Ceux qui me connaissent le savent : je suis un drogué des affaires politiques et un mordu des petits scandales. C'est un monde qui en dégoûte plus d'un, que beaucoup regardent avec mépris et parfois même avec défaitisme. Et pourtant, ce monde étrange me passionne. Il me fascine depuis les présidentielles françaises de 2012. C'est en effet par la France que j'ai abordé cet univers. Personnellement, il est plus facile de comprendre la politique française (l'axe gauche-droite, le suffrage universel et la force de l'état centralisé rendant cela très visuel) que la politique belge. Quand vous voulez vous approcher du système et des institutions belges, tout de suite, les choses deviennent moins faciles à comprendre. La Belgique est en effet un état complexe, qui s'est construit au fur et à mesure de compromis à n'en plus finir entre les Wallons et les Flamands (sans oublier les Bruxellois) le tout pour déboucher sur ce qu'un de mes professeurs de droit appelait poétiquement une lasagne institutionnelle.
Je me suis donc donné comme défi d'aider ceux et celles qui le souhaitent à mieux visualiser ce qui ce passe dans ce petit royaume en forme de cerveau. Plusieurs choses m'ont poussé à le faire. Tout d'abord, le fait que les mois à venir vont être très chargés en débats, en revendications et en élections. En octobre 2018, les Belges seront amenés à voter pour les élections municipales et pour les élections provinciales. Suivront peu de temps après les élections régionales, fédérales et européennes. Rédiger quelques pages sur le suivi de ce qui s'annonce être un feuilleton électoral me semble donc assez tentant. Et puis, ça changera de mes habituelles histoires de loups-garous.
Ensuite, la deuxième raison est qu'il s'agira là de décaricaturer le Royaume. N'y voyez pas un patriotisme ou un nationalisme aveugle, que nenni. Je suis d'ailleurs le premier à faire preuve d'auto-dérision envers mon pays. A ce titre, j'ajoute que certains photomontages réalisés par des Français lors de notre défaite pendant la Coupe de Monde m'ont beaucoup fait rire. En fait, je tiens surtout à décaricaturer l'image du pays auprès d'un maximum d'entre-vous. Un image qui réduit beaucoup trop la Belgique au simple conflit Francophones vs Flamands.
Dernière raison, enfin, essayer de vous entraîner avec moi dans cette série politique dont les Français ne parlent que trop peu. Sérieusement, il suffit de comparer les JT belges aux JT français. Un JT belge consacrera la moitié de ses reportages à des affaires françaises tandis qu'un JT français parlera du Plat Pays... une fois tous les cinq ans et nous rabâcher : "Olala, cette fois nos voisins vont se séparer!" . Sincèrement, je pense pouvoir affirmer que si les Guignols (paix à leurs âmes) avaient exploité ne serait-ce qu'un pan de la politique belge, ils auraient encore eut davantage de succès et beaucoup de matière à se mettre sous la dent.
Je tenterai donc de vous offrir une description de cette actualité qui soit la plus visuelle et la plus croustillante possible. Je ferai en sortes - et selon vos avis - de consacrer chaque nouveau chapitre à un parti ou à une affaire particulière. Il s'agira de décrire et commenter des faits tantôt liés aux municipales, tantôt liés aux fédérales et autres. Le tout, selon mon humeur et vos avis. Je ferai bien sûr des parallèles entre la Belgique et la France afin que ça soit plus compréhensible. J'ajouterai aussi sans doute quelques pointes (ou tentatives) d'humour et resterai bien entendu ouvert à vos questions et même aux commentaires de certains compatriotes qui voudraient me compléter. Aussi, je voudrais vous prévenir : dans les chapitres suivants, il s'agira de constats, de témoignages et de ressentis personnels par rapport à cette actualité. Ne vous attendez donc pas à une description fade et visuelle des faits. Je ne suis pas neutre. Je suis orienté et j'ai mes préférences comme tout le monde. Je n'appartiens à aucun parti, même s'il y en a que je préfère à d'autres. Donc, si vous voulez avoir une idée de ce à quoi vous attendre, je me présente : Yorffeez, républicain et progressiste belge, favorable à l’inscription de la Laïcité dans la constitution et ouvert aux idées rattachistes.
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Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Dim 9 Sep 2018 - 18:03
Mais c'est géniaaaaal Peut-être que je vais pouvoir enfin me motiver un brin à me renseigner sur la politique belge grâce à toi ^^' je vais suivre cette petite série made by Yoyo avec attention Ton intro me parait très claire et bien rédigée !
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Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Dim 9 Sep 2018 - 18:36
J'ai hâte de lire tout ça en tout cas ! Il est bien vrai qu'en matière d'actualités, en France nous sommes nombrilistes... Joli projet que je compte suivre.
