Entre jour et nuit, la lueur du crépuscule pénétrait les hautes fenêtres et s’étirait le long des larges colonnes de marbre, masquant les renfoncements et déformant les ombres. Le voile de feu s’étirait sur le dallage et scintillait au contact des armures avant de s’arrêter net au pied du trône, comme hésitant à percer l’ombre. Le souffle coupé, quelques gardes novices observaient l’éclat rougeoyant pendant que les plus anciens tentaient de rester éveillés, appuyés sur leur lance.
Très belle entrée en matière !Au fond de la vaste salle de réception, debout et droit face à l’éclat pourpre, le Gouverneur souverain de l’île Blanche cogitait en tapotant des doigts la pierre lisse chauffée par le soleil. Assez grand, un bouc blanc délicat et un diamant à l’oreille, il laissait les derniers rayons lui caresser la peau. Pourtant, il ne les sentait pas.
Que s’était-il passé au fond de sa cité pour que les grondements soient audibles depuis sa tour ? Comment ce garçon avait-il pu rassembler les clans et apaiser les dissensions ? Il n’avait pourtant rien laissé au hasard, allant même jusqu’à ordonner l’assassinat d’enfants pour monter les bandes les unes contre les autres. Deux jours plus tôt, ils se tapaient encore dessus, que s'était-il passé depuis ? Ses espions lui avaient rapporté que le personnage était bel orateur et portait en lui le signe de la Confiance. Ses doigts frappèrent la pierre plus fort.
Il ne
le connaissait pas
je trouve que tu devrais spécifier ici qui est le "le", même si ça peut paraitre évidement, j'ai dû relire la phrase 2 fois ^^, pourtant le Gouverneur le détesta. Il savait que de l’espoir naissaient les plus puissantes insurrections. Il se devait de crever l’abcès dès maintenant ! Ensuite, ce serait trop tard.
On voit direct comment il pense ce gouverneur, c'est bien vu— Kha !
Il entendit son serviteur dans son dos mais ne se retourna pas. L’assassin avait toute sa confiance
C'est vrai que le mot est loin mais en lisant j'ai eu comme l'impression qu'y avait répétition du mot Confiance, y aurait pas un synonyme ?.
— La rébellion a bien assez duré. Ils semblent oublier qui est le roi et il est temps de prescrire une piqûre de rappel... Avec leurs idées de liberté et de partage des richesses, ces idiots pourraient mettre en péril notre économie, annonça le Gouverneur
il est placé super loin dans sa réplique le "annonça le Gouverneur", ça fait bizarre . Déjà, le peuple parle de révoltes et de monter au palais ! Partout mes petits oiseaux font le même constat : la grogne s’élève et comme une lame de fond elle pourrait tout balayer. J’ai mis trop de temps à étendre mon emprise pour qu’elle se dissipe en quelques jours !
Il cessa de cogner la roche et se retourna, une large veine palpitait sur son cou.
— Prends tes meilleurs hommes, des fioles et des chevaux s’il le faut mais tue ce garçon. Rapporte-moi sa tête et débarrasse-toi de tous ceux qui l’aident. La rébellion cesse d’exister ce soir !
Son fidèle assassin se courba en signe de soumission et lentement s’éloigna à reculons vers la porte par laquelle il était apparu.
— Kha ?
L’intéressé releva la tête.
— N’échoue pas.
Celui-ci acquiesça et se courba encore plus bas. Le gouverneur discerna à peine le bruissement de ses pas tandis que le tueur s’éloignait. Puis il se tourna de nouveau vers l’horizon et hasarda son regard au travers des hauts clochers où flottaient des fanions aux couleurs de l’île. Son fanion. Son île. Personne ne l’en déposséderait. Il se le jura.
Deux jours s’étaient écoulés sans qu’aucune nouvelle de son bras droit ne lui parvienne. Au contraire, les rumeurs offrant une récompense à celui qui ramènerait la tête du garçon se répandaient comme une traînée de poudre un jour de grand vent. Son fidèle soldat se serait-il trahi ? Ce n’était pas son genre, décida le Gouverneur ; il remplissait toujours ses missions de la même façon : vite et discrètement.
