Sujet: Re: Depuis la Nuit des temps [TP] Mar 14 Fév - 19:58
Beau texte, musique entrainante qui donne envie de lire jusqu'à la fin ce long texte. Continue ainsi
------------------------------------------------------------------------------------------------ Loup breton parmi les hommes, rêveur invétéré, écrivain et critique amateur. Les rêves sont une porte vers l'imaginaire et l'espoir où tout devient possible. Les cauchemars sont le reflet de nos peurs et échecs guidant vers la souffrance.
Osez plonger et voyager à travers le mon Monde Fantastico-SF, le Wolfo Univers. Il y en a pour tout les goûts : écrits poétiques, essais de romans, recherches de style.
La Lapine Cornue Divine cerfette et ses lapins multicolores
Messages : 5102 Date d'inscription : 17/05/2014 Localisation : Endormie dans un terrier de lapins. Humeur : Lapinesque. (ça veut dire paisible et joyeuse)
Sujet: Re: Depuis la Nuit des temps [TP] Sam 18 Fév - 19:23
merci de ta lecture Lame, c'est gentil (Long ? Oh mon dieu... Quand je pense que j'ai déjà posté des nouvelles de 50 pages )
Je sais ce que je suis. Et je sais ce que je ne suis pas.
Je suis un chaos de rêves et de couleurs, je suis un Cerf divin chimérique, je suis une lapine en chocolat aux larmes caramel. Et toi, qui es-tu ?
Fais un pas vers moi, j'en ferai un vers toi. Et peut-être un jour serons-nous face à face...
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cnslancelot
Messages : 77 Date d'inscription : 21/02/2017 Localisation : Dans le Nord Humeur : Joyeuse
Sujet: Re: Depuis la Nuit des temps [TP] Mar 28 Fév - 10:19
Très joli texte en hommage au jour et à la nuit
------------------------------------------------------------------------------------------------ CnsLancelot pour vous servir
Jouant des mots comme on manie l'épée Moi, Lancelot fait chanter proses et versets A bras ouverts, ou embrassées J'accueille les rimes que sur le papier j'ai posées Et au son du vent d'automne Soufflant par la fenêtre ses accords monotones Je dévoile à travers ma poésie Tout l'état de mon être
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Messages : 5102 Date d'inscription : 17/05/2014 Localisation : Endormie dans un terrier de lapins. Humeur : Lapinesque. (ça veut dire paisible et joyeuse)
Sujet: Re: Depuis la Nuit des temps [TP] Ven 24 Mar - 18:52
Je sais ce que je suis. Et je sais ce que je ne suis pas.
Je suis un chaos de rêves et de couleurs, je suis un Cerf divin chimérique, je suis une lapine en chocolat aux larmes caramel. Et toi, qui es-tu ?
Fais un pas vers moi, j'en ferai un vers toi. Et peut-être un jour serons-nous face à face...
*** Cap' d'aller lire ?
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Stella
Messages : 95 Date d'inscription : 30/06/2016 Localisation : Je me suis perdue quelque part dans l'océan
Sujet: Re: Depuis la Nuit des temps [TP] Sam 10 Juin - 10:50
Bon, je ne lis ça que maintenant, mais bon... Alors, les commentaires "constructifs" c'est pas mon délire, donc un avis fera l'affaire ^^ J'ai pas lu les autres commentaires, il risque d'y avoir répétition, je ne sais pas... alors! Ton texte, c'est de la musique! (oui, j'ai vraiment pensé ça) Chaque mot fait briller les autres, chaque phrase nous fait glisser à la seconde. (sauf "bifurquer", je déteste la sonorité de ce mot xD) Enfaite, ce texte me rappelle vaguement un poème que j'ai lu... La ville, le soir et toi de Nazim Hikmet. (Là, si tu vas le lire ou si tu l'as déjà lu, tu vas te dire "mais quoiiii? en quoi mon texte ressemble à ce poème!" mais bon, je commente ici pour dire ce que je pense) Pas pour le style, mais pour les image que j'ai en lisant. Voilà voilà, ce texte est magnifique!