Ma main douillait.
Aïïe fffffffffh
Son fantôme en fait.
Désagréable, vraiment.
Vraiment.
Encore une fois je me demandais ce que j'avais prit quand j'ai donné ma tabernac' de main à la putain de fontaine. Tabernaaac'.
Bon, allons réveiller ce connard.
-Bouge-toi l'cul, hostie de calice bout d'chandelle!
-Ahhrg, putain de merde !
La grosse feignasse était debout, on allait pouvoir commencer la journée.
-Mais me frappe pas si tôt l'matin, connasse !
-Ferme ta gueule, t'as crû qu'on était en collo' d'vacances.
-Non, non. Sinon pourquoi tu prends l'accent québécois ?
-Pasqu'on a pos le temps d'trainer là, tabernac. Pendant qu'tu t'pignolles les zombies eux sont d'jà en train d'rêver d'tes miches.
Boungf
-Aouch, ok je me lève, mais tu arrêtes l'accent québecois.
-Ferme ta gueule lo, c'pos toi qui décide quand ça s'arrête ou quand qu'ça s'arrête pos. Ok, j'arrête.
-Ta main va bien ?
-Non.
-Ok.
-Bah ok.
-Bah ouais.
-Bah ok.
-Ah bah ok, si c'est ok, ok.
-Non mais sérieusement, si ça va pas repose-toi, je vais aller chercher les alentours, on a pas encore tout fouillé.
-Mais t'es con ou quoi bordel de ta mère ?
-Ce serait presque vexant si ça avait un sens.
-Si on s'sépare, on est pas dans la merde en cas d'attaque d'aut' connards ou d'zombies.
-Je vois.
Pas le choix, j'étais fatigué, mais il fallait qu'on reste ensemble.
-Haydan.
Qu'est-ce qu'elle a ?
-Hum ?
-Je suis enceinte.
-Quoi, quoi ? Quoi, putain d'quoi d'merde ? Qui as bien put t'baiser ici ?
Attends voir.
Ses yeux lumineux et riant ne laissaient aucun doute.
-Tu raconte d'la marde !
-On avait dit pas d'accent québecois. Ahahahahaha.
-Babababababaabh, ta gueule, ta gueule.
Ses yeux luisaient toujours autant et elle ne semblait pas prête à être sérieuse.
C'est pour ça que je l'aime... peut-être. De manière amicale... pas romantique.
-Tu sais ce qui serait bien, Haydan ?
-Non, je ne sais pas.
-Qu'on se tire de ce pays.
-Et comment on ferait ?
-Bah...
Les frontières avaient toutes été fermées lorsque le conseil administratif en était arrivé à la conclusion que le pays était plus rentable ainsi. Avec des zombies et autres créatures dégueulasses partout. Je crois que c'était pour développer un écosystème plus sain. Enfoirés d'écolos.
-La vie ne fait aucun sens, on est dans la merde jusqu'au coup, Hay'. Pourtant on s'y accroche comme des rats. Est-ce merveilleux ?
Tap tap tap
-Aucune réponse satisfaisante pour moi ne te satisfera. Trouve un sens à ta vie toi-même, scheiß.
Véro souriait.
Au moins c'était déjà ça.
Tap tap tap
Plic plic ploc plic
La pluie était douce et fraîche, c'était un des avantages de s'être éloignées de la frontière.
Il va quand même falloir y retourner de toute façon. On peut plus rester ici, j'en peux plus de cet endroit. On doit trouver une solution, vite.
-Haydan, tu peux veniiiir ?
Oh, putain. Quoi, encore ?
Taptaptap
-Je suis la fin, le néant et rien. Je suis ce que tu crains et ton cauchemar et l'angoisse qui advient.
Une figure noire comme le geai enserrait la gorge de Véro. La fille aux longs cheveux violet semblait presque sur le point de prendre la couleur de sa chevelure.
-Aaagh.
-Waw, tu fais des rimes.Clap clap clap. J'vais t'tuer maintenant !
Tap
La figure humanoïde absolument noire franchit l'espace, laissant tomber un moment sa captive pour faire interagir son poing avec le visage de Haydan.
Boumf craack
-Ton existence est un ennui, personne ne s'intéresse à toi, personne ne veut connaître ton histoire. Reste ainsi, personne ne veut te voir te relever.
Oh, le con.
Il m'a abolit la mâchoire, je peux plus parler, je suis dans le coton.
Je sais que ça se dit pas. Ferme ta gueule !
Bon, je raconte de la marde.
Aaah
-Tu te relèves ?
Putain, tu es un super bon narrateur, enculé.
-Ceci sera ta dernière erreur.
Pitié, qu'il ferme sa gueule.
Clourch
-Ah !
Haydan venait de s'écrouler. Le sang n'avait même pas couler quand la chose lui avait voler son dernier souffle, sa main avait perforé sa poitrine, laissant un trou béant.
Tout était
Tout
T-
...
-Voilà, j'ai fait ce que j'ai put. Il va falloir que vous cherchiez quelqu'un pour la ressusciter.
-Merci quand même, je suis désolé, je n'ai rien de valeur.
-Je ne voulais rien de toute façon.
Aaaaaah !
-Haydan ?
-Véro ?
Trois hommes entouraient les deux amies, un très pâle, un grand aux cheveux poivre-gris et un aux cicatrices rouges qui parcouraient tout son visage.
-Je suis pas morte ?
-Si si.
L'homme aux cicatrices s'avança.
-Morte, mais pas complètement partie. Vous êtes une abomination, mais vous êtes ressuscitable.
-Vous m'avez transformée en zombie ?
-En zombie ? Non non, je vous ai transformée en mânes, en esprit errant. Et si j'ai dis abomination plus tôt, c'est pour compatir avec votre choc. En réalité il est tout à fait honorable d'être un esprit.
Que, quoi ?
-Vous êtes surprise, d'accord.
Le bras étrangement démesuré de l'homme effleura l'oreille de Haydan.
Fffrush
-Vous ne le voyez pas, mais à l'arrière de vôtre crâne, j'ai gravé un symbole dans votre chair. La bonne nouvelle, il ne se voit pas et vous maintiendra sur cette terre pour une petite éternité s'il le faut. La mauvaise, il est très moche, parce que je l'ai fais à la va-vite et il est absolument indélébile. Vous suivez ?
-Heu... mon esprit vous suit, mais...
-Vous allez devoir vous habituez à votre corps. Bref, vous êtes un esprit, mais vous n'êtes pas immatériel, vous l'avez compris. Vous avez un trou là, cachez-le. Vous avez un symbole, vos cheveux le cache, ne le montrez pas. Faites-vous ressuscitez le plus tôt possible car votre âme va se découdre de plus en plus et des démons pourraient essayer de vous manger. Clair ?
Assez clair.
Haydan opina de la tête.
-Bien. Je dois vous avertir, j'ai un pouvoir absolu. Vous connaissez le principe ?
-Oui, j'ai un peu étudié ça...
L'idée d'être morte-vivante c'était une chose, être sous l'influence d'un pouvoir absolu c'était la merde.
-Pour faire simple, les blessures que j'inflige laissent des marques qui ne peuvent jamais partir. Vous comprenez où je veux en venir ?
-Ouep, je comprends que les pouvoirs absolus c'est d'la marde.
-Je vous conseille d'aller trouver William Peer, nous allons justement le voir. Vous voulez venir avec nous ?
-Vous pouvez nous faire passer la frontière ?
-Je peux, mais le docteur Peer habite de ce côté de la frontière, pas besoin d'aller de l'autre côté.
-Je veux juste sortir de ce trou, aller dans un autre trou et atteindre un trou un peu plus civilisé.
-D'accord d'accord. Je me présente alors, puisque nous allons voyager un bout ensemble. Je suis Noïan Daniel, appelez-moi Daniel, s'il vous plaît.
-Tutoyez-moi.
-Hum... j'essaierais.
-Moi j'm'appelle Hull !
Hull ? Juste Hull ? Un nom qu'il a choisit ?
-Et je suis Väärne, c'est un prénom moche, ne m'appelez pas comme ça. Mon nom Vincent est bien mieux.
Tout le monde a des problèmes avec son prénom quoi.
Sans prévenir les cheveux violets de Véro volèrent lorsqu'elle se jeta dans les bras de son amie.
-T'es lourdeeeuh.
-Haydan ! J'ai eu trop peur ! Putain, t'avais dit que tu mourrais jamais, sale pute !
-Wow, arrêtes la drogue, connasse ! J'ai jamais dit ça !
-Pas grave, tu es vivante, c'est l'important.
-Je suis un zombie. Bordel.
-Raciste.
-Oh, par la grande puta, ferme ta gueule. Haaaah.
Plic ploc