| | Les feuilles mortes [-18] | |
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Auteur | Message |
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Tifani Commentatrice détaillée et pro du CC
Messages : 299 Date d'inscription : 20/05/2015 Localisation : En cours Humeur : Toujours optimiste
| Sujet: Les feuilles mortes [-18] Jeu 18 Oct 2018 - 22:22 | |
| Bonjour bonsoir! Il s'agit d'une nouvelle en construction, pour laquelle j'ai les personnages, l'intrigue générale et le déroulement de l'histoire, mais qui est encore en cours de rédaction. Je l'écris scène par scène, et je les place chronologiquement ci-dessous! Certaines scènes sont TP (tout public), mais d'autres peuvent aller jusqu'à du -18... Ce sera toujours indiqué dans le titre de la scène, et les raisons se trouvent dans un spoiler au dessus de la scène en question! L'intrigue et l'univers dans lesquels l'histoire se déroule sont un mystère, et c'est volontaire! Cette histoire est à prendre au quatorzième degré, et je suis curieuse de voir à partir de quelles scènes les gens peuvent comprendre le véritable sens de cette histoire. (1/12) Seule [TP](2/12) La promesse [TP](3/12) La vérité [TP](4/12) Soldat de plomb [TP](5/11) L'ombre (6/11) Marquée - avertissement -18 pour Sous clé:
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Scène assez sombre, avec évocation d'automutilation et de comportements auto destructeurs de manière générale Le comportement n'est pas décrit de manière active, mais on en voit les conséquences (blessures et obsession), et ça peut troubler
- (7/11) Sous clé [-18:
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"] blanc noir Tandis que je parcourais une nouvelle fois les couloirs à sa recherche, je finis par m'immobiliser devant une porte. Je pouvais sentir à l'aura qui s'en dégageait qu'elle s'était attardée ici. Avait-elle hésité tout comme j'hésitais à mon tour? Mais ignorant l'écriteau, je franchis silencieusement la porte, et descendis dans l'obscurité croissante les marches en pierre qui menaient à la cave. C'est ainsi que je la trouvai, frêle silhouette recroquevillée sur elle-même au centre de la pièce. L'ampoule mourante au plafond ne faisait qu'atténuer la pénombre qui régnait dans la salle. Un sourire lascif aux lèvres, et le regard perdu dans l'éclat métallique de l'objet qu'elle tenait dans ses mains, elle n'avait pas encore remarqué ma présence, et je me tins là quelques secondes à l'observer, immobile. Elle était méconnaissable de la sorte, le regard envahi d'une démence que je ne lui avais jusqu'alors jamais vue, et pourtant, j'aurais reconnu son visage aux traits doux entre mille. Puis finalement, je sentis un élan naître dans ma gorge, et former un peu de buée devant mes lèvres entrouvertes.
- Je savais que je te trouverais ici, Math...
Au son de ma voix, elle sursauta brutalement, et tout son corps se tendit, emporté par l'effroi d'être surprise sur le fait. Je pus voir l'horreur traverser ses traits quand elle me reconnut, et se mit à bredouiller des mots inintelligibles. Elle tremblait si fort que l'objet qu'elle serrait entre ses doigts lui échappa des mains, et rebondit avec un cliquètement métallique sur le sol en béton.
- Je peux... je peux tout expliquer...
Mais tandis qu'elle tendait la main sans parvenir à me quitter des yeux, cherchant désespérément à récupérer cet objet, je laissai l'énergie fourmiller dans mes membres, et un sourire sans joie naître sur mon visage. Avant que son cerveau n'ait le temps de le réaliser, je n'étais plus au fond de la salle mais devant elle, et sa main se posa sur mon pied, qui écrasait fermement la lame sous la semelle de mes chaussures. Elle frémit en levant les yeux vers moi, et dut refréner un mouvement de recul devant mon regard désapprobateur. Prise par la colère devant son état qu'elle ne pouvait me cacher, je sentis mes yeux se teinter d'une lueur jaune-vert, tandis que je la toisais d'un air sévère. Une coupure traversait son visage éploré, comme marquant sa joue d'une ligne rouge allant de son nez à son cou fragile. Mais malgré la culpabilité qui faisant trembler ses yeux, sa main se raffermit sur mon pied, tentant de le déplacer tant bien que mal. Aussitôt, mon expression se fit moins dure, et je la dévisageai avec une certaine incompréhension.