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Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Dim 9 Sep 2018 - 21:42
Ca m'a l'air bien cool tout ca! J'avais fait une tentative de plonger dans votre politique lors d'un voyage scolaire dans votre pays mais j'ai vite lacher... Deja que la france je comprend pas mais alors la belgique
Bref je vais suivre et peut etre que je comprendrai enfin quelque chose!
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Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Jeu 13 Sep 2018 - 22:09
Merci pour vos commentaires tous encourageant et positifs ! ça me fait énormément plaisir! Pourtant, je sens que la tâche va être coriace ! ^^ Voilà donc un deuxième chapitre qui tente, avec un petit fil rouge torero (lol) d'expliquer les différentes entités de la Belgique
Le président déchu
Nous sommes le 30 octobre 2017, près d’un an avant les élections municipales d’octobre 2018. À 1200 kilomètres de la Belgique, en Catalogne, plus précisément où les drapeaux jaunes zébrés de rouges sont agités avec ferveur par les séparatistes. Les rues de Barcelone et de Gérone sont animées par une foi indépendantiste sans précédent. L’indépendance a été déclarée et ce suite à un référendum des plus mouvementés.
Accompagné de quatre autres membres de l’exécutif catalan, Carles Puigdemont, qui se sait menacé par les autorités de Madrid, monte à l’abri des regards dans une voiture qui démarre en trombes tandis que toute la ville est en proie à une excitation populaire. Le président de la Catalogne s’éloigne de sa « capitale ». Son chauffeur lui annonce que la route pour aller vers Marseille n’est pas trop encombrée. Le politicien soupire, soulagé. De là, il embarquera dans un avion qui l’amènera à Bruxelles car c’est en Belgique qu’il a choisi de s’exiler. Un choix stratégique car c’est une façon à lui d’amener au cœur de l’Europe l’affaire catalane qui agite déjà la presse depuis plusieurs semaines.
Le cinquantenaire sait que bientôt toutes les caméras du monde seront fixées sur lui. C’est depuis la Belgique qu’il s’exprimera. Il a déjà reçu un appel du pied de Théo Francken, le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration et, accessoirement, l’un des membres les plus médiatisés de la N-VA, le parti indépendantiste flamand. Comme quoi, il est naturel de se serrer les coudes entre séparatistes. C’est donc depuis la Belgique que Carles continuera son combat politique, un petit Royaume coincé entre la France et l’Allemagne dont le fonctionnement est un peu plus compliqué que celui de l’Espagne. Carles sent déjà sa tête tourner rien qu’en essayant de se rappeler comment fonctionne ce Royaume des frites. D’abord, il faut savoir que la Belgique est un état fédéral, c’est-à-dire, un état dans lequel les compétences sont partagées entre différentes entités fédérés. Pour faire simple : une entité fédérée peut être une région ou une communauté.
Dans le plat pays, il y a trois régions : La Wallonie, au sud ; la Flandre, au nord ; et Bruxelles-Capitale, au centre. Ces régions sont compétentes pour tout ce qui concerne l’agriculture, les transports en communs, les pouvoirs locaux, l’action sociale et la mobilité, principalement.
Mais la Belgique n’est pas que divisée en régions. Elle est également constituée de communautés. Il y en a trois également. Nous avons ainsi la Communauté Française, la Communauté Germanophone et la Communauté Flamande. Les communautés, quant à elles, sont compétentes pour l’enseignement secondaire, l’enseignement supérieur, la culture et les chaînes publiques, notamment.
Il y a ainsi un gouvernement pour chaque région et pour chaque communauté. Notez également qu’il existe bien entendu un gouvernement fédéral. Ce dernier exerce ses compétences sur l’ensemble du pays. Il s’occupe ainsi de l’Intérieur, de la Santé, de la Défense, de l’Immigration, de l’économie et de l’emploi.
Si vous comptez bien, il y aurait donc logiquement sept gouvernements (ceux des trois régions additionnés à ceux des trois communautés en y ajoutant celui du fédéral. Or, il y en a six ! En effet, pour bien compliquer les choses, les gouvernements de la région flamande et de la communauté flamande ont fusionné. Ils ne font qu’un. Toujours est-il que ça en fait des ministres !
Tandis qu’en Espagne, la Guardia Civil recherche partout le président déchu, celui-ci vient d’atterrir loin des plages chaudes et ensoleillées de Barcelone. Descendant de l’avion et humant l’air froid du pays du surréalisme, Carles essaie encore de trouver une explication à comment il a été possible pour ses amis de la N-VA, ouvertement hostiles à la Belgique, d’accéder au gouvernement fédéral de ladite Belgique. Dans un pays normal, comme l’Espagne, par exemple, il se serait difficilement vu devenir ministre à Madrid tout en proclamant la sécession de sa chère Catalogne.
