Ragne Messages : 666Date d'inscription : 02/04/2017 Sujet: [Inachevé] L'affaire Ernest Lenantrue Jeu 19 Avr 2018 - 23:15 L'affaire Ernest Lenantrue X avier avait mal dormi. A première vue, ça le confortait dans son choix de carrière. Un journaliste, comme chacun le sait, était abonné aux nuits blanches, en proie à des cauchemars perpétuels, toujours à l’affut d’un scoop que sa mémoire aurait décelé sans en avoir conscience. Mais, d’un autre côté, il en était seulement à son premier mois dans son travail et avoir déjà les troubles du métier sans avoir touché un seul denier de son premier salaire lui apparaissait comme une injustice certaine. Maugréant, il se leva en se promettant de demander une avance sur salaire pour la peine. Dans le mouvement, il oublia l’existence de la table basse qu’il avait achetée à une brocante la veille, elle était en bois précieux, d’un rouge brasillant et avait l’extraordinaire qualité d’être bon marché, ce qui sublimait sa beauté aux yeux de Xavier dont la plus grande peur était de recevoir son relevé de compte. Et donc, cette petite table basse le réveilla promptement, avec le plus grand amour qu’un meuble puisse avoir pour son propriétaire. En effet, par un hasard du destin, elle s’était placé la veille –à dessein, n’en doutons pas- sur le chemin de notre semi-héros tout empyjamenté qui comprit ce qu’il se passait au terme d’un temps suffisamment long pour faire le bonheur de la plus grande variété des artistes burlesques de Buster Keaton à François Hollande. Ainsi, il entendit d’about la timide plainte du bois qui se déplaçait, suivi d’un craquement sonore semblable à un os d’orteil soudain rompu en deux ou trois morceaux, par un hasard de l’univers, il ressentit soudain une douleur au petit orteil gauche, orteil libidineux sinon libertin qui, comme il est de notoriété public, aime embrasser tout élément turgescent se trouvant sur sa route. Après quelques secondes à analyser la situation, il se souvint que la procédure en cas de douleur était de crier, aussi, il hurla et se lança dans un concours d’injure avec lui-même, qu’il eut au moins le mérite de gagner. Au bout de quelques minutes de lente agonie qui lui firent envisager le suicide une demi-douzaine de fois, Xavier choisit d’ignorer la douleur et s’habilla rapidement. Face au miroir, après avoir tenté de se convaincre qu’il était beau garçon avec sa calvitie naissante, des cernes qui pouvaient rivaliser avec les voiles d’une frégate et sa carrure proche de la fermeture éclair, il se remémora soudain son rêve. Celui-là même qui l’avait réveillé en sursaut tout au long de la nuit. Il se demanda si ça pouvait être le leitmotiv vengeur d’un gourou vaudou, mais il écarta l’idée. Aucun génie du mal doté de pouvoirs magiques n’aurait l’idée de tourmenter quelqu’un avec l’histoire d’un quidam lambda qui s’appelait Ernest Lenantrue. Des bribes lui revenaient maintenant, en plus du nom, il se souvenait d’un homme d’une quarantaine d’années, ventripotent, qui baragouinait il ne savait quoi dans un français un peu pataud. Il y avait aussi des cigales, des cigales fin mars ! Xavier frissonna à l’avance de devoir affronter sa grisaille parisienne. Il finit de s’habiller en chaussant sa montre qu’il avisa d’un œil distrait. Soudain, le jeune homme court de taille, mais grand d’esprit, blêmit. Il devait être à la rédaction dans quinze minutes. Il venait de réussir à nouveau l’exploit d’être en avance en retard. Il sortit de chez lui en hâte sans se soucier des souffrances jaillissant de son orteil précédemment meurtri. Il y avait chez-lui, comme chez chaque être dont le retard est source d’angoisse, le potentiel d’un champion olympique. Dans la foule dense du matin parisien, il slalomait avec la grâce d’un danseur de ballet et avalait le bitume si vite qu’il ne lui semblait pas reconnaitre la rue qu’il remontait pourtant chaque jour depuis six ans. Il ne salua pas le boulanger où il avait l’habitude de prendre son sandwich pour le midi, pas plus qu’il ne fit attention au café où il prenait d’ordinaire le temps de se droguer à la caféine en écoutant le monde être. Au bout de sa course folle, il finit enfin par atterrir dans un métro particulièrement vide malgré l’heure d’affluence, et il se laissa tomber sur un siège pour reprendre son souffle. Son cœur lui faisait mal tant il tapait fort contre sa prison d’os et de chair, quant à son orteil, il avait décidé de bouder en cessant la douleur tout en gonflant pour le plaisir de devenir gros comme son papa. Xavier prit ainsi le temps de se réanimer en patientant dans les vingt minutes qui le conduisait jusqu’à Nation où il aurait encore cinq minute de course folle à tenir avec un ventre grouillant de faim. Lorsqu’il arriva à ne plus être aux portes de la mort, il nota qu’il avait oublié son téléphone et son livre chez lui. Il était donc condamné à attendre dans l’horrible geôle du réel sans autre liberté que l’observation du monde. Bon gré, mal gré, il se divertit ainsi en reprenant un jeu d’enfant, imaginer une vie à ceux qui passait devant ses yeux.