- S'il te plait... rends le moi, j'en ai besoin...
Peu importe à quel point elle avait peur d'être jugée pour ses fautes, son désarroi semblait bien plus grand à cet instant, tandis qu'elle saisissait ma chaussure à deux mains dans l'espoir de dégager son arme. Elle ne semblait même plus voir les fines coupures rouges qui ornaient ses mains et cerclaient ses doigts comme un motif complexe que nul n'aurait pu comprendre. Elle avait beau savoir que ses maigres forces ne suffiraient jamais pour déplacer mon pied, elle s'obstinait et y mettait toute son énergie, la mâchoire crispée, inconsciente des larmes qui commençaient à descendre le long de ses joues.
- Alors tout ce temps c'était toi? C'était toi qui t'infligeais ces blessures?
- Non je... je peux t'expliquer... je t'en prie...
Elle avait courbé un peu plus l'échine à l'évocation des trop nombreuses plaies que j'avais passé ces dernières années à panser soigneusement. Du coin de l'oeil, je devinais certains de ses bandages encore frais éparpillés contre le mur. Je m'accroupis devant elle, la forçant à reculer un peu, et avec une précaution infinie, je pris son visage dans mes mains, laissant glisser mon pouce sur la plaie pour en essuyer le sang, en ignorant les larmes qui coulaient sur mes doigts, continuant leur chemin vers son menton. Alors seulement elle releva les yeux vers moi, et j'y lus une horreur bien plus grande tandis qu'elle réalisait son état à travers mon contact.
- Je... non, c'est impossible...
Mon expression se fit plus triste, tandis que je la contemplais en silence. Ses forces semblèrent l'abandonner et elle baissa lentement la tête, abattue par le choc. J'envisageais de la porter hors d'ici, mais une lueur se ralluma dans son regard à la vue du manche de la lame, qui dépassait à peine de sous mon pied. Je saisis sa main quand elle la tendit de nouveau vers mon pied, mais elle ignora mon expression et mon attitude menaçante, comme fascinée par l'éclat métallique de la lame.
- Math, ça suffit.
Au son de ma voix, les larmes se remirent à couler sur ses joues avec force, et elle s'étira pour tenter d'atteindre malgré tout ce que je tenais hors d'atteinte. Elle était tellement prise par son objectif qu'elle ne réalisait sûrement pas que si je l'avais lâchée, elle se serait effondrée, dans cette position précaire.
- Non... Star, je t'en supplie...!
Je sentis ma mâchoire se crisper au son plaintif de sa voix déchirante, mais même si je sentais mon cœur se serrer dans ma poitrine, j'ignorai ses appels. Sacrifiant une partie de mon énergie dans la résolution que je prenais, j'inspirai brutalement, l'air sifflant à travers mes dents serrées. Elle ne poussa pas le moindre cri lorsque son dos heurta le sol froid. J'avais tordu son bras pour la faire basculer, presque méthodiquement. Sans perdre une seconde, je saisis la lame entre mes doigts, profitant qu'elle ne puisse pas l'atteindre. Elle laissa échapper une plainte lorsqu'elle l'entendit ricocher au fin fond de la salle, désormais tout à fait hors de portée, mais sans lui laisser la moindre chance de se relever, je m'agenouillai au dessus d'elle, mes jambes de part et d'autres des siennes, la clouant au sol. Sa tête cogna contre mon buste lorsqu'elle se redressa d'un bloc, cherchant à se dégager, mais elle se rendit très vite à l'évidence. J'étais trop lourde pour le peu de force qu'il lui restait.
Elle envisageait de se libérer de mon emprise en reculant, mais sans lui en laissait le temps, je l'enserrai de mes bras, lui coupant toute retraite. Elle se débattit un peu, mais ses coups étaient encore plus faibles qu'auparavant, maintenant que l'objet de son désir était invisible, au loin dans l'obscurité. Elle n'avait même pas la force de soulever son corps engourdi par le froid qui régnait dans la pièce, pour s'éloigner de moi. Et très vite, tandis que je la soulevais doucement pour la prendre dans mes bras, elle cessa de lutter, et ses doigts se refermèrent sur mon haut auquel elle s'agrippait désormais. Pourtant, je sentais toujours les sanglots agiter son corps entier de ses tremblements, et son coeur battre fébrilement dans sa poitrine.