-Bienvenue en Belgique ! le salue-t-on dans la nuit.
Dernière édition par Yorffeez le Ven 14 Sep 2018 - 16:46, édité 1 fois
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Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Ven 14 Sep 2018 - 13:57
Pas mal
Mais je sens que je vais devoir revenir de temps en temps en arrière pour tout comprendre!
Aller au les drapeaux on va comprendre!
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Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Ven 14 Sep 2018 - 16:12
Je suis déjà à moitié perdue mais j'ai envie d'insister dans cette perdition
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Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Ven 14 Sep 2018 - 16:43
Mais je sens que je vais devoir revenir de temps en temps en arrière pour tout comprendre!
Aller au les drapeaux on va comprendre!
Merci XD désolé cette partie était surtout la partie "théorique" et la moins gaie sans doute de ce feuilleton, mais nécessaire je pense pour comprendre qu'il y a a de nombreux niveaux de pouvoirs ^^ La suite sera plus simple.
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Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Sam 15 Sep 2018 - 17:53
L'Europe et les partis politiques belges
La venue de Carles Puigdemont en Belgique, où il s’est désormais exilé, a fait couler beaucoup d’encre mais a également donné lieu à d’étonnantes rumeurs. D’abord, son établissement dans le plat pays a provoqué quelques tensions entre Madrid et Bruxelles.
En effet, sur l’exil du président déchu, notre secrétaire d’état à l’asile et à la migration, Théo Francken, s’est demandé si Puigdemont pourrait être assuré d’un procès équitable en Espagne… Cela a provoqué la colère du côté de la péninsule ibérique. Dans ce contexte, il a notamment été souligné avec ironie que Théo Francken - qui se dit favorable à offrir l’asile à Puigdemont - a récemment été condamné pour avoir refusé d’offrir l’asile à une famille syrienne malgré le fait qu’un jugement l’y obligeait… Tiens, tiens… y aurait-il « bon » et « mauvais » demandeur d’asile ?
En réalité, il s’agit pour Théo Francken d’un habile coup de communication car lui et Carles Puigdemont partagent un objectif commun : l’indépendantisme. L’autonomie de la Catalogne pour Puigdemont et l’autonomie de la Flandre pour Francken. À juste titre, beaucoup de personnes ont alors pensé que Puigdemont pourrait se présenter sur les listes de la N-VA (le parti séparatiste flamand auquel appartient Théo Francken) dans le cadre des élections européennes. Cette rumeur aura finalement été démentie par l’intéressé mais il n’en reste pas moins que cette hypothèse restait très crédible car la notoriété du président catalan aurait permis à la N-VA de disposer d’un attrape-voix très efficace étant donné sa médiatisation.
In fine, Carles Puigdemont ne se présentera finalement pas en Belgique pour les élections européennes de 2018 mais un zoom sur lesdites élections mérite toutefois d’être apporté. À la fois pour permettre de comprendre pourquoi Puigdemont aurait pu figurer sur la liste d’un parti flamand mais également pour ouvrir une plus large vision du paysage politique belge.
Les élections européennes se déroulent une fois tous les cinq ans et permettent aux citoyens de l’Union Européenne d’élire un total de 750 députés qui siégeront alors dans l’hémicycle de Strasbourg. Un député européen peut également se présenter dans un pays qui n’est pas le sien, à condition d’y avoir résidé 6 mois. Par exemple, le PS français à récemment demandé au socialiste belge Paul Magnette de se présenter en France. Cela est compréhensible car Magnette s’est fait connaître en 2016 par son opposition remarquable au CETA (un accord économique entre l’Europe et le Canada, accusé d’être un cheval de Troie qui bénéficierait en réalité aux multinationales américaines). Fort heureusement, Paul a choisi de décliner l’invitation même si on peut comprendre le désespoir du PS français à se refaire une beauté après avoir été sali par le quinquennat de Hollande.
Bref, une fois élus, les 750 députés appartiennent à des partis politiques européens, c’est-à-dire, à des « mégas » partis qui se composent d’une multitude de partis issus de différents pays partageant la même idéologie.
Un exemple pour faire simple : le Parti Socialiste belge, le Parti Socialiste français et le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol appartiennent tous les trois au Parti Socialiste Européen. Avec eux, se trouvent d’autres partis de gauche adhérant au socialisme et/ou à la social-démocratie issus d’autres pays d’Europe.
