| | Par délà les royaumes poussières | |
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Alton Casseur de forum depuis 2005
Messages : 572 Date d'inscription : 12/04/2015 Localisation : La taverne la Pomme de Pin Humeur : Eh Chaussette !
| Sujet: Par délà les royaumes poussières Jeu 04 Mai 2017, 22:37 | |
| Mes salutations les plus clinquantes ! Attention, Disclaimer, Peligro, Achtung ! Ce début d'histoire et ce qui viendra ensuite n'est pas seulement de moi. Elle est en effet une transcription, très romancée, en témoigne ce prologue d'une campagne de JDR commencée il y a quelques mois. (autant vous dire que je suis à la bourre pour tout retaper) C'est une partie qui m'ammuse beaucoup il n'y a donc pas de raisons qu'elle ne soit pas couchée sur papier. Et puis c'est un bon pretexte pour me remettre un peu à écrire ! Un très grand merci aux sieur Bakka (Badow), Maessan (Roywen) et Hartsock (lui vous le connaissez : Lang) d'avoir accepté que je narre leurs aventures et aussi pour leur investissement dans la campagne ! Sur ces presque bonnes paroles ! L'auberge respirait de cette joie si coutumière des soirées ou l'on oublie dans le bruit, la musique, le jeu et les rires, les tracas de la vie. Balayée dans le tintement des verres, l'idée des récoltes dévorées par les vers. Terrassée par les accords de harpe et les vieux chants de marins, le souvenir de la crue de l'hiver passé, emportant avec elle murs et bétail. Chacun respirait de cette insouciance de quelques heures et de ce fumet si festif, mélange d'effluves de cire se consumant, senteurs de viande marinée, odeurs de fromage de chèvre, parfums de bière brune et arômes d'hydromel. Le couple de violonistes monté sur l'estrade au fond de l'établissent, jouait sur ses cordes avec une virtuosité seulement égalée par leur ferveur. Ils jouaient comme si leurs vies en dépendaient. Aussitôt un souffle gagna l'assemblée, entonnant cet air bien connu. Alors, ce qui rend la vie de baladin si unique se produisit, ce moment magique, où, cent voix mêlées en une donnent la parole à l'instrument aphone. Le dernier morceau prend fin sans que personne ne s'en rende vraiment compte. Les deux musiciens saluèrent la foule, sourire béat aux lèvres tandis qu'elle entonnait pour la seconde fois, a cappella, le refrain de la rengaine. Demain, les deux violonistes itinérants reprendront la route, vers une nouvelle auberge, une nouvelle clientèle.
Galvanisée par la chanson en l'honneur d'un roi ancien, roi vénéré de tous, la foule s'engaillardisait de plus en plus. Menée par deux piliers, riant à sa gorge déployée et commandant, l'occasion était trop belle, du meilleur cru du tavernier, on applaudissait, braillait, chantait, se défiait et se complimentait. On se laissa aller aux pitreries ridicules, aux mots charmants et aux plaisanteries badines. Un homme monta sur la scène avec l'agilité d'un jeune chat. Puis, silencieux, il observa la scène d'un œil amusé et les doigts entrecroisés sur le torse, il attendit patiemment. Quand un badaud le remarqua enfin, la rumeur se rependit comme un souffle entre les tables. Sans qu'il ne dise un mot, la foule se tut d'elle-même. Il était celui qu'on attendait tous, depuis des jours, des semaines même, il était là, enfin. Ayant bien pris soin de se fondre dans la foule, on le découvrait pour la première fois. L'homme avait un visage juvénile que même sa barbe soigneusement taillée peinait à affirmer. Il aurait pu passer pour quelqu'un de très banal avec son manteau brun jeté sur une chemise noire et ses bottes tachées de boue, mais son regard irradiait d'une malice qui marquait tous ceux qui croisaient son chemin.
Il lança un dernier regard à l'âtre gigantesque de l'autre côté, le même regard que l'on lance à un frère d 'armes avant la bataille et enfin commença.
"Bonjour à tous."
Sa voix était chaude et lente, à la première syllabe l'auditoire fut acquis.
Avec la complicité d'un gamin conquis durant la soirée, quelques chandelles s'éteignirent, plongeant la salle commune dans une semi-pénombre propice au voyage. Tout était prêt. L'héroïsme et la lâcheté, la vertu et la vilenie, les sombres mystères et le feu de la bataille n'avaient plus qu'à parler, le théâtre des émotions à se mettre en place, la légende à s'éveiller.
« Vous comme moi, connaissons les histoires des dieux et démons et de leur pitoyable mascarade de trahison et réconciliation. Nous chantons tous les louanges des princes guerriers entrés dans nos mémoires par le massacre d'autres voulant eux aussi finir dans une chanson. L'histoire, l'épopée que je m'en vais vous conter est tout autre. Oui mes amis, la légende de Badow, Roywen et Lang est tout autre. Car voyez vous, ces hommes comme vous et moi, se sont levés contre leur destin respectifs, levés contre une terre qui semblait indomptable, levés contre un mal devant lequel beaucoup se seraient défilés. Ils ont eu la force d'affronter un des maux les plus terribles de notre monde. Et que la magepeste m'emporte si le moindre de mes mots durant cette veillée est faux. Mes amis laissez vous porter par les aventures de ces hommes hors du commun. »
Laissant ce modeste prélude faire son effet, il s'installa en tailleur sur le bord de l'estrade et commença.- Ancienne version avant correction de Hartsock:
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L'auberge respirait de cette joie si coutumière des soirées ou l'on oubli dans le bruit, la musique, le jeu et les rires les tracas de la vie. Balayé dans le tintement des verres, l'idée des récoltes dévorés par les vers. Terrassé par les accords de harpe et les vieux chants de marins, le souvenir de la crue de l'hiver passé, emportant avec elle murs et bétail. Chacun respirait de cette insouciance de quelques heures et de ce fumet si festif, mélange d'effluves de cires se consumant, senteurs de viande marinée, odeurs de fromage de chèvre, parfums de bière brune et arômes d'hydromel. Le couple de violoniste monté sur l'estrade au fond de l'établissent, jouaient sur leurs cordes avec une virtuosité seulement égalée par leur ferveur. Ils jouaient comme si leurs vies en dépendaient. Aussitôt un souffle gagna l'assemblée, entonnant cet air bien connu. Alors, ce qui rend la vie de baladin si unique se produisit, ce moment magique, où, cent voix mêlées en une donnent la parole à l'instrument aphone. Le dernier morceau prend fin sans que personne ne s'en rendent vraiment compte. Les deux musiciens saluèrent la foule, sourire béat aux lèvres tandis qu'elle entonnait pour la seconde fois, a cappella, le refrain de la rengaine. Demains, les deux violonistes itinérants reprendront la route, vers une nouvelle auberge, une nouvelle clientèle.