J'ai retrouvé cette histoire sur mon disque dur, je sais pas si je l'acheverais, mais elle m'a fait rire, alors, je la partage
Bonne lecture
Minis corrections de Flopostrophe: L'affaire Ernest Lenantrue X avier avait mal dormi. A première vue, ça le confortait dans son choix de carrière. Un journaliste, comme chacun le sait, était abonné aux nuits blanches, en proie à des cauchemars perpétuels, toujours à l’affut d’un scoop que sa mémoire aurait décelé sans en avoir conscience. Mais, d’un autre côté, il en était seulement à son premier mois dans son travail et avoir déjà les troubles du métier sans avoir touché un seul denier de son premier salaire lui apparaissait comme une injustice certaine. Maugréant, il se leva en se promettant de demander une avance sur salaire pour la peine. Dans le mouvement, il oublia l’existence de la table basse qu’il avait achetée à une brocante la veille, elle était en bois précieux, d’un rouge brasillant et avait l’extraordinaire qualité d’être bon marché, ce qui sublimait sa beauté aux yeux de Xavier dont la plus grande peur était de recevoir son relevé de compte. Et donc, cette petite table basse le réveilla promptement, avec le plus grand amour qu’un meuble puisse avoir pour son propriétaire. En effet, par un hasard du destin, elle s’était placé la veille –à dessein, n’en doutons pas- sur le chemin de notre semi-héros tout empyjamenté qui compris -->comprit ce qu’il se passait au terme d’un temps suffisamment long pour faire le bonheur de la plus grande variété des artistes burlesques de Buster Keaton à François Hollande. Ainsi, il entendit d’about la timide plainte du bois qui se déplaçait, suivi d’un craquement sonore semblable à un os d’orteil soudain rompu en deux ou trois morceaux, par un hasard de l’univers, il ressentit soudain une douleur au petit orteil gauche, orteil libidineux sinon libertin qui, comme il est de notoriété public, aime embrasser tout élément turgescent se trouvant sur sa route. Après quelques secondes à analyser la situation, il se souvint que la procédure en cas de douleur était de crier, aussi, il hurla et se lança dans un concours d’injure avec lui-même, qu’il eut au moins le mérite de gagner. Au bout de quelques minutes de lente agonie qui lui firent envisager le suicide une demi-douzaine de fois, Xavier choisit d’ignorer la douleur et s’habilla rapidement. Face au miroir, après avoir tenté de se convaincre qu’il était beau garçon avec sa calvitie naissante, des cernes qui pouvaient rivaliser avec les voiles d’une frégate et sa carrure proche de la fermeture éclair, il se remémora soudain son rêve. Celui-là même qui l’avait réveillé en sursaut tout au long de la nuit. Il se demanda si ça pouvait être le leitmotiv vengeur d’un gourou vaudou, mais il écarta l’idée. Aucun génie du mal doté de pouvoirs magiques n’aurait l’idée de tourmenter quelqu’un avec l’histoire d’un quidam lambda qui s’appelait Ernest Lenantrue. Des bribes lui revenaient maintenant, en plus du nom, il se souvenait d’un homme d’une quarantaine d’années , ventripotent, qui baragouinait il ne savait quoi dans un français un peu pataud. Il y avait aussi des cigales, des cigales fin mars ! Xavier frissonna à l’avance de devoir affronter sa grisaille parisienne. Il finit de s’habiller en chaussant sa montre qu’il avisa d’un œil distrait. Soudain, le jeune homme court de taille, mais grand d’esprit, blêmit Il (il manque un point ^^) devait être à la rédaction dans quinze minutes. Il venait de réussir à nouveau l’exploit d’être en avance en retard. Il sortit de chez lui en hâte sans se soucier des souffrances jaillissant de son orteil précédemment meurtri. Il y avait chez-lui, comme chez chaque être dont le retard est source d’angoisse, le potentiel d’un champion olympique. Dans la foule dense du matin parisien, il slalomait avec la grâce d’un danseur de ballet et avalait le bitume si vite qu’il ne lui semblait pas reconnaitre la rue qu’il remontait pourtant chaque jour depuis six ans. Il ne