Le parti européen le plus puissant et regroupant le plus de députés n’est autre que le Parti Populaire Européen. Ce dernier rassemble les formations politiques qui sont souvent jugées comme conservatrices, de droite et/ou adhérant à la démocratie chrétienne. On retrouve dans ses rangs le parti français les Républicains (lR), notamment. En Belgique, trois partis appartiennent au Parti Populaire Européen : le Christlich Soziale Partei (CommandoSuperPho ; Parti Social-Chrétien), qui se présente uniquement en communauté germanophone ; les Christen-Democratisch en Vlaams (CD&V; ; Chrétiens-Démocrates Flamands), qui se présente en communauté flamande et le Centre Démocrate Humaniste (CDH) qui se présente dans la communauté française.
Dans le Parti Vert Européen, nous retrouverons donc Europe Ecologie Les Verts (EELV), pour la France. En Belgique, c’est soit Groen pour la communauté flamande soit Ecolo pour la communauté française. Pour pouvoir constituer un groupe parlementaire, ce parti européen s’est allié à l’Alliance Libre Européenne (qui regroupe une floppée de partis indépendantistes dispersés un peu partout dans les pays de l’Union).
A citer également : le Parti de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe (ALDE). Ils regroupent des partis d’orientation social-libérale et/ou libérale. Ce parti européen est donc vu comme centriste, tandis que le PPE représenterait donc la droite et le PSE la gauche. Facile, jusqu’ici. En effet, là il s’agit du paysage politique européen. Mais le paysage politique belge est plus compliqué, bien entendu ! Souvenez-vous, le Centre Démocrate Humaniste (CDH) appartient au PPE, un « méga » parti de droite. Vous me direz : « Donc le CDH est de droite ? ». Je vous répondrai : « Non, car le CDH est vu et se présente comme étant un parti du centre en communauté française… » Je vous expliquerai plus tard pourquoi un parti qui se réclame du centre s’est allié avec d’autres partis européens qui, eux, sont ouvertement de droite (coucou, lR).
Revenons maintenant au Parti de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe. On retrouve dans ses rangs des partis centristes français : l’Union des Démocrates et des Indépendants (UDI) ou encore le Mouvement Démocrate (MoDem) de François Bayrou. En Belgique, les trois partis qui s’inscrivent dans l’ALDE sont l’Open Vlaamse Liberalen en Democraten (Open VLD) pour la communauté flamande et le Mouvement Réformateur (MR) pour la communauté française. « Donc l’Open VLD et le MR sont centristes vu qu’ils appartiennent à un groupe de partis centristes ?
-Nope ! Le MR et l’Open VLD, s’ils appartiennent à un « méga » parti centriste, restent perçus dans la Belgique comme deux partis de droite… Par exemple, en 2012, plusieurs membres du MR ont en effet lancé en Belgique un comité de soutien pour la réélection de Nicolas Sarkozy. -Donc tu es en train de me dire que le MR est de droite mais qu’il appartient à un « méga » parti du centre ? -C’est ça. -Et que le CDH est un parti centriste mais qu’il appartient à un « méga » parti de droite… -Exactement ! -… c’est surréaliste ! »
S’il vous reste encore un peu de courage de courage, chers lecteurs, je vous invite à découvrir les autres « mégas » partis européens. Continuons avec le groupe politique des Conservateurs et Réformistes Européens (CRE) qui, lui, se situe un peu plus à droite du PPE (mais pas forcément à l’extrême-droite non plus). On y retrouve le Parti Conservateur de Theresa May ou encore le parti populiste Vrais Finlandais. Le parti belge qui s’y trouve n’est autre que la Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA ; Nouvelle Alliance Flamande). Il s’est souvent posé la question de savoir si la N-VA était d’extrême-droite ou non. Pour vous aider à y répondre, je consacrerai un chapitre entier à ce seul parti prochainement car la N-VA est en fait le parti le plus important de Belgique et - ironie du sort - réclame ouvertement l’indépendance de la Flandre. « Donc, le parti le plus fort de Belgique est un parti qui réclame la fin de la Belgique ? -C’est cela. Et sais-tu que la N-VA fait partie du gouvernement fédéral ? -Attends ! Ça veut dire qu’un parti qui veut la fin de la Belgique a accepté d’être aux commandes de la Belgique ? -Exactement ! -C’est surréaliste ! »
Passons maintenant à l’Alliance pour la Démocratie Directe en Europe qui se trouve encore plus à droite. Il regroupe des partis très eurosceptiques, populistes et hostiles à l’immigration. On retrouve dans ses rangs l’UKIP (Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni) et son leader Nigel Farage mais également Debout la France (DLF) du Nicolas Dupont-Aignant. En Belgique, le seul parti qui s’y trouve (mais sans député européen) est un mouvement francophone appelé le Parti Populaire. Le Parti Populaire a été créé en 2009 et a récemment apporté son soutien à Trump en 2016. En 2017, il a naturellement soutenu Nicolas Dupont-Aignant lors du premier tour à l’élection présidentielle française puis Marine Le Pen lors du second tour.
