Salut !
Je tenais à faire ce topic pour me référer à quelque chose dont je ne connais pas le nom original, mais qui est assez important. Ca concerne tout simplement "comment raconter une action". En gros, comparez ces phrases :
"Georgi quitta l'auberge et retourna chez lui."
"Georgi ouvrit la porte de l'auberge et la referma soigneusement. Dans la nuit encore fraîche, il prit le sentier vers son logis. Il poussa la porte dans un soupir"
"Georgi tendit la main et fit s'appuyer ses doigts contre le métal frais de la poignée. La porte émit une résistance, puis céda dans un craquement. (...) "
Ne me demandez pas pourquoi Georgi. Vous avez saisi ?
Sur un spectre partant de l'ellipse jusqu'à l'hyperréalisme, on peut avoir une phrase simple, plusieurs phrases plus détaillées ou un paragraphe. Chacun est utile en temps voulu, car chaque mode de narration transporte une atmosphère, permet ou empêche tel effet de style, tel développement.
Par exemple, pour la première phrase, Georgi est plutôt en mode OSEF, c'est pas trop ça qui compte. Dans la deuxième, je suis parvenu à développer une atmosphère plus lourde, mélancolique. Ca aurait pu être n'importe quoi d'autre, hein.
Enfin, dans la troisième, on a l'impression que Georgi essaye d'échapper à une bande de psychopathes à son affut.
Ce qui change, en fait, c'est la tension mise dans la scène, et croyez-moi, ça peut être utile pour plein de choses, surtout quand on les mélange dans un même paragraphe. Ainsi, supposez que vous voulez introduire un obstacle dans votre scénario. Si vous voulez vraiment suprendre, il vaut mieux employer une description floue pour son introduction (attention, ce n'est pas la seule méthode).
Exemple : "Les odeurs de café autour d'elle la prirent d'assaut. Le bruit des machines mêlé au fumet amer qui s'en dégageait, la surface ocre-noire dans laquelle surnageait la crême, la chaleur dans laquelle venait se lover son visage encore meurtri par le froid, tout cela, comme un grand ballet de désirs, lui sommait de s'arrêter, s'avancer vers une table, en tirer la chaise et demander un serveur. Elle déposa son sac à côté d'elle puis s'adressa au garçon. Un espresso, s'il vous plait. Un quart d'heure de repos dans ce monde de fous."
Vous l'avez vu ? Peut-être, peut-être pas, je continue :
"Ses lèvres plongèrent dans le liquide encore brûlant. Ses paupières se refermèrent, la plongeant dans un monde d'odorat et de goût. Elle resta là, immobile, noyée dans un autre monde, endormie. Trois semaines de travail, trois semaine sans voir personne, et elle n'était déjà plus qu'un cadavre parti se ressourcer dans une tasse de café. Loin du boss, loin des classements, loin du chiffre à faire grimper.
Le bruit du centre commercial la reprit d'assaut dès qu'elle ouvrit les yeux. Un frisson parcouru son échine. Elle n'était plus que ça, une femme fourbue par le travail et vouée à la consommation, en guise de consolation.
Elle finit son café en quelques gorgées. Elle avait dix minutes avant d'arriver en retard. Elle se frotta les yeux, recoiffa une mèche, puis appela serveur pour payer. Elle eu un sursaut en se retournant. Son sac avait disparu."
Et voilà ! Vous l'aviez peut-être prédit, étant donné que c'est le sujet de ce topic, mais dans un récit lambda, ça passe crême ! Vous avez remarqué le "Elle déposa son sac", très léger en description avec tout ce qu'il y a autour. Ca donne un peu l'effet qu'on a quand une partie de l'image est floue, et que sur la nette, il se passe quelque chose de plus intéressant. Vous voyez bien que c'est utile !
D'ailleurs, ça peut aussi servir pour générer des scènes, des sous-scènes et des scènes implicites, mais ça, on en reparlera un autre jour.
J'espère vous avoir été utile ! Et comme d'habitude, si vous avez quelque chose à ajouter/corriger, dites-le, sinon, prenez le temps de lire les commentaires pour éventuellement vous faire une opinion plus juste, si jamais j'aurais foiré quelque part...
Allez, bisoux.
------------------------------------------------------------------------------------------------
Il est des gens qui sont là. Comme ça. En vrai. Et d'autres dont la présence est un mensonge. Une illusion. Efficace, quand elle trompe tout le monde. Ridicule, quand elle ne trompe que son porteur. -Lyonel Trouillot,
KannjawouProverbe Nocturnien : Wû Horör, wees qsüj gnü ubo wik s'wee kleesee kvieiir wâ krefüzâ d'wi kraork...
orgie de .-.
.-- .-- .-- .-.-.- .---- ----- --.- ....- ---.. .-.-.- ..- -. -... .-.. --- --. .-.-.- ..-. .-.
#TextedeYgg