Galvanisée par la chanson en l'honneur d'un roi ancien roi vénéré de tous, la foule s'engaillardisait de plus en plus. Menée par deux piliers, riant à sa gorge déployée et commandant, l'occasion était trop belle, du meilleur cru du tavernier, on applaudissait, braillait, chantait, se défiait et se complimentait. On se laissa aller aux pitrerie ridicules, aux mots charmants et aux plaisanteries badines. Un homme monta sur la scène avec l'agilité d'un jeune chat. Puis, silencieux, il observa la scène d'un œil amusé et les doigts entrecroisés sur le torse, il attendit patiemment. Quand un badaud le remarqua enfin, la rumeur se rependit comme un souffle entre les tables. Sans qu'il ne dise un mot, la foule se tut d'elle-même. Il était celui qu'on attendait tous, depuis des jours, des semaines même, il était là, enfin. Ayant bien prit soin de se fondre dans la foule, on le découvrait pour la première fois. L'homme avait un visage juvénile que même sa barbe soigneusement taillée peinait a affirmer. Il aurait pu passer pour quelqu'un de très banal avec son manteau brun jeté sur une chemise noire et ses bottes tachée de boue, mais son regard irradiait d'une malice qui marquait tous ceux qui croisait son chemin.
Il lança un dernier regard à l'âtre gigantesque de l'autre côté, le même regard que l'on lance à un frère d 'arme avant la bataille et enfin commença.
Bonjour à tous.
Sa voix était chaude et lente, à la première syllabe l'auditoire fut acquis.
Avec la complicité d'un gamin conquis durant la soirée, quelques chandelles s'éteignirent, plongeant la salle commune dans une semi-pénombre propice au voyage. Tout était prêt. L'héroïsme et la lâcheté, la vertu et la vilenie, les sombres mystères et le feu de la bataille n'avaient plus qu'à parler, le théâtre des émotions a se mettre en place, la légende à s'éveiller.
« Vous comme moi, connaissons les histoires des dieux et démons et de leur pitoyable mascarade de trahison et réconciliation. Nous chantons tous les louanges des princes guerriers entrés dans nos mémoires par le massacre d'autres voulant eux aussi finir dans une chanson. L'histoire, l'épopée que je m'en vais vous conter est toute autre. Oui mes amis, la légende de Badow, Roywen et Lang est toute autre. Car voyez vous, ces hommes comme vous et moi, se sont levé contre leur destin respectifs, levé contre une terre qui semblait indomptable, levé contre un mal devant lequel beaucoup se seraient défilés. Ils ont eu la force d'affronter un des maux les plus terribles de notre monde. Et que la magepeste m'emporte si le moindre de mes mots durant cette veillée est faux. Mes amis laissez vous porter par les aventures de ces hommes hors du commun. »
Laissant ce modeste prélude faire son effet, il s'installa en tailleur sur le bord de l'estrade et commença.[/size] #Fantasy #Aventures
Dernière édition par Alton le Jeu 14 Sep 2017, 19:07, édité 2 fois | |
| | | Hartsock Vieux cerf dalleux invincible face à Timmy
Messages : 1767 Date d'inscription : 19/11/2015 Localisation : Dans la lune Humeur : Libre comme l'air
| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières Mar 09 Mai 2017, 19:49 | |
| Bon bah je t'ai déjà dit ce que j'en pensais, je me suis contenté de corriger les fautes ------------------------------------------------------------------------------------------------ Signe distinctif de chasseur de fautes : µ ------------------------------------------------------------------------ "Ô tristesse ! On passe la moitié de sa vie à attendre ceux qu'on aimera et l'autre moitié à quitter ceux qu'on aime." VICTOR HUGO | |
| | | Alton Casseur de forum depuis 2005
Messages : 572 Date d'inscription : 12/04/2015 Localisation : La taverne la Pomme de Pin Humeur : Eh Chaussette !
| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières Mar 09 Mai 2017, 21:48 | |
| Un grand merci à toi ô impitoyable chasseur de fautes ! | |
| | | Flopostrophe Créature du Nord à l'humour absurde
Messages : 986 Date d'inscription : 19/01/2017 Localisation : Sur le toit Humeur : Le temps passe trop vite
| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières Mar 09 Mai 2017, 21:56 | |
| Rhoo c'est trop bien!! Tu nous plonges dans l'ambiance d'une auberge à merveille! Tu choisis des mots harmonieux et des phrases originales... Je n'ai rien à redire, c'est cool, je viendrai lire la suite ------------------------------------------------------------------------------------------------ “Hope if everybody runs, you choose to stay” One Republic - I Lived | |
| | | Alton Casseur de forum depuis 2005
Messages : 572 Date d'inscription : 12/04/2015 Localisation : La taverne la Pomme de Pin Humeur : Eh Chaussette !
| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières Mer 10 Mai 2017, 07:28 | |
| Merci beaucoup Flo' !
Content que l'ambiance de cette taverne te plaise ! | |
| | | Alton Casseur de forum depuis 2005
Messages : 572 Date d'inscription : 12/04/2015 Localisation : La taverne la Pomme de Pin Humeur : Eh Chaussette !
| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières Mer 12 Juil 2017, 10:01 | |
| Mes salutations les plus clinquantes !
Voilà (qui a dit enfin) la suite de ce journal de campagne romancée. Je tiens à dire une fois de plus que les trois personnages de ce passage (et de la suite) ne m'appartiennent pas. Un grand merci (et bravo, vraiment messieurs, ce fut chouette) à Bakka (Badow), Maessan (Roywen) et Hartsock (Lang) d'avoir créé et donné vie à ces personnages, qui nous on suivi durant cette campagne !