À l’extrême-droite, nous avons l’Europe des Nations et des Libertés (ENL) qui accueille dans ses rangs le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen et la Ligue du Nord de Matteo Salvini… Côté belge, on y retrouve le Vlaams Belang (Intérêt Flamand ; VB), un parti séparatiste flamand classé à l’extrême-droite dont une grande majorité des voix ont été absorbées par la N-VA lors des élections de 2014.
Le meilleur pour la fin, maintenant, je vous présente la Gauche Unitaire Européenne (GUE/NGL) qui se compose notamment de la France Insoumise (FI), SYRIZA, pour la Grèce ou encore Podemos, pour l’Espagne. Des partis qui se situent à la gauche de la gauche. Parfois à l’extrême-gauche. En Belgique, un seul parti y est associé : il s’agit du Parti du Travail de Belgique (PTB), un mouvement politique d’inspiration marxiste qui a effectué une percée lors des municipales de 2012 et lors des législatives de 2014. Je noterai que le PTB est le seul parti unitaire de Belgique, c’est-à-dire, à être présent à la fois en Flandre et en Wallonie. Car les autres partis ne sont pas unitaires. Par exemple, un écologiste wallon ne pourra voter que pour Ecolo (parti francophone) et un écologiste flamand ne pourra voter que pour Groen (parti flamand). Ce sont deux partis verts, aux idées très similaires mais indépendants l’un de l’autre. Un autre exemple ? Un libéral francophone ne pourra voter que pour le Mouvement Réformateur et un libéral flamand ne pourra voter que pour l’Open VLD.
Dernièrement, le 12 septembre 2018, le parlement européen a fait parler de lui en approuvant une procédure contre la Hongrie de Victor Orban (connu pour ses points de vue assez tranchés sur l’immigration) pour violation de l’état de droit. Pourtant, 21 élus belges n’ont pas soutenu cette procédure. Ces derniers appartiennent sans surprise à la N-VA et au Vlaams Belang. Serait-ce un clin d’œil à l’électorat qu’ils semblent se disputer ? L’avenir nous le dira ?
Je soulignerai par ailleurs que la liste des partis cités ici est bien entendu non-exhaustive. J’ai parlé des plus médiatisés mais il en existe d’autres. Par exemple, je n’ai pas évoqué le parti DéFI (Démocrates Fédéralistes Indépendants) qui est un parti social-libéral qui a longtemps bénéficié d’une large popularité auprès des francophones de Bruxelles (région bilingue). Il a récemment décidé de présenter des listes dans la région wallonne et je pense qu’il fera une percée notable lors des prochaines élections municipales d’octobre 2018… les paris sont ouverts ! Situé au centre également, je pense qu’il siphonnera pas mal de voix au CDH pour qui les temps sont de plus en plus difficiles.
Messages : 572 Date d'inscription : 12/04/2015 Localisation : La taverne la Pomme de Pin Humeur : Eh Chaussette !
Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Dim 16 Sep 2018 - 9:59
Mes salutations les plus clinquantes !
Et ben ... c'était pas gagné au début, mais tu parvient à m’intéresser à toute ces histoires de politiques et fonctionnement administratif. Rien que pour ça GG.
Autant le dire j'y connaît que pouic dans ce domaine, mais tu vulgarises assez bien pour que je ne soit pas perdu, (sauf avec la foret d'acronyme, mais la tu y est pour rien, j'arrive jamais a mémoriser ces conneries).
Et puis le fait que ce soit agréable à lire, fluide avec quelques pointes d'humour et les aventures de Puigdemont en fil rouge aide pas mal aussi.
Bref je viendrait lire la suite !
Arwen Commentateur sérieux
Messages : 161 Date d'inscription : 05/03/2018
Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Dim 16 Sep 2018 - 10:41
Très sympa ce début, je lirais la suite avec plaisir !
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Messages : 621 Date d'inscription : 01/02/2015 Humeur : Cours plus vite que le Lapin Blanc
Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Dim 16 Sep 2018 - 17:38
Bon je t'avoue que cette dernière partie est moins simple que le reste mais ca viens des accronyme et comme l'a dit Alton tu n'y est pour rien.
Peut etre un ou deux dessin simple m'aurai aider (oui je suis une visuel) mais bon tu t'en sort deja tres bien^^
bon courage pour la suite
J'ai pensée a toi ^^
Spoiler:
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Messages : 336 Date d'inscription : 19/02/2017 Localisation : Dans le puits Humeur : Imbibé
Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Dim 23 Sep 2018 - 14:52
Merci pour vos commentaires très positifs ! Désolé pour les abréviations :/ Je vous propose une suite plus simple que les autres parties !