- J'y arriverai pas... je t'en supplie...
- Ca va aller. Je vais m'occuper de toi. Ca va aller.
Il m'était difficile de masquer les tremblements et l'hésitation dans ma voix, tant son attitude et la situation me troublait, mais je parvins malgré tout à maintenir ma détermination et ma foi. Pourtant, si ça semblait la rassurer, ce n'était visiblement pas assez devant l'immensité de cette souffrance qui la terrassait.
- Non, je t'en prie... pardon... j'y arriverai pas... Je t'en supplie...
- Je vais prendre soin de toi, d'accord? On va y arriver, ensemble.
Je sentis mon coeur répondre aux mots que je prononçais, et ma voix reprendre en assurance. Qu'importe l'intensité de cette chose qui lui causait tant de tourments, au point qu'elle se réfugie dans cet endroit sinistre. Je l'envelopperais de toute ma force et de toute ma volonté, jusqu'à ce que les ombres qui déchiraient son âme s'éteignent, et que le feu de sa foi renaisse de ses cendres. Autant que je le pouvais...
- Je peux pas... s'il te plait... je veux juste... disparaître...
Son regard avait glissé sur mon sourire confiant sans le voir, et elle avait finalement plongé son visage dans les replis de mon pull. Je la serrais aussi fort que je le pouvais dans mes bras pour la réconforter, et elle ne remarqua pas alors les larmes couler le long de ma mâchoire crispée.
Les secondes avaient passé, et je sentais mes membres s'engourdir désormais. Depuis combien de temps étais-je ici? Trop longtemps, certainement. Ignorant la douleur lancinante dans mes jambes, je me redressai doucement, et passant une de mes mains sous les jambes de Math, je la soulevai pour la porter dans mes bras. Elle était si légère que si sa poitrine ne se soulevait pas régulièrement, et que je ne sentais pas son coeur battre à l'unisson contre le mien, j'aurais juré porter le cadavre d'une fragile créature. Mais chassant ces pensées morbides, je me mis en marche, tâchant de continuer à répandre ma chaleur dans son corps. Comme si elle répondait à mes efforts, elle serra mon haut un peu plus, et pressa sa tête contre ma poitrine, tandis que je la portais loin de cet endroit qui avait hébergé sa souffrance.
Lorsque je franchis la porte pour regagner le couloir, sa tête penchait en arrière, l'épuisement ayant eu raison d'elle. Je marquai une pause après avoir refermé à clé derrière moi, en profitant pour jeter un oeil vers ma protégée. Elle dormait paisiblement, inconsciente de la multitude de plaies qui recouvraient son corps. J'esquissai un sourire, ignorant les ombres et la fatigue qui gagnaient mon regard. Répondant à mon énergie, la coupure qui ornait son doux visage s'effaça lentement, comme si elle n'avait jamais existé. Et tandis que je reprenais mes pas pour la ramener chez nous, je sentis ma joue gauche me brûler un peu, tandis qu'une plaie s'y formait, traçant une ligne rouge du nez jusqu'au menton.
Quand je regagnai finalement la salle qui nous servait de foyer, mon regard brûlait de nouveau de détermination, et mon sourire faisant danser la coupure qui ornait désormais mon visage. L'éclat acide de mon regard se posa sur Math, et je déposai un baiser sur son front avant de l'envelopper dans des couvertures. Elle pouvait dormir sur ses deux oreilles, je ne la lâcherais plus d'une semelle. J'allais tout faire pour que nous nous en sortions toutes. J'en avais fait la promesse à une vieille amie. Et sortant la clé de la cave de ma poche, sans la moindre hésitation, je l'avalai.
(8/11) Les feuilles mortes (9/11) L'ère des ténèbres [?] (10/11) Un nouveau monde [?] (11/11) Le secret [?]