Promis la prochaine fois on arrête le blabla et on passe un peu à l'action (sinon on n'est pas rendu **repense à tout ce qu'il y a à écrire ** .. ouais ... nan vraiment pas rendu !)
Allez en scelle !
« Comme tout incendie commence par une étincelle, toute légende commence par des héros. La notre est portée par trois hommes qui se sont forgé un destin exceptionnel. Trois hommes dont vous ignorez encore les noms, mais dont la force et la bravoure nous ont permis d'être ici ce soir. Mais avant tout, trois hommes si différents, d'origines et d'ambitions si diverses que rien n'aurait dû les rassembler » Installé dans cette position précaire, qui semblait pourtant lui offrir une insolente stabilité, l'homme jouait de sa voix et de ses mots pour attirer l'attention de son auditoire, mais jouait de ses mains pour l'envoûter. Ses gestes si naturels, s'accordaient avec une précision arcanique avec ses paroles. Ses mouvements étaient fluides, souples, ils avaient cette harmonie si parfaite du va-et-vient des vagues sur les rochers déchiquetés de la côte des épées. Personne ne doutait qu'au plus fort de l'histoire, ils seront aussi fracassants que la plus impitoyable des tempêtes et entraîneront le public dans le tourbillon des épées qui s'entrechoquent, des coups qui pleuvent et des hurlements de rage, de douleur et de désespoir, suivis par ceux de joie.
Le jeune homme posa son regard sur une jeune femme appuyée contre une table et comme s'il ne parlait que pour elle, commença le portrait de Badow. « Le premier de ces héros, n'est pas de cette étoffe dont les dieux aiment faire leurs champions. Non Badow, n'est pas de ces hommes engoncés dans une armure forgée dans une quelconque montagne naine et bénie par un aussi quelconque génie. Non, Badow, est aussi humain que vous et moi. C'est un vagabond, un voyageur, arpentant Thoril depuis son plus jeune âge. Peut être même qu'un de vos lointains ancêtres à hébergé pour une nuit Badow, échangeant contre un foyer où sécher ses affaires et un peu de pain, ses bons mots, sa bonne humeur et ses curieuses histoires qui lui font courir le vaste monde. Car c'est la plus noble des raison qui le guide, à savoir le plaisir enfantin de tout voir, tout connaître, tout comprendre. Histoire, géographie, alchimie, herbologie, rien ne laisse de marbre Badow qui consigne chaque échange dans son carnet. Il faut cependant être totalement honnête avec vous, la bonhomie, la joie de vivre et le sourire de Badow, ne sont que de simples pierres à aiguiser, servant a affûter une humanité menacée par un lourd secret. Un secret qui le pousse à ne jamais rester sous le même soleil. » Voyant le changement dans le visage de la jeune femme, d'abord conquise par la flatteuse description puis effrayée par l'idée que ces beaux mots s'écroulent dans la suite de la soirée, le conteur comprit qu'il avait atteint son but. Mais il n'était pas là pour une foule anonyme, lui racontait l'histoire pour chacun des présents ce soir, il narrait une histoire pour chaque personne qui lui avait fait l'honneur de venir l'écouter. Son regard parcourut un instant la salle et tomba sur un solide gaillard passant les mains dans une barbe blonde soigneusement tressée. Le narrateur sourit, s'il n'avait jamais rencontré Roywen, il était persuadé que le vieux sage aurait lui aussi remarqué cet homme et l'idée de venir le tester lui aurait au moins traversé l'esprit.
« Roywen, notre second héros, a d'ailleurs tant qu'il a pû essayer d'aider Badow dans cette lutte qui le dévorait. Là n'est pas encore la question, mais cette simple insinuation devrait vous permettre de vous faire une idée de Roywen. Un être solaire, bienveillant et volontaire ne vivant que pour aider autour de lui. Un être si solaire que la lumière elle même lui accorda ses pouvoirs, force brute, que la discipline, l'abnégation et la sagesse de Roywen lui ont permi de contrôler. C'est sans doute cette même sagesse qui lui a permi de vaincre le poids du temps, défiant, dans un combat qu'il savait pourtant perdu d'avance, la mâchoire impitoyable et sanguinaire des années qui passent. À son âge avancé, Roywen est aussi fort qu'un bûcheron et aussi agile qu'un voleur. Se battant, c'est une question d'honneur, sans arme et se refusant aux fourberies, il reste un adversaire redoutable. Mais voilà, malgré son allure de colosse invincible, il sait qu'il ne pourra déjouer éternellement la roue, dans sa quête de ses ultimes limites, espérant se frotter à des dangers encore inédits pour lui, il n'abandonne pas la secrète volonté de trouver un disciple à sa mesure avant qu'il ne soit trop tard. La philosophie de vie stricte de Roywen, ses levés à l'aube, ses heures de méditation et ses repas frugales, ont fait de lui un moment la cible des moqueries de notre troisième et dernier héros »
Cette fois le conteur n'eut pas à chercher trop longtemps sur qui son regard rêveur allait se poser. Il avait déjà remarqué le jeune garçon s'étant séparé des bras de ses parents pour s'approcher de l'estrade. Il voyait en lui enfant malin, rusé et intrépide, un enfant qu'aurait pu être Lang, si sa vie n'était pas très tôt partit à vau-l'eau.