La Bataille des Ardennes
« Je connais le combat fouronnais. Les droits linguistiques doivent être défendus partout. Je soutiens votre combat ». Tels furent les mots de Puigdemont prononcés en septembre 2018 à propos d’un dossier belge très sensible : le rattachement de la commune de Fourons à la Flandre.
Pour comprendre pourquoi ce dossier est épineux, il est nécessaire de revenir en 1963, année lors de laquelle fut déterminée la frontière linguistique entre Wallons et Flamands. La commune de Fourons, qui appartenait alors à la Province de Liège (Wallonie), est passée sous l’autorité de la Province de Limbourg (Flandre). Le problème était que cette commune de l’est de la Belgique était composée à la fois de francophones et de néerlandophones. Et cela a provoqué nombre de tensions car bien souvent, lors des élections municipales, c’était une majorité francophone qui accédait aux commandes de la petite commune. Une majorité francophone guère enchantée d’avoir à traiter avec la Flandre. En témoigne le nom de leur parti : « Retour à Liège » (RAL) Il y avait donc en Flandre une commune où les Flamands étaient minoritaires mais cela n’a pas duré.
En effet, dites-vous bien que les Francophones ont RALé en 2000 lorsque le parti local flamand a remporté la majorité avec… 51% des voix. Les néerlandophones renforceront par la suite leur présence en accordant au parti pro-flamand une majorité de 60% lors des nouvelles élections municipales de 2006. Les francophones de Fourons devenaient ainsi de plus en plus minoritaires. Et on peut facilement imaginer combien le soutien de Puigdemont aux Francophones pourrait irriter au plus haut point ses amis de la N-VA (souvenez-vous, le parti nationaliste flamand).
Quelque chose me dit que les élections municipales à Fourons feront encore parler d’elles même si je pense qu’à nouveau ce sera une majorité flamande qui en ressortira victorieuse. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il n’y a plus de suspens pour la commune de Fourons. Maintenant, ledit suspens se trouve dans la commune de Bastogne !
Bastogne est une petite commune du sud de la Belgique, nichée dans la forêt ardennaise et mondialement connue pour avoir été l’enjeu principal de la Bataille des Ardennes lors de la Seconde Guerre Mondiale. Aujourd’hui, cette petite bourgade de 10 000 âmes est aux mains du bourgmestre (maire) Benoît Lutgen, qui n’est autre que le président du Centre Démocrate Humaniste (CDH, le parti centriste).
Bastogne est actuellement très médiatisée. Les journaux en ont fait LE feuilleton politique des prochaines élections municipales d’octobre 2018. « Pourquoi ? », me demanderez-vous. Car le candidat-bourgmestre qui va s’opposer à Benoît Lutgen n’est autre que … Jean-Pierre Lutgen, son frère.
Jean-Pierre Lutgen, un homme d'affaires nommé « Manager de l’année » en 2017, est le patron d’Ice-Watch et sans doute l’opposant le plus sérieux à son propre frère. Il tire une liste hétérogène qui se compose de candidats indépendants et/ou issus du MR (droite), du PS (gauche), d’ECOLO (centre-gauche) ou de DéFI (centre). Bref, de tout ce qui n’est pas CDH ! Cette liste a été joliment baptisée Citoyen Positifs (C+).
Et cette campagne électorale est devenue, je vous le disais, une véritable série. En effet, en une seule semaine, nous avons eu droit à trois épisodes inédits :
Le mardi 11 septembre était donc officialisée la candidature de Jean-Pierre Lutgen contre son frère.
Ensuite, le mercredi 12 septembre, on apprenait que le premier échevin de Bastogne (CDH) déposait plainte contre Jean-Pierre Lutgen pour diffamation.
Enfin, une troisième liste était révélée dans la même journée : une liste liée au Parti Populaire, le parti populiste anti-immigration qui a soutenu Trump et plus récemment Marine Le Pen. Ma crainte est donc que, devant cette lutte fratricide, les citoyens de Bastogne soient tentés de se tourner vers le PP. Le PP pourrait en effet saisir l’opportunité de se présenter comme el-famoso alternative au monopole politique de la famille Lutgen. Affaire à suivre, donc…
Messages : 336 Date d'inscription : 19/02/2017 Localisation : Dans le puits Humeur : Imbibé
Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Ven 12 Oct 2018 - 20:17
En Marche ! (en-Famenne)
Barcelone, désormais désertée par Carles Puigdemont, s’est vu devenir la cible d’un politicien bien connu : Manuel Valls, l’ancien premier ministre français et candidat malheureux des primaires socialistes s’étant déroulées dans le cadre des présidentielles françaises de 2017. Devenu une sorte d’apatride politique, Valls vise en effet à devenir le nouveau maire de Barcelone. Il est ce qu’on appelle un transfuge ce qui, parfois, peut être considéré comme un attrape-voix.