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Dernière édition par Tifani le Jeu 21 Mai 2020 - 22:48, édité 12 fois | |
| | | sarah VVV
Messages : 12 Date d'inscription : 26/12/2017
| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Ven 19 Oct 2018 - 14:59 | |
| C'est trop bien écrit, on s’attache fort à l'histoire. - modération:
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message édité par la modération et sujet déverrouillé
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| | | Flopostrophe Créature du Nord à l'humour absurde
Messages : 976 Date d'inscription : 19/01/2017 Localisation : Sur le toit Humeur : Le temps passe trop vite
| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Jeu 25 Oct 2018 - 14:23 | |
| - Spoiler:
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Alors que je parcourais une nouvelle fois les couloirs à sa recherche, je finis par m'immobiliser devant une porte. Je pouvais sentir à l'aura qui s'en dégageait qu'elle s'était attardée ici. Avait-elle hésité tout comme j'hésitais à mon tour? Mais ignorant l'écriteau, je franchis silencieusement la porte, et descendis la virgule est inutile... Souvent, on ne met pas de virgule avant un "et" il me semble dans l'obscurité croissante les marches en pierre qui menaient à la cave. C'est ainsi que je la trouvai, frêle silhouette recroquevillée sur elle-même au centre de la pièce. L'ampoule mourante au plafond ne faisait qu'atténuer la pénombre qui régnait dans la salle. Un sourire lascif aux lèvres, et le regard perdu dans l'éclat métallique de l'objet qu'elle tenait dans ses mains, elle n'avait pas encore remarqué ma présence, alors que je me tenais là, immobile. Elle était méconnaissable de la sorte, le regard envahi d'une démence que je ne lui avais jusqu'alors jamais vue, et pourtant, j'aurais reconnu son visage aux traits doux entre mille. Puis finalement, je sentis un élan naître dans ma gorge, et former un peu de buée devant mes lèvres entrouvertes. - Je savais que je te trouverais ici, Math... Au son de ma voix, elle sursauta brutalement, et tout son corps se tendit, emporté par l'effroi d'être surprise sur le fait ce dernier bout de phrase, je trouve qu'il ne sert à rien, on sait déjà cette information, et tu le redis encore plus ou moins juste après. Je pus voir l'horreur traverser ses traits alors qu'elle me reconnaissait, et bredouillant des mots inintelligibles, elle tremblait si fort que l'objet qu'elle serrait entre ses doigts lui échappa des mains, et rebondit avec un cliquètement métallique sur le sol en béton. C'est vraiment bien je trouve que tu ne décrives pas tout de suite ce que c'est cet objet métallique, on essaie de l'imaginer.- Je peux... je peux tout expliquer... Mais alors qu'elle tendait la main sans parvenir à me quitter des yeux, cherchant désespérément à récupérer cet objet, je laissai l'énergie fourmiller dans mes membres, et un sourire sans joie naître sur mon visage. Avant que son cerveau n'ait le temps de le réaliser, je n'étais plus au fond de la salle mais devant elle, et sa main se posa sur mon pied, qui écrasait fermement la lame sous la semelle de mes chaussures. Elle frémit en levant les yeux vers moi, et dut refréner un mouvement de recul devant mon regard désapprobateur. Prise par la colère devant son état qu'elle ne pouvait me cacher, je sentis mes yeux se teinter d'une lueur jaune-vert, alors que je la toisais d'un air sévère. je n'ai pas compris cette phrase, elle sent ses yeux devenir jaunes ? Une coupure traversait son visage éploré, comme marquant sa joue d'une ligne rouge allant de son nez à son cou fragile. Mais malgré la culpabilité qui faisant trembler ses yeux, sa main se raffermit sur mon pied, alors qu'elle tentait de le déplacer tant bien que mal. La dernière partie de la phrase ne convient pas avec le reste je trouve... peut-être que c'est le "alors que" qui ne convient pas... je ne sais pas très bien dire ^^' Aussitôt, mon expression se fit moins dure, alors que je la dévisageais avec une certaine incompréhension. Tu abuses un peu trop des "alors que", ça alourdit un peu tes phrases je trouve, et puis tu en mets un peu trop souvent- S'il te