« Sur le cercle des personnalités et des caractères, Lang est en effet proche d'être le diamétral opposé de Roywen. Un jeune homme sinistre, volontiers taciturne, dissimulé sous une capuche sombre. Il est de ces enfants que les jungles des rues de Lyrabar ont élevé à la dure. Très jeune il dut se faire voleur puis assassin pour survivre sur le pavé boueux. Il a très vite appris qu'il valait mieux laisser la faim et le froid aux autres et que pour cela il vaut mieux être du bon côté de l'arbalète. Carreaux, poignards, poisons et fourberies font partie du trousseau de Lang. Mais ne croyez pas qu'il est un homme mauvais, dans sa fuite au bout de l'enfer fuyant un passé fait de sang et d'acier, il n'est guidé que par de nobles aspirations, racheter ses vols, meurtres et trahisons avant de disparaître, faire une belle chose avant les abysses de l'oubli. L'agile Lang, si à l'aise sur les toits comme sur les falaises à pic, n'est qu'un funambule sur le fil d'une conscience, oscillant dangereusement entre futur de sauveur et passé de scélérat »
On en avait presque fini avec les présentations, l'homme se releva, perché sur son estrade, il domina la foule, son regard se fixa dans l'âtre au fond de la salle commune et d'un geste gracieux rapprocha ses poings avant de les fermer progressivement, signe convenu avec son jeune complice d'un soir qui éteignit une nouvelle fois une bougie. « Voilà, deux hommes sur la corde raide luttant contre eux-même, accompagnés par un sage affrontant ses limites. Mais surtout trois hommes s'opposant à l'environnement le plus hostile qu'ait connu Thoril, des grains de sable dans l'effroyable machinerie d'un complot ignoble. Car voilà, seul notre dieu le plus puissant, le hasard le plus fortuit, n'a permi de les rassembler, mais seuls leur héroïsme et leur dévotion, leur lutte et leurs sacrifices, leurs réussites et leurs échecs ont forgé leur légende »
Dernière édition par Alton le Mer 12 Juil 2017, 12:10, édité 1 fois | |
| | | Flopostrophe Créature du Nord à l'humour absurde
Messages : 986 Date d'inscription : 19/01/2017 Localisation : Sur le toit Humeur : Le temps passe trop vite
| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières Mer 12 Juil 2017, 11:44 | |
| Aaah la suite! C'est une excellente idée d'alterner les paroles du conteur et l'histoire en elle-même... Oui c'est original d'ailleurs, "un récit dans un récit" ^^ Par contre fais attention tu as écrit "Royen" au lieu de "Roywen" dans la description de ce personnage. Celui-là, d'ailleurs, il manque de défauts je trouve, c'est un sage mais quand même, il doit bien avoir un ou deux défauts... Enfin, je suppose qu'il sera mieux développé par la suite. Badow qui a l'air de cacher un secret, ça attise la curiosité, c'est cool. Lang est selon moi le personnage le plus intéressant. J'adore trop cette phrase: " L'agile Lang, si à l'aise sur les toits comme sur les falaises à pic, n'est qu'un funambule sur le fil d'une conscience, oscillant dangereusement entre futur de sauveur et passé de scélérat " !! Par contre la première phrase du dernier paragraphe, je n'aime pas trop le fait qu'elle commence par "on", c'est bof, et elle est un peu trop longue à mon goût. Sinon c'est parfait, ça donne envie d'aller écouter l'homme chaque soir à l'auberge aussi Ce que j'aime aussi, c'est que chaque personnage à un but de vie et... Et voilà quoi, c'est cool, et on a envie de savoir comment ils vont se réunir et s'ils vont atteindre chacun leur but. ------------------------------------------------------------------------------------------------ “Hope if everybody runs, you choose to stay” One Republic - I Lived | |
| | | Alton Casseur de forum depuis 2005
Messages : 572 Date d'inscription : 12/04/2015 Localisation : La taverne la Pomme de Pin Humeur : Eh Chaussette !
| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières Mer 12 Juil 2017, 12:07 | |
| Mes salutations les plus clinquantes !
Merci de ta lecture et de ton commentaire ça me fait plaisir !
Ah oui effectivement, je modifie le nom de notre sage (et sinon, Roywen est un vrai de vrai sage, il n'a pas montré beaucoup de défauts dans la partie ... on verre bien ce que j'arrive à en faire)
Vi effectivement, la phrase est un peu moche, je retaillerai dans le vif ** Sors sa hache à deux mains **
Bon pour la créa des perso, c'est plus les joueur qu'il faut féliciter, j'ai pour le moment quasiment pas touché aux persos ni au motivations de base !
En tout cas merci encore à toi ! | |
| | | Hartsock Vieux cerf dalleux invincible face à Timmy
Messages : 1767 Date d'inscription : 19/11/2015 Localisation : Dans la lune Humeur : Libre comme l'air
| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières Mer 12 Juil 2017, 12:23 | |
| J'avoue que ton conteur il met l'eau à la bouche. Mais bon là c'est que la bande annonce, la suite! (Je plaisante, prends ton temps) ------------------------------------------------------------------------------------------------ Signe distinctif de chasseur de fautes : µ ------------------------------------------------------------------------ "Ô tristesse ! On passe la moitié de sa vie à attendre ceux qu'on aimera et l'autre moitié à quitter ceux qu'on aime." VICTOR HUGO | |
| | | Alton Casseur de forum depuis 2005
Messages : 572 Date d'inscription : 12/04/2015 Localisation : La taverne la Pomme de Pin Humeur : Eh Chaussette !
| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières Mer 12 Juil 2017, 12:56 | |
| Merci beaucoup Hart ! Je vais essayer de ne pas laisser passer 6 mois entre chaques épisodes ! | |
| | | Alton Casseur de forum depuis 2005
Messages : 572 Date d'inscription : 12/04/2015 Localisation : La taverne la Pomme de Pin Humeur : Eh Chaussette !
| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières Mer 26 Juil 2017, 13:45 | |
| Mes salutations les plus clinquantes ! Allez on nous somme reparti pour 3 pages des rocambolesques aventures de Lang, Roywen et Badow. Alors oui l'introduction n'a aucun sens et est cliché au possible. Mais cela s'est déroulé ainsi dans la campagne, In medias reis, comme ça, directe dans la tronche, avec des perso qui ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. C'est très sale comme début de campagne, mais j'assume complètement #MJSauvageBref bonne lecture ! L'homme savourait ses mots, à mesure que sa phrase s'approchait du point final, sa voix se fit plus grave, plus forte et plus lente. Le mot « légende » raisonnait aussi fort en lui que dans la salle. Il répétait ce mot tous les soirs depuis des mois, mais il se laissait à chaque fois porter par la sonorité de ces quelques syllabes. Il resta là, quelques instants, la tête légèrement baissé et les yeux fermés. Un petit sourire en coin illuminait son visage tandis que ses mains se rouvrirent lentement. La foule fixait le conteur planté sur une estrade trop grande pour lui. Immobile, il avait l'attitude d'un chat en embuscade, attendant patiemment la seconde propice pour fondre sur sa proie. Le moment où ce suspends aura complètement fait son travail : enflammer les braises de la curiosité de chacune et chacun. Quand enfin la taverne elle-même manqua un soupir, il reprit, brisant le calme du répit d'une voix à la force renouvelée.