La Belgique a elle aussi ses transfuges dans le cadre des élections communales. La municipalité de Marche-en-Famenne est un cas d’école. En effet, cette ville de province va voir s’affronter deux ministres pour le seul poste de bourgmestre : Willy Borsus, actuel ministre-président de la Wallonie et membre du MR (la droite libérale, donc) contre René Collin, ministre wallon de l’Agriculture et membre du CDH (souvenez-vous, le parti centriste). Les deux partagent quelques points communs. Déjà, ils sont tous les deux issus du même gouvernement (la Wallonie est en effet dirigée par une alliance de centre-droit qui rassemble le MR et le CDH) et, surtout, ils ne sont pas natifs de Marche-en-Famenne. Willy Borsus a en effet été longuement le bourgmestre de Somme-Leuze (une commune voisine) et René Collin vient de la commune d’Erezée (une autre commune qui ne se trouve pas très loin).
Comme pour Bastogne, le feuilleton électoral de Marche-en-Famenne promet d’avoir sa petite dose de suspens. Il y a aura en effet d’un côté le MR qui, dans cette municipalité n’a obtenu que 3 sièges sur les 25 lors des élections de 2012. Avec Borsus à sa tête, le MR marchois pourrait bien décoller en nombres de voix et de sièges. Pour une fois, c’est Willy qui vient sauver…
De l’autre côté, nous avons une liste CDH. L’actuel bourgmestre de Marche-en-Famenne, André Boucha, est issu de ce parti est à la tête de la ville depuis… 1986. Monsieur Boucha se représente comme candidat bourgmestre même si sur sa liste de candidats se trouve également René Collin. Deux grands ténors de la politique qui vont donc tout faire pour tenter que Marche-en-Famenne reste encore six ans de plus sous la coupe du parti centriste. Mais cela reste un peu flou lorsque la question suivante se pose : « Monsieur Collin, deviendrez-vous bourgmestre si vous obtenez plus de voix que votre compère André Boucha ? » On a alors une réponse proche du : « Non mais de toutes façons il aura plus de voix que moi. J’encourage tous les Marchois à voter pour lui, m’voyez ! ».
Bien entendu, il ne s’agissait ici que de présenter les trois potentiels bourgmestres de Marche-en-Famenne mais il convient aussi de citer les autres listes qui vont se présenter : DéFI, Ecolo et le PS (PS qui d’ailleurs siège également dans la majorité avec le CDH à Marche-en-Famenne). Et même si la campagne marchoise aura connu ses quelques remous, avec une tension palpable sur le plateau, il faut dire qu’elle est apparue moins violente que celle de Namur.
Namur, c’est la capitale de la Wallonie. Une ville magnifique située au confluent de la Sambre et de la Meuse, dominée par une impressionnante citadelle et où siège le Parlement de Wallonie. On y trouve également l’Elysette, la résidence du ministre président wallon. Namur, c’est aussi une ville aux mains de Maxime Prévot (CDH) qui en est le bourgmestre.
Eté 2017, Namur était au centre de l’attention médiatique à cause d’un règlement dit « anti-mendicité » qui visait à contrôler ladite mendicité. De nombreuses personnes étaient pour. De nombreuses autres étaient contre… mais je pense que ces dernières n’étaient pas – pour la majorité d’entre elles – des habitantes la ville. Sur les trois dernières années, les mains tendues et les gobelets ont semblé fleurir sur les trottoirs. Assez pour que la majorité CDH-MR-écolo, à la tête de la ville, se décide à « désherber » les lieux. Cela a donné lieux à une vive mobilisation citoyenne et des arrestations ont eu lieux. Pour moi, les deux côtés semblaient fautifs : tant les anti-règlements qui ont attendus les caméras pour se faire arrêter et se donner en spectacle que la police qui a pris plaisir (je retiens les sourires cyniques de certains agents) venus déloger les personnes mobilisées symboliquement sur la Place d’Armes avec des tentes. Même si je ne me positionne ni pour, ni contre ce règlement, je m’amuse toutefois de souligner que des conseillers municipaux issus du Centre Démocrate HUMANISTE (CDH).