plait... rends le il manque le petit tiret entre rends et le moi, j'en ai besoin... Peu importe à quel point elle avait peur d'être jugée pour ses fautes, son désarroi semblait bien plus grand à cet instant, alors qu'elle saisissait ma chaussure à deux mains dans l'espoir de dégager son arme. Elle ne semblait même plus voir les fines coupures rouges qui ornaient ses mains et cerclaient ses doigts comme un motif complexe que nul n'aurait pu comprendre. Elle avait beau savoir que ses maigres forces ne suffiraient jamais pour déplacer mon pied, elle s'obstinait et y mettait toute son énergie, la mâchoire crispée alors que les larmes commençaient à descendre le long de ses joues. - Alors tout ce temps c'était toi? C'était toi qui t'infligeais ces blessures? - Non je... je peux t'expliquer... je t'en prie... Elle avait courbé un peu plus l'échine à l'évocation des trop nombreuses plaies que j'avais passé ces dernières années à panser soigneusement. Du coin de l'oeil, je devinais certains de ses bandages encore frais éparpillés contre le mur. Je m'accroupis devant elle, la forçant à reculer un peu, et avec une précaution infinie, je pris son visage dans mes mains, laissant glisser mon pouce sur la plaie pour en essuyer le sang, en ignorant les larmes qui coulaient sur mes doigts, continuant leur chemin vers son menton. Cette phrase est trop longue... et il y a trop de verbes au participe passé à la suite. Peut-être qu'il serait mieux de couper la phrase en deux en intégrant un point quelque part ? Alors seulement elle releva les yeux vers moi, et j'y lus une horreur bien plus grande tandis qu'elle réalisait son état à travers mon contact. - Je... non, c'est impossible... Mon expression se fit plus triste, alors que je la contemplais en silence. Ses forces semblèrent l'abandonner et elle baissa lentement la tête, abattue par le choc. Mais alors que j'envisageais de la porter hors d'ici, une lueur se ralluma dans son regard à la vue du manche de la lame, qui dépassait à peine de sous mon pied. Je saisis sa main alors qu'elle la tendait de nouveau vers mon pied, mais elle ignora mon expression et mon attitude menaçante, comme fascinée par l'éclat métallique de la lame. La scène est très bien décrite, franchement, on imagine parfaitement la petite pièce sombre et les expressions de chacun des deux personnages.- Math, ça suffit. Au son de ma voix, les larmes se remirent à couler sur ses joues avec force, et elle s'étira pour tenter d'atteindre malgré tout ce que je tenais hors d'atteinte. Elle était tellement prise par son objectif qu'elle ne réalisait sûrement pas que si je l'avais lâchée, elle se serait effondrée, dans cette position précaire. - Non... Star, je t'en supplie...! Star ^^ c'est un surnom j'espère Je sentis ma mâchoire se crisper au son plaintif de sa voix déchirante, mais même si je sentais mon cœur se serrer dans ma poitrine, j'ignorai ses appels. Sacrifiant une partie de mon énergie dans la résolution que je prenais, j'inspirai brutalement, l'air sifflant à travers mes dents serrées. Elle ne poussa pas le moindre cri lorsque son dos heurta le sol froid, alors que j'avais tordu son bras pour la faire basculer. Sans perdre une seconde, je saisis la lame entre mes doigts, profitant qu'elle ne puisse pas l'atteindre. Elle laissa échapper une plainte lorsqu'elle l'entendit ricocher au fin fond de la salle, désormais tout à fait hors de portée, mais sans lui laisser la moindre chance de se relever, je m'agenouillai au dessus d'elle, mes jambes de part et d'autres il me semble qu'il ne faut pas de S à autre des siennes, la clouant au sol. Sa tête cogna contre mon buste lorsqu'elle se redressa d'un bloc, cherchant à se dégager, mais elle se rendit très vite à l'évidence. J'étais trop lourde pour le peu de force qu'il lui restait. Alors qu'elle envisageait de se libérer de mon emprise en reculant, je l'enserrai de mes bras, lui coupant toute retraite. Elle se débattit un peu, mais ses coups étaient encore plus faibles qu'auparavant, maintenant que l'objet de son désir était invisible, au loin dans l'obscurité. Elle n'avait même pas la force de soulever son corps engourdi par le froid qui régnait dans la pièce, pour s'éloigner de moi. Et très vite, alors que je la soulevais doucement pour la prendre dans mes bras, elle cessa de lutter, et ses doigts se refermèrent sur mon haut auquel elle s'agrippait désormais. Pourtant, je sentais toujours les sanglots agiter son corps entier de ses tremblements, et son coeur battre fébrilement dans sa poitrine. j'imagine que cette scène se déroule en quelques minutes ou secondes même, mais ton rythme est lent et je trouve ça bien, ça laisse le temps d'imaginer chaque détail.