« Nos héros sont maintenant là avec nous, leur mémoire hantent vos esprits, juste remerciement que chacun d'entre vous leur offre. Mais, comme nous le savons toutes et tous, une bonne histoire a besoin d'un décor. Les preux chevaliers de notre enfance ont leurs forteresses imprenables, les seigneurs elfes ont leurs forêts féeriques et le prince des voleurs a son oasis dans un désert par delà les mers. Eux, n'ont pas écopé du luxe d'un décor enchanteur né sous la plume de nos ancêtres. Eux n'ont pas besoin de ce, quoique très joli, illusoire théâtre de marionnettes.
Non, Badow, Roywen et Lang ont connu ce monde que nous foulons aujourd'hui. Cela a son importance, car notre réalité froide et austères a été la pire chose qui aurait pu arriver à des hommes de cette trempe. Trop bon, trop juste, trop curieux, trop dévoué, ils se sont lancés dans le plus impitoyable des périples. Traversant un enfer montagneux, un chaos de terres désolées, les entrailles les plus sordides de la terre, jusqu'aux limites de notre monde. Mais dans un monde qui aurait dû les briser mille fois, chacune de leur victoire, même la plus insignifiante a permis d'arracher un éclat d'espoir, fait naître une lueur de lumière dorée dans le bouillonnement de noir, de rouge sang et d'un bleu malsain. » Personne n'ignora le sens de l'insinuation, la magepeste était encore dans l'esprit de tous les Thoriliens. Même si avec le temps ses ravages avaient presque disparus, son ombre continuait de planer partout au-dessus des royaumes oubliés. Une épée de Damoclès terrifiante, née d'une aberration magique que personne ne pouvait, ni ne voulait comprendre l'origine. Avec une lenteur et un calme contrastant avec ses pas rapides et ses mouvements de mains imprévisibles, le conteur descendit de son perchoir pour se mêler à la foule. Pour compenser sa perte de hauteur, il força légèrement sur sa voix pour la faire résonner dans toute la salle. L'exercice était bien rodé, il enchaînait les changements de ton, de force et de rythme avec une adresse et une maîtrise qui aurait fait de l'ombre à n'importe quel bretteur, artiste de l'acier et de la mort. « Car oui, la magepeste, comme beaucoup de nos malheurs, est au centre de cette histoire »
Ces quelques mots n'avaient pas d'autre objectif que de s'assurer que tout le monde pouvait entendre son histoire. Son orgueil de conteur ne supporterait pas de léser la moindre personne. Ces vérifications acoustiques effectuées, il passa la main dans sa barbe et lissa son bouc en prenant un air sérieux. Il avait, à plusieurs reprises, remarqué que ce simple geste lui donnait une allure d'historien, bien pratique pour la suite de son récit.
Son regard se fixa sur une fillette assise sur une table et commença a expliquer à la jeune génération l'état du vaste monde des siècles auparavant.
« Nous sommes en la 1123ème année de la Flamme Bleue et depuis nos jours radieux, bien des choses ont changé. Le Comyr, bien que déjà grandiose n'occupait pas un tiers de l'étendue que nous connaissons aujourd'hui, l'Aglarond était encore embourbé dans ses guerres fratricides et les Vaux étaient encore sous la coupe des seigneurs sombres. Oui le monde a changé. Thoril se remettait juste de cette catastrophe qui donna à nos terres le surnom de Royaume Oublié. Les nations se relevaient de leurs cendres corrompues par la magepeste, des cités se reconstruisaient lentement et des routes étaient retracées une à une. Hélas, tous les royaumes ne se sont pas relevé aussi vite, loin de là. L'Impiltur le royaume le plus vaste, le plus riche, le plus puissant et le plus honorable des royaumes a vu sa grandeur réduite en cendre en dix ans. Voilà ce qu'était devenu le père de tous les empires, un royaume poussière. Une risible bande de terre habitable surplombée par la cité Lyrabar, parodie de ville rongée par, Lang pourrait le confirmer, la corruption des guildes de voleurs. Et par delà cette pièce de terre où la misère s'entasse : le cadavre des terres d'Impiltur , de vastes étendues rocailleuses, désolées, oubliées de tous. On racontait même que des démons pernicieux et les monstres les plus ignobles avaient fait leur terrain de jeu de ce sol où seul les plus forts, les plus courageux et le plus fous osaient s'aventurer. »
L'homme s'écarta de son poste et continua en passant entre les tables. « Mais vous êtes bien placés pour savoir que le peuple de Thoril est indomptable. La peur ne pèse pas bien lourd devant leur volonté et si une difficulté se dresse devant eux, ils l'affrontent. Voilà la vie de ceux qu'on appelaient les lynx. Des aventuriers, des héros, qui se décidèrent de s'élancer par delà les royaumes poussières. Chacun d'entre eux avait des raisons diverses. Les justes, dans une quête de monde meilleur, allaient chasser les horreurs qui couraient en ces terres. Les cyniques traquaient la gloire et les richesses. Les curieux voulaient voir de leur yeux ces pierres redevenues inconnues. Les optimistes y voyaient la possibilité de reconquérir un royaume pour y mener une nouvelle vie. Depuis des mois les lynx affluaient vers Lyrabar, faisant la joie des voleurs de la région. Des équipes se créèrent, des expéditions se montèrent et des hommes et des femmes partirent vers l'ouest. Hélas bien peu purent revenir pour raconter a quel point les ruines des vieilles villes sont piégeuses et la faune impitoyable. Ceux qui y parvenaient cependant, revenaient auréolés de la gloire des survivants. »
Il remonta sur son estrade d'un bond, tournant le dos à son public, il ouvrit les bras. « Je vous le donne en mille, Lang, Roywen et Badow, sont de cette trempe » Il se retourna brusquement, laissant apercevoir un sourire en coin. « Il est vrai que les circonstances ne leur ont pas permis de revenir à Lyrabar en héros. Pourtant, ils sont bien les seuls à avoir vu la véritable nature du nouvel Impiltur. Les lynx revenaient exténués et affamés de la parcelle la plus vivable de ce pays. Ils quittèrent ce qu'ils appelaient l'enfer, sans même pouvoir imaginer les horreurs vivant encore plus loin à l'ouest. Eux les ont non seulement vues, mais affrontées. »
Le conteur une fois de plus s'était laissé emporté par cet élan épique, cette flamme vacillante qui s'évertuait à maintenir en vie. À chaque mot sa posture gagnait en force, chaque son frappait comme un tambour de guerre, il finit droit comme un I, le poing serré, laissant apparaître sa bague en acier sur laquelle la lumière changeante de feu se reflétait. Puis petit à petit, dans une de ses pauses silencieuses dont il avait le secret, se détendit pour reprendre au début son histoire. Il respira à nouveau du calme des débuts de conte. La paix du décor serein planté et des héros tranquilles avant la tempête des coups bas et de théâtre.
« Je dois bien vous avouer que la destinée nous a été clémente le jour où Lang, Badow et Royen se sont rencontrés. Tous les trois voulaient partir ce jour. Lang dût envisager la fuite de Lyrabar au même instant où Badow régla la chambre qu'il avait occupé pour la nuit. Roywen passait à l'instant même la porte de la cité, dernière étape avant le début de son véritable périple. Un alignement improbable d'étoiles, si précis que jamais les astres ne pourront l'imiter. Si Badow ne s'était pas arrêté une journée à flâner entre les arbres des Vaux, si le compagnon de Lang avait attendu le lendemain pour le trahir et si Roywen n'avait pas cette habitude de partir à l'aube. Ils ne se seraient peut être jamais rencontré, et, peut être que nous ne serions là pour en parler. Chacun aurait pu partir seul ou avec un autre groupe qui se serait fracassé contre les rochers de l'Impiltur. D'une simple question de Badow, Lang en déduit que le voyageur n'était pas de la ville. S'associer à un étranger limitait les risques d'être de nouveau trahi par une guilde concurrente. D'un simple « moi » l'affaire était entendue, les deux hommes voulaient se tuer dans les royaumes poussières, ils n'allaient donc pas mourir seuls. Roywen rejoignit rapidement l'improbable duo. Le vieux sage, souriant, affable ne portant ni le manteau éliminé des Lybarien, ni les armures des aventuriers, il était évident qu'il était de ces hommes suffisamment extraordinaires pour une ville aussi puante que Lyrabar. Tandis que Roywen et Badow échangèrent quelques traits d'esprit, Lang fit jouer ses derniers contacts pour trouver vivres et nécessaire d'exploration. Avant que le soleil soit au zénith, le trio suivait les pistes des Lynx partis avant eux. Lyrabar s'éloignait, toutes les pièces de l'échiquier était désormais en place. Les trois hommes ignoraient absolument tout des autres. Le premier repas fut silencieux, ils mangèrent, méfiants, les mains sur leurs armes. Mais dans ces terres inhumaines, la première difficulté se devait de les rapprocher. Elle arriva la première nuit, mais contre toute attente, celle-ci fut plus qu'humaine. »- Corrections:
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Mes salutations les plus clinquantes ! Allez on nous somme reparti pour 3 pages des rocambolesques aventures de Lang, Roywen et Badow. Alors oui l'introduction n'a aucun sens et est cliché au possible. Mais cela s'est déroulé ainsi dans la campagne, In medias reis, comme ça, directe dans la tronche, avec des perso qui ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. C'est très sale comme début de campagne, mais j'assume complètement #MJSauvageBref bonne lecture ! L'homme savourait ses mots, à mesure que sa phrase s'approchait du point final, sa voix se fit plus grave, plus forte et plus lente. Le mot « légende » raisonnait aussi fort en lui que dans la salle. Il répétait ce mot tous les soirs depuis des mois, mais il se laissait à chaque fois porter par la sonorité de ces quelques syllabes. Il resta là, quelques instants, la tête légèrement baissé et les yeux fermés. Un petit sourire en coin illuminait son visage tandis que ses mains se rouvrirent lentement. La foule fixait le conteur planté sur une estrade trop grande pour lui. Immobile, il avait l'attitude d'un chat en embuscade, attendant patiemment la seconde propice pour fondre sur sa proie. Le moment où ce suspends aura complètement fait son travail : enflammer les braises de la curiosité de chacune et chacun. Quand enfin la taverne elle même = em manqua un soupir, il reprit, brisant le calme du répit d'une voix à la force renouvelée.
« Nos héros sont maintenant là avec nous, leur mémoire hantent vos esprits, juste remerciement que chacun d'entre vous leur offre. Mais, comme nous le savons toutes et tous, une bonne histoire a besoin d'un décor. Les preux chevaliers de notre enfance ont leurs forteresses imprenables, les seigneurs elfes ont leurs forêts féeriques et le prince des voleurs a son oasis dans un désert par delà les mers. Eux, n'ont pas écopé du luxe d'un décor enchanteur né sous la plume de nos ancêtres. Eux n'ont pas besoin de ce, quoique très joli, illusoire théâtre de marionnettes.