Bref, cette affaire du règlement anti mendicité n’est qu’un point de détail de l’histoire namuroise. Un autre sujet qui secoue actuellement la capitale wallonne est le suivant : le remplacement du Parc Maximillien par un centre commercial. Là aussi, il y a les pours et il y a les contres. L’argument des contres : « Mais enfin, il y a des arbres très vieux dans ce parc, on ne peut pas le raser…Gné ! »
C’est vrai qu’il n’y a nulle part ailleurs des arbres centenaires en Belgique. L’Ardenne en est remplie ! Et la forêt ardennaise, au moins – et malgré la peste porcine qui y sévit – n’empeste pas l’odeur de joint. Sérieusement, celles et ceux qui sont passés par ce « parc » savent de quoi je parle. Leurs narines ne peuvent que s’en souvenir. En fait, il s’agit de plus d’un par(king)c à drogués qu’un parc à proprement parler. Autre argument des contres : « Gneuh ! ça va tuer les commerçants locaux. »
On parle bien des commerces qui ferment les uns après les autres alors que le centre commercial n’est même pas encore ouvert ? Que faudrait-il faire, alors ? Laisser simplement la ville mourir de sa belle mort ? Moi, je crois que couper ces vieux arbres pour les remplacer par des galeries ne fera qu’apporter un bon bol d’air frais à la vie économique de la capitale et à son dynamisme.
Dynamisme qui, malgré tout, s’est retrouvé dans l’actualité politique de la ville. Et pas en bien… Un dynamisme malsain qui a animé plusieurs personnes à s’en aller agresser l’ancien bourgmestre socialiste de la ville, à dégrader des bâtiments du MR namurois ou encore à aller taguer des insultes adressées à Maxime Prévot sur les passages piétons. Namur a sans doute été le théâtre d’une des campagnes les plus violentes de Wallonie. Reste à savoir qu’elles retombées auront ces actions sur les résultats. Neuf partis se présentent à Namur. De gauche à droite nous avons : le PTB, le PS, Ecolo, Oxygène (un micro-parti), DéFI, le CDH, le MR, le PP et NATION (micro-parti d’extrême droite).
Notons que des faits de vandalisme ont également eu lieu à Bruxelles. En effet, on apprenait ce 12 octobre que le siège des séparatistes flamands de la N-VA a lui aussi été vandalisé. J’espère parler plus en profondeur de l’actualité politique flamande qui a elle aussi ses rebondissements dans ce feuilleton électoral. La Flandre sera donc l’objet du prochain chapitre. J’aurais pu ajouter les affaires flamandes à ce chapitre. Mais avec la Flandre, il s’agit toujours de faire les choses… séparément.
Messages : 336 Date d'inscription : 19/02/2017 Localisation : Dans le puits Humeur : Imbibé
Sujet: Re: La lasagne institutionnelle : une histoire belge Dim 14 Oct 2018 - 13:43
La machine est en route!
Je suis allé voter vers 9h30. Un bulletin vert pour les provinciales. Un blanc pour l'élection communale. Les premiers résultats seront annoncés pour 15h !
Je vais donc m'avancer sur certains pronostics. Laissez-moi sortir ma boule de cristal.
Je vois donc une N-VA victorieuse à Anvers mais à peu de voix près... son candidat bourgmestre n'est autre que le séparatiste flamand Bart de Wever.
Je vois un retour du PS dans la commune de Hotton. Je rappelle que le PS a été évincé du pouvoir de Hotton lors des élections de 2012. Le candidat bourgmestre du PS de Hotton n'est autre que Philippe Courard, le président du Parlement de la Communauté Française. J'espère également qu'il sera de retour comme bourgmestre. Peut être cela influence t il ma boule de cristal.
Je vois le centriste André Boucha (CDH) réélu à Marche-en-Famenne malgré le charisme de son principal adversaire, le libéral Willy Borsus, ministre-président du CDH. Je vois aussi la tête de liste DéFI à Marche-en-Famenne gagner un siège de conseiller communal. Une tête de liste audacieuse car c'est un jeune homme de 19 ans. Et que le fait d'aller affronter le ministre-président wallon, et le ministe wallon de l'Agriculture, j'applaudis, chapeau!
Je vois Maxime Prévot (CDH) réélu à Namur.
Je vois le PS ... vaincu à Bruxelles ! Oui sur cette prédiction je prend beaucoup de risque mais l'éther autour ma bouboule le murmure à mon âme. Les socialistes vont perdre la capitale...
Oh et je pense que Benoît Lutgen, président du CDH himself, sera réélu à Bastogne même si son frère (C+), le manager Jean-Pierre Lutgen va gagner un beau paquet de voix. Jean-Pierre Lutgen m'a en effet semblé assez maladroit devant son frère lors DU débat de ces élections sur TV Lux il y a quelques jours.
Suivez avec moi les résultats et vérifions mes prédictions !