- J'y arriverai pas... je t'en supplie... - Ca = Ça va aller. Je vais m'occuper de toi. Ca = Ça va aller. Il m'était difficile de masquer les tremblements et l'hésitation dans ma voix, tant son attitude et la situation me troublait, mais je parvins malgré tout à maintenir ma détermination et ma foi. Pourtant, si ça semblait la rassurer, ce n'était visiblement pas assez devant l'immensité de cette souffrance qui la terrassait. C'est vraiment dur quand même ton histoire...- Non, je t'en prie... pardon... j'y arriverai pas... Je t'en supplie... - Je vais prendre soin de toi, d'accord? On va y arriver, ensemble. Je sentis mon coeur répondre aux mots que je prononçais, et ma voix reprendre en assurance. on dit pas plutôt reprendre de l'assurance ? Peut-être que les deux se disent mais je suis moins habituée à la formule que tu as employée Qu'importe l'intensité de cette chose qui lui causait tant de tourments, au point qu'elle se réfugie dans cet endroit sinistre. Je l'envelopperais de toute ma force et de toute ma volonté, jusqu'à ce que les ombres qui déchiraient son âme s'éteignent, et que le feu de sa foi renaisse de ses cendres. Autant que je le pouvais... Ce serait pas mieux au présent au au futur ? "autant que je le pourrai" Ou bien je n'ai pas compris la phrase, c'est possible aussi ^^- Je peux pas... s'il te plait... je veux juste... disparaître... Son regard avait glissé sur mon sourire confiant sans le voir, alors qu'elle avait finalement plongé son visage dans les replis de mon pull. Et alors que je la serrais aussi fort que je le pouvais dans mes bras pour la réconforter, elle ne remarqua pas les larmes couler le long de ma mâchoire crispée. Les secondes avaient passé, et je sentais mes membres s'engourdir désormais. Depuis combien de temps étais-je ici? Trop longtemps, certainement. Oh, c'est vrai que j'imaginais que la scène s'était déroulée en peu de temps moi... Ignorant la douleur lancinante dans mes jambes, je me redressai doucement, et passant une de mes mains sous les jambes de Math, je la soulevai pour la porter dans mes bras. Elle était si légère que si sa poitrine ne se soulevait pas régulièrement, et que je ne sentais pas son coeur battre à l'unisson contre le mien, j'aurais juré porter le cadavre d'une fragile créature. Mais chassant ces pensées morbides, je me mis en marche, tâchant de continuer à répandre ma chaleur dans son corps. Comme si elle répondait à mes efforts, elle serra mon haut un peu plus, et pressa sa tête contre ma poitrine, alors que je la portais loin de cet endroit qui avait hébergé sa souffrance. Contente qu'il (ou elle ?) la sorte de là :')Lorsque je franchis la porte pour regagner le couloir, sa tête penchait en arrière, l'épuisement ayant eu raison d'elle. Je marquai une pause après avoir refermé à clé derrière moi, en profitant pour jeter un oeil vers ma protégée. Elle dormait paisiblement, inconsciente de la multitude de plaies qui recouvraient son corps. J'esquissai un sourire, ignorant les ombres et la fatigue qui gagnaient mon regard. Répondant à mon énergie, la coupure qui ornait son doux visage s'effaça lentement, comme si elle n'avait jamais existé. Et alors que je reprenais mes pas pour la ramener chez nous, je sentis ma joue gauche me brûler un peu, alors qu'une plaie s'y formait, traçant une ligne rouge du nez jusqu'au menton. Mon Dieu, c'est brillant !Quand je regagnai finalement la salle qui nous servait de foyer, mon regard brûlait de nouveau de détermination, et mon sourire faisant danser la coupure qui ornait désormais mon visage. L'éclat acide de mon regard se posa sur Math, et je déposai un baiser sur son front avant de l'envelopper dans des couvertures. Elle pouvait dormir sur ses deux oreilles, je ne la lâcherais plus d'une semelle. J'allais tout faire pour que nous nous en sortions toutes. J'en avais fait la promesse à une vieille amie. Et sortant la clé de la cave de ma poche, sans la moindre hésitation, je l'avalai. Mais whaaaat :O