Toutefois, quand celui-ci rentra au palais le matin du troisième jour, ses vêtements tombaient en lambeaux et du sang coagulé collait sa peau
collait à sa peau, plutôt. Son visage tuméfié portait les marques d’un affrontement violent et le tueur semblait épuisé. Le Gouverneur prévenu de sa venue
j'aurais mis des virgules avant et après "prévenu de sa venue" l’attendait dans l’antichambre des geôles du palais, les lèvres pincées. Même s’il ne laissa rien paraître, le souverain eut un haut-le-cœur en voyant l’état de son bras droit. Pourtant loin de se soucier de sa santé, il demanda sèchement :
cette phrase est très bizarre, elle ne correspond pas bien à la phrase précédente... Peut-être que si tu ajoutais une virgule après "pourtant", ça aurait plus de sens, non ?— Est-il mort ?
— Il l’est. Je l’ai tué de ma propre lame.
— Bien. Pourquoi as-tu pris autant de temps ?
L’assassin parut un instant décontenancé.
— Il n’était jamais seul. Sa garde ne le quittait pas d’une semelle. On a dû engager le combat pour le séparer et plusieurs de mes hommes sont décédés. Il se battait bien l’animal
l'animal entre virgules serait beaucoup mieux (oui je sais je suis énervante avec mes virgules ) et ne voulait rien lâcher.
Je trouve que ça donnerait mieux sans le "et", genre "Il se battait bien, l'animal. Il ne voulait rien lâcher." Bon ça c'est purement un avis personnel Mais ma lame a été la plus forte.
L’homme releva la tête, une lueur froide courait dans ses yeux. Le Gouverneur préféra couper court à l’échange.
— Prépare-toi, il en reste d’autres…
Le Gouverneur s’autorisa à sourire seulement quand l’assassin quitta la pièce. L’anxiété l’avait submergé ces dernières heures et la nouvelle le libérait enfin. Mais il savait que la révolution ne serait pas balayée aussi facilement. Il devrait redoubler de vigilance et identifier les principaux acteurs dans les prochains jours. Ce garçon n’était qu’une pièce de l’échiquier, un fragment qui s’était élevé plus haut que le reste ; il en avait payé le prix fort. Maintenant, il lui fallait faire tomber les autres…
Il retourna à son bureau et d'une écriture fine commanda à ses petits oiseaux de lui apporter les noms des chefs. Cette fois-ci, il ne se cacherait pas, le peuple devait savoir ce qui arrivait aux traîtres. Il les ferait défiler dans la ville, enfermés dans des carrioles aux barreaux de fer, à la vue des badauds. Il se prit à rêver des regards effrayés, des mères cachant les visages des enfants, des larmes de certains et la haine des autres. L’humain était terriblement prévisible : il suffisait de couper les germes d’espoir et tout l’arbre s’écroulait. Cette pensée l'amusa.
Le personnage est bien maîtrisé, tu réussis bien à te fondre dans ses penséesIl reposa la plume, le canon pointé vers la porte et s'autorisa un soupir de soulagement. Il avait brûlé les derniers dissidents, décapité ceux d'avant, peut-être qu’il les écartèlerait ce coup-ci… Non ! Il les pendrait ! À cette pensée, il sentit ses poils de menton se dresser de jubilation et se cala contre son dossier, les mains derrière la tête. Il reprenait le contrôle : que c’était bon.
J'ai pas direct compris que ce dernier paragraphe se déroule plus tard... C'est fort rapide tout ça ^^ En fait après réflexion c'est pas mal ton histoire, tout au long de la nouvelle, limite j'avais envie qu'il échoue, que son peuple réussisse à se rebeller, mais au final ce n'est jamais le cas et le Gouverneur a l'air de prendre le dessus, alors c'est surprenant. Je trouve le tout très cohérent, bien vu !