salua pas le boulanger où il avait l’habitude de prendre son sandwich pour le midi, pas plus qu’il ne fit attention au café où il prenait d’ordinaire le temps de se droguer à la caféine en écoutant le monde être. Au bout de sa course folle, il finit enfin par atterrir dans un métro particulièrement vide malgré l’heure d’affluence, et il se laissa tomber sur un siège pour reprendre son souffle. Son cœur lui faisait mal tant il tapait fort contre sa prison d’os et de chair, quant à son orteil, il avait décidé de bouder en cessant la douleur tout en gonflant pour le plaisir de devenir gros comme son papa. Xavier prit ainsi le temps de se réanimer en patientant dans les vingt minutes qui le conduisait jusqu’à Nation où il aurait encore cinq minute de course folle à tenir avec un ventre grouillant de faim. Lorsqu’il arriva à ne plus être aux portes de la mort, il nota qu’il avait oublié son téléphone et son livre chez lui. Il était donc condamné à attendre dans l’horrible geôle du réel sans autre liberté que l’observation du monde. Bon gré, mal gré, il se divertit ainsi en reprenant un jeu d’enfant, imaginer une vie à ceux qui passait devant ses yeux.
Flopostrophe Créature du Nord à l'humour absurde Messages : 955Date d'inscription : 19/01/2017Localisation : Sur le toitHumeur : Le temps passe trop vite Sujet: Re: [Inachevé] L'affaire Ernest Lenantrue Dim 22 Avr 2018 - 11:51 Héhé, c'est pas mal ce truc l'histoire est pour l'instant très simple en soi, mais tu réussis bien à rendre la lecture fort agréable. Certains passages m'ont fait sourire, par exemple celui-là: "Il venait de réussir à nouveau l’exploit d’être en avance en retard.", et d'autres aussi. Du style le moment où il se cogne l'orteil, c'est mémorable, avec le concours d'injure contre lui-même qu'il gagne
Par contre, "Xavier prit ainsi le temps de se réanimer en patientant dans les vingt minutes qui le conduisait jusqu’à Nation", patienter dans les vingts minutes? Déjà, c'est bizarre, puis du coup faudrait écrire "qui le conduisaient", si c'est vraiment les vingts minutes qui le conduisent XD
"Dans le mouvement, il oublia l’existence de la table basse qu’il avait achetée à une brocante la veille, elle était en bois précieux, d’un rouge brasillant et avait l’extraordinaire qualité d’être bon marché, ce qui sublimait sa beauté aux yeux de Xavier dont la plus grande peur était de recevoir son relevé de compte." Cette phrase me semble beaucoup trop longue, je mettrais un point après "à une brocante la veille" ce serait mieux je trouve.
"En effet, par un hasard du destin, elle s’était placé la veille -à dessein, n’en doutons pas- sur le chemin de notre semi-héros tout empyjamenté qui comprit ce qu’il se passait au terme d’un temps suffisamment long pour faire le bonheur de la plus grande variété des artistes burlesques de Buster Keaton à François Hollande." Cette phrase là aussi est trop longue à mon goût :0 J'ai dû la relire deux fois ^^ Mais elle ne manque pas d'humour, donc peut-être que finalement sa longueur rend la chose un peu plus drôle. Mais compliquée quoi. A voir.
J'espère que tu vas continuer l'histoire de ce journaliste parce que c'est cool! :3 mais bon faut que ça reste très drôle, ou bien alors qu'il se passe plus de choses
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Chasseresse de fautes Mon signe distinctif : §
Ragne Messages : 666Date d'inscription : 02/04/2017 Sujet: Re: [Inachevé] L'affaire Ernest Lenantrue Dim 22 Avr 2018 - 12:03 Bonjour flo, merci pour le commentaire
Pour le coup je ne crois pas que je la continuerais... je l'ai retrouvé sur mon disque dur il y a peu... et je me souviens pas de quoi ça devait parler. Juste que tout le monde avait fait le même rêve celui d'un gars qui s'appelait Ernest Lenantrue... Mais j'ai plus du tout l'idée de ce que je dois écrire avec ça... si j'y arrive promis, je poste la suite
Et tu as raisons pour les maladresses, j'essaierais de le modifier un peu
Encore merci de ce commentaire super gentil