Salut à tous!
Aujourd'hui, je vous propose un petit tuto sur un fait dont je me suis rendu compte il y a peu de temps.
Qu'est-ce qui fait la différence entre Victor Hugo et un poème dont "on a plus l'impression que c'est juste un texte qui rime" ? Beaucoup de choses, certes, mais la plus forte est cette sensation d'ancrage des rimes, de justification... et en somme, de ne PAS se dire "ça aurait pu être un autre mot..."
Alors, à quoi ça tient tout ça ? Au talent ? Laissez-moi rire. Un peu. si. Quand-même. Gentils. BREF.
En fait, le plus gros secret c'est tout simplement... vous connaissez les rimes pauvres ? Oubliez-les ! Où, tout juste, usez-en parcimonieusement, comme un joker dans une partie de poker. (est-ce qu'il y a des jokers dans les parties de poker ?) En gros : à "Assez", donnez une rime en "cé" plus fréquementment qu'en "é".
Bon, mais je ne vous ai pas fait mariner que pour ça, rassurez-vous, je suis empli de bien plus de vilenie.
En règle générale, ajouter un adjectif au nom juste pour que ça comble le mètre ou la rime, ça se ressent. Ca se voit comme le nez d'un clown sur un plateau de chocolat, même. Le fait est que, dans un poème, tout mot de la sorte doit :
OU Appartenir à une figure de style.
OU Avoir un lien usager, habituel, avec le mot qui le précède/suit (exemple : bien, dans voyez-bien, ou là-dessus dans compte là-dessus)
Mais... ce n'est pas tout.
Je vais en profiter pour vous parler du mètre, tant que j'y suis. Alors... Comment éviter le remplissage ? Tout d'abord, évitez les formules du type "En même temps que/Il faudrait que je te dise que/ Il n'est pas impossible que j'évoque le fait que" etc. Ne nous faites pas languir dans de la grammaire inutile, balancez le contenu, merflûte!
Enfin, sauf exception : l'oralité. Mais à ce moment là, vous assumez, pas de "Il faudrait que je te dise que tu n'es pas", mais "Il faudrait qu'j'te dise que t'es pas". Hé, oui, là, ça passe tout de suite mieux.
Dernier conseil, mais là, je crois qu'une alerte "attention ça dépend du goût" va s'activer... *ding* voilà... On ne le répètera jamais assez, la césure à l'hémistiche ! (qui n'est pas, comme on peut le croire, un crustacé, mais le fait que le vers n'a pas son milieu au milieu d'un mot.) En gros : "Je veux croire que Rom/e-est une belle ville", c'est BON, mais "Je veux faire un gros ca/lin à Jean le lapin" c'est NON. En tout cas, pas si vous voulez faire de la poésie rimée métrée.
Mais je sais ce qui vous tracasse... "La poésie, c'est cool, mais si je veux faire des chansons ?" La liberté de rythme d'une chanson laisse croire qu'il y a nettement plus de liberté dans le mètre. Ce n'est que partiellement vrai.
Une chanson possède un ou plusieurs mètres de base, autour desquels s'articulent des versions de ces mètres enrichies et appauvries. A ce moment là, c'est à vous de gérer la répartition des divisions rythmiques, mais il vaut mieux en prévoir une pour chaque cas de figure, vérifier qu'elle est solide -et reconnaissable, puis l'appliquer au vers. En gros, dites vous que si vous partez sur un vers à six pieds, un vers à sept pieds va être chanté avec une anachrouse au début (on commence un tout petit peu avant le début normal) ou avec un temps long séparé en deux en son milieu. Un vers à trois pieds, quand à lui, mérite d'avoir une toute autre ligne rythmique.
Voilà c'est tout, c'est fini, comme d'hab, si je dis des bêtises corrigez, proposez, vous connaissez, allez,
Bisoux !
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Il est des gens qui sont là. Comme ça. En vrai. Et d'autres dont la présence est un mensonge. Une illusion. Efficace, quand elle trompe tout le monde. Ridicule, quand elle ne trompe que son porteur. -Lyonel Trouillot,
KannjawouProverbe Nocturnien : Wû Horör, wees qsüj gnü ubo wik s'wee kleesee kvieiir wâ krefüzâ d'wi kraork...
orgie de .-.
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#TextedeYgg