Non, Badow, Roywen et Lang ont connu ce monde que nous foulons aujourd'hui. Cela a son importance, car notre réalité froide et austères a été la pire chose qui aurait pût = pu arriver à des hommes de cette trempe. Trop bon, trop juste, trop curieux, trop dévoué, ils se sont lancés dans le plus impitoyable des périples. Traversant un enfer montagneux, un chaos de terres désolées, les entrailles les plus sordides de la terre, jusqu'aux limites de notre monde. Mais dans un monde qui aurait dû les briser mille fois, chacune de leur victoire, même la plus insignifiante a permis d'arracher un éclat d'espoir, fait naître une lueur de lumière dorée dans le bouillonnement de noir, de rouge sang et d'un bleu malsain. » Personne n'ignora le sens de l'insinuation, la magepeste était encore dans l'esprit de tous les Thoriliens. Même si avec le temps ses ravages avaient presque disparus, son ombre continuait de planer partout au-dessus des royaumes oubliés. Une épée de Damoclès terrifiante, née d'une aberration magique que personne ne pouvait, ni ne voulait comprendre l'origine. Avec une lenteur et un calme contrastant avec ses pas rapides et ses mouvements de mains imprévisibles, le conteur descendit de son perchoir pour se mêler à la foule. Pour compenser sa perte de hauteur, il força légèrement sur sa voix pour la faire résonner dans toute la salle. L'exercice était bien rodé, il enchaînait les changements de ton, de force et de rythme avec une adresse et une maîtrise qui aurait fait de l'ombre à n'importe quel bretteur, artiste de l'acier et de la mort. « Car oui, la magepeste, comme beaucoup de nos malheurs, est au centre de cette histoire »
Ces quelques mots n'avaient pas d'autre objectif que de s'assurer que tout le monde pouvait entendre son histoire. Son orgueil de conteur ne supporterait pas de léser la moindre personne. Ces vérifications acoustiques effectuées, il passa la main dans sa barbe et lissa son bouc en prenant un air sérieux. Il avait, à plusieurs reprises, remarqué que ce simple geste lui donnait une allure d'historien, bien pratique pour la suite de son récit.
Son regard se fixa sur une fillette assise sur une table et commença a expliquer à la jeune génération l'état du vaste monde des siècles auparavant.
« Nous sommes en la 1123iem = 1123ème année de la Flamme Bleue et depuis nos jours radieux, bien des choses ont changé. Le Comyr, bien que déjà grandiose n'occupait pas un tiers de l'entendu = l'étendue ? que nous connaissons aujourd'hui, l'Aglarond était encore embourbé dans ses guerres fratricides et les Vaux étaient encore sous la coupe des seigneurs sombres. Oui le monde a changé. Thoril se remettait juste de cette catastrophe qui donna à nos terres le surnom de Royaume Oublié. Les nations se relevaient de leurs cendres corrompues par la magepeste, des cités se reconstruisaient lentement et des routes étaient retracées une à une. Hélas, tous les royaumes ne se sont pas relevé aussi vite, loin de là. L'Impiltur le royaume le plus vaste, le plus riche, le plus puissant et le plus honorable des royaumes a vu sa grandeur réduite en cendre en dix ans. Voilà ce qu'était devenu le père de tous les empires, un royaume poussière. Une risible bande de terre habitable surplombée par la cité Lyrabar, parodie de ville rongée par, Lang pourrait le confirmer, la corruption des guildes de voleurs. Et par delà cette pièce de terre où la misère s'entasse : le cadavre des terres d'Impiltur , de vastes étendues rocailleuses, désolées, oubliées de tous. On racontait même que des démons pernicieux et les monstres les plus ignobles avaient fait leur terrain de jeu de ce sol où seul les plus forts, les plus courageux et le plus fous osaient s'aventurer. »
L'homme s'écarta de son poste et continua en passant entre les tables. « Mais vous êtes bien placé = placés pour savoir que le peuple de Thoril est indomptable. La peur ne pèse pas bien lourd devant leur volonté et si une difficulté se dressent = se dresse devant eux, ils l'affrontent. Voilà la vie de ceux qu'on appelaient les lynx. Des aventuriers, des héros, qui se décidèrent de s'élancer par delà les royaumes poussières. Chacun d'entre eux avait des raisons diverses. Les justes, dans une quête de monde meilleur, allaient chasser les horreurs qui couraient en ces terres. Les cyniques traquaient la gloire et les richesses. Les curieux voulaient voir de leur yeux ces pierres redevenues inconnues. Les optimistes y voyaient la possibilité de reconquérir un royaume pour y mener une nouvelle vie. Depuis des mois les lynx affluaient vers Lyrabar, faisant la joie des voleurs de la région. Des équipes se créèrent, des expéditions se montèrent et des hommes et des femmes partirent vers l'ouest. Hélas bien peu purent revenir pour raconter a quel point les ruines des vielles = vieille villes sont piégeuses et la faune impitoyable. Ceux qui y parvenaient cependant, revenait = revenaient auréolés de la gloire des survivants. »
Il remonta sur son estrade d'un bond, tournant le dos à son public, il ouvrit les bras. « Je vous le donne en mille, Lang, Roywen et Badow, sont de cette trempe » Il se retourna brusquement, laissant apercevoir un sourire en coin. « Il est vrai que les circonstances ne leur ont pas permis de revenir à Lyrabar en héros. Pourtant, ils sont bien les seuls à avoir vu la véritable nature du nouvel Impiltur. Les lynx revenaient exténués et affamés de la parcelle la plus vivable de ce pays. Ils quittèrent ce qu'ils appelaient l'enfer, sans même pouvoir imaginer les horreurs vivant encore plus loin à l'ouest. Eux les ont non seulement vu = vues, mais affronté = affrontées. »
Le conteur une fois de plus s'était laissé emporté par cet élan épique, cette flamme vacillante qui s'évertuait à maintenir en vie. À chaque mot sa posture gagnait en force, chaque son frappait comme un tambours = tambour de guerre, il finit droit comme un I, le poing serré, laissant apparaître sa bague en acier sur laquelle la lumière changeante de feu se reflétait. Puis petit à petit, dans une de ses pauses silencieuses dont il avait le secret, se détendit pour reprendre au début son histoire. Il respira à nouveau du calme des débuts de conte. La paix du décors = décor serein planté et des héros tranquilles avant la tempête des coups bas et de théâtre.
« Je dois bien vous avouer que la destinée nous a été clémente le jour où Lang, Badow et Royen se sont rencontrés. Tous les trois voulaient partir ce jour. Lang dût envisager la fuite de Lyrabar au même instant où Badow régla la chambre qu'il avait occupé pour la nuit. Roywen passait à l'instant même la porte de la cité, dernière étape avant le début de son véritable périple. Un alignement improbable d'étoiles, si précis que jamais les astres ne pourront l'imiter. Si Badow ne s'était pas arrêté une journée à flâner entre les arbres des Vaux, si le compagnon de Lang aurait = avait attendu le lendemain pour le trahir et si Roywen n'avait pas cette habitude de partir à l'aube. Ils ne se seraient peut être jamais rencontré, et, peut être que nous ne serions là pour en parler. Chacun aurait pût = pu partir seul ou avec un autre groupe qui se serait fracassé contre les rochers de l'Impiltur. D'une simple question de Badow, Lang en déduit que le voyageur n'était pas de la ville. S'associer à un étranger limitait les risques d'être de nouveau trahis = trahi par une guilde concurrente. D'un simple « moi » l'affaire était entendue, les deux hommes voulaient se tuer dans les royaumes poussières, ils n'allaient donc pas mourir seuls. Roywen rejoignit rapidement l'improbable duo. Le vieux sage, souriant, affable ne portant ni le manteau éliminé des Lybarien, ni les armures des aventuriers, il était évident qu'il était de ces hommes suffisamment extraordinaires pour une ville aussi puante que Lyrabar. Tandis que Roywen et Badow échangèrent quelques traits d'esprit, Lang fit jouer ses derniers contacts pour trouver vivres et nécessaire d'exploration. Avant que le soleil soit au zénith, le trio suivait les pistes des Lynx partis avant eux. Lyrabar s'éloignait, toutes les pièces de l'échiquier était désormais en place. Les trois hommes ignoraient absolument tous = tout des autres. Le premier repas fut silencieux, ils mangèrent, méfiants, les mains sur leurs armes. Mais dans ces terres inhumaines, la première difficulté se devait de les rapprocher. Elle arriva la première nuit, mais contre toute attente, celle-ci fut plus qu'humaine. »
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| | | Flopostrophe Créature du Nord à l'humour absurde
Messages : 986 Date d'inscription : 19/01/2017 Localisation : Sur le toit Humeur : Le temps passe trop vite
| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières Dim 07 Avr 2019, 22:36 | |
| Salut Alt’ Je reviens sur ce texte qui date un peu mais fallait que je lise la suite nom d’une cacahuète grillée. Voici donc quelques petites remarques au fil de ma lecture : « Non, Badow, Roywen et Lang ont connu ce monde que nous foulons aujourd'hui. » C’est génial de montrer que les 3 héros ont connu notre terre, qu'ils nous ressemblent. On s'y accroche d’autant plus ! « Personne n'ignora le sens de l'insinuation, la magepeste était encore dans l'esprit de tous les Thoriliens » c’est normal que moi je ne l’avais pas du tout cette insinuation ? Après tu expliques bien, mais avant moi j’ai pas fait de lien. Le conteur est bien mis en avant, un professionnel expert en racontage d’histoire (j’ai pas trouvé le bon mot, on se contentera de celui-là ^^), ça donne envie d’être dans cette taverne et de maitriser le même talent que lui Nous sommes en la 1123iem année de la Flamme Bleue, ce serait pas mieux 1123ème ? J’ai corrigé dans ton texte, mais si tu préférais avant, n’hésite pas à rechanger ^^ « Le Comyr, bien que déjà grandiose n'occupait pas un tiers de l'entendu que nous connaissons aujourd'hui » l’entendu ? L’étendue, plutôt, non ? « Je vous le donne en mille, Lang, Roywen et Badow, sont de cette trempe » Aargh trop bien ! On veut connaitre la suiiite des aventures de ces trois-là dans les royaumes poussières :’) « Puis petit à petit, dans une de ses pauses silencieuses dont il avait le secret, se détendit pour reprendre au début son histoire. » « Il se détendit », non ? « Il respira à nouveau du calme des débuts de conte. La paix du décors serein planté et des héros tranquilles avant la tempête des coups bas et de théâtre. » je comprends pas en quoi c’est serein, ce décor ^^’ « S'associer à un étranger limitait les risques d'être de nouveau trahis par une guilde concurrente. » Ah bon pourquoi ? « Roywen rejoignit rapidement l'improbable duo. Le vieux sage, souriant, affable ne portant ni le manteau éliminé des Lybarien, ni les armures des aventuriers, il était évident qu'il était de ces hommes suffisamment extraordinaires pour une ville aussi puante que Lyrabar. » Je comprends pas bien cette phrase, en quoi il est extraordinaire ? Voilà, ben franchement j’aime bien cette histoire qui se passe dans une histoire Ça respire l’épique ton machin ! J’ai envie de connaitre leur aventure :0 Et aussi le lien qu’ils vont tissés eux trois, j’espère que tu vas en parler :’) Tu vas poster la suite ? C’est vrai que c’est un vieux projet, je ne sais pas s’il est encore d’actualité… ? En tout cas, la lecture est agréable, y a pas de phrase à rallonge qui faut relire 3X pour comprendre donc c’est cool. Puis maintenant qu’on comprend pourquoi tu as choisi ce titre à l’histoire, je trouve qu’il est bien choisi et stylé ------------------------------------------------------------------------------------------------ “Hope if everybody runs, you choose to stay” One Republic - I Lived | |
| | | Alton Casseur de forum depuis 2005
Messages : 572 Date d'inscription : 12/04/2015 Localisation : La taverne la Pomme de Pin Humeur : Eh Chaussette !
| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières Sam 13 Avr 2019, 11:21 | |
| Salutations Flo ! (Désolé du temps de réaction, la semaine a été chargée) Merci beaucoup de ta lecture et de ton com (même si tu fais un peu dans l'archéologie) Pour le coup la suite n'est pas complètement abandonnée, même si c'est pas dans mes carnets d'actualité. n'est pas mort ce qui a jamais dors toussa toussa. En tout cas merci à toi ! | |
| | | Hartsock Vieux cerf dalleux invincible face à Timmy
Messages : 1767 Date d'inscription : 19/11/2015 Localisation : Dans la lune Humeur : Libre comme l'air
| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières Ven 16 Oct 2020, 11:27 | |
| Je viens de repasser par nostalgie, c'était trop bien écrit ! ------------------------------------------------------------------------------------------------ Signe distinctif de chasseur de fautes : µ ------------------------------------------------------------------------ "Ô tristesse ! On passe la moitié de sa vie à attendre ceux qu'on aimera et l'autre moitié à quitter ceux qu'on aime." VICTOR HUGO | |
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| Sujet: Re: Par délà les royaumes poussières | |
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