Les deux derniers paragraphes sont surprenants et amènent plein de mystère Ils m'incitent à penser qu'il y aura une suite Peut-être le petit truc qui m'a dérangé en lisant c'est le peu d'informations (zéro en fait) de l'histoire des personnages, on sait juste leur nom, ou surnom plutôt. Après c'est peut-être voulu, mais je sais pas, ça m'aurait plu d'avoir quelques éléments sur eux en plus C'est bien sombre ton affaire, mais à part les "alors que" qui m'ont dérangé un peu aussi (peut-être que je suis la seule hein ^^), j'ai trouvé ta nouvelle franchement bien ! Faut dire, ça n'arrive jamais que je n'apprécie pas tes nouvelles ;D Je trouve les dialogues très réalistes, aussi Voilà, continue Tifani, tu as un très beau style d'écriture ! ------------------------------------------------------------------------------------------------ “Hope if everybody runs, you choose to stay” One Republic - I Lived Chasseresse de fautes Mon signe distinctif : § | |
| | | Tifani Commentatrice détaillée et pro du CC
Messages : 299 Date d'inscription : 20/05/2015 Localisation : En cours Humeur : Toujours optimiste
| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Ven 26 Oct 2018 - 14:46 | |
| Oooh merci pour ton commentaire Flo! Je corrige tout ce que tu m'as indiqué dès que j'ai le temps! Et tu fais bien de me l'indiquer, je crois que le "alors que" c'est devenu un tic chez moi, je l'utilise à tort à la place d'une autre expression de conjonction je pense! Faut que je travaille ça! Sinon, vraiment ravie que ça t'ait plu malgré l'ambiance et la scène qui sont assez sombres! Et ça me touche beaucoup que tu me complimentes comme ça, je me sens presque coupable de pas avoir plus épluché tes textes, mais ça va venir, tu es désormais sur ma liste! Pour l'histoire... Effectivement, j'imagine que c'est assez perturbant comme c'est un extrait de ne pas connaître les personnages, le contexte, etc... Comme je l'ai écrit rapidement dans la description, c'est une nouvelle qui est à l'état de brouillon pour le moment, je n'ai ni le début ni la fin, juste des événements clé que je ne sais pas encore comment organiser. J'ai même hésité à en faire un chamarré puisque je ne sais pas si j'arriverai à en faire une vraie nouvelle structurée, mais je vais tenter le coup! Mais j'ai le concept et les personnages, j'ai juste à organiser l'histoire et les scènes et ça devrait le faire! Du coup je pense que je posterai les scènes toutes dans le premier post, en les mettant sous spoiler pour que ça prenne pas trop de place! Ca me permettra de les réorganiser sans trop de problème! Bref, encore merci pour ton commentaire! ------------------------------------------------------------------------------------------------ Si vous voulez voir ce que j'ai écrit sur le forum, c'est ici! Mes textes | |
| | | Flopostrophe Créature du Nord à l'humour absurde
Messages : 976 Date d'inscription : 19/01/2017 Localisation : Sur le toit Humeur : Le temps passe trop vite
| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Mar 13 Nov 2018 - 14:47 | |
| - Commentaire "Seule":
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J'inspirai profondément, la fatigue visible sur mes traits, et j'étirai un peu mes membres engourdis. J'avais toujours été seule, d'aussi loin que je me souvienne. Je passais toutes mes journées assise dans la pénombre de cette pièce, et j'y était depuis tant de temps que je n'étais plus capable de dire si cette salle avait seulement des murs, au delà de cette brume sombre qui l'entourait de toutes parts et semblait manger la faible lumière dans laquelle je me tenais. Eh bien ça commence bien ^^ Pourtant, si l'atmosphère aurait pu sembler oppressante, elle m'était familière et rassurante, comme un refuge. J'avais l'intime conviction que tant que je restais dans la lumière, je ne risquais rien. Mais alors que je me tenais là, dans le silence dans lequel flottait mes quelques pensées, une voix s'éleva à la suite de la mienne. comment ça à la suite de la sienne ? Elle parlait aussi ?Instantanément, je me relevai, et je parcourus du regard les ombres, à la recherche de sa source, en vain. J'en avais la certitude, cette voix qui avait critiqué mon point de vue à cet instant n'avait rien à voir avec la mienne. Elle avait beau y être sensiblement similaire, ses intonations et son timbre très proches des miens, son ton et sa manière même d'exprimer m'étaient étrangers. Au bout d'un moment, je finis par me rassoir, assez dépitée, mais cherchant à me persuader que ce n'était qu'un moment d'inattention et l'expression de mes doutes. C'est alors que je sentis distinctement un sourire narquois, sentir un sourire... C'est original... Pourquoi pas et qu'en me retournant d'un bloc, j'aperçus sa frêle silhouette, presque invisible dans les ombres qui semblaient l'envelopper tout à fait. Et alors je dus me rendre à l'évidence. Je n'étais plus seule. Dès lors, j'avais dû m'habituer à sa présence, et à ses pas feutrés dans mon dos. Comme je l'avais pensé, j'étais à l'abri dans la lumière, où elle ne pouvait m'atteindre. Si mon domaine était ici, le sien était parmi les ombres et la brume de ténèbres dans laquelle elle semblait tout à fait à l'aise. J'aurais pu me réjouir de son existence qui venait mettre fin à ces longues années de solitude, si elle ne s'était pas attachée à ce point à me haïr. Chacune de mes décisions était sujette à protestation, et elle s'engouffrait dans le moindre de mes doutes pour m'imposer ses idées noires et sa haine du monde entier. Comme un démon sur mon épaule Ah voilà c'est un peu comme ça que je l'imagine depuis le début que tu en parles. Parce que c'est vrai que pour l'instant c'est un peu abstrait, je me demande vraiment où ça va en venir, et quand est-ce qu'on va rejoindre quelque chose qui ressemble davantage à la réalité, elle cherchait à me faire succomber à mes hésitations et mes pulsions les plus sombres, et en profitait par la suite par la suite ? C'est pas plutôt en plus de tout ça, en même temps... ? pour fragiliser mon estime de moi quand je cédais. Toute tentative de communication était vaine, puisqu'elle ne cherchait qu'à me blesser, et ayant accès à mes pensées les plus profondes, y parvenait sans mal. Très vite, j'avais nourri une méfiance et une crainte d'elle, et notre haine était devenue partagée. Quand elle ricanait de ma timidité et de mon manque de confiance, je lui rappelais impitoyablement qu'elle n'était qu'une ombre misérable, et je pouvais sentir son amertume comme seule réponse. Puis un jour, exaspérée, je finis par lui livrer la guerre. J'avais appris à ses côtés, et si elle pouvait se taire, elle ne pouvait échapper à mes mots dans la pièce dans laquelle nous étions. Mes paroles résonnaient jusqu'au plus profond des ténèbres, et je sentais sa peur et sa rancœur malgré son silence. Je l'interrogeai sans relâche, cherchant à lui arracher la moindre information sur son origine ou ses intentions. Je lui reprochais nos échecs et nos plus profondes souffrances, puisqu'elle avait influencé mes choix jusqu'à nous faire sombrer toutes les deux au plus bas. Pourtant, cette fois, elle se murait dans le silence, et je finis par me taire à mon tour, troublée, quand je sentis une émotion nouvelle m'envahir comme la sienne Comme la sienne ? J'ai pas compris à quoi "comme la sienne" sert dans la phrase, ou alors c'est mal placé pour la compréhension de la phrase peut-être.... Comme un poids sur mes épaules, sa tristesse m'enveloppait, et très vite, alors que les ombres s'écartaient sur son passage sur le passage de quoi/qui ?, je sentis mes yeux s'écarquiller devant l'évidence. Je l'avais faite pleurer. Elle s'était avancée de quelques pas, et je reculai d'autant, horrifiée autant par son apparence que par ce que j'avais fait. Dans la lumière, je pouvais enfin la distinguer clairement. Sa silhouette si maigre qu'elle laissait voir ses côtes à travers son haut était recroquevillée sur elle-même ce bout de phrase me perturbe, il manque une virgule quelque part ou je sais pas, y a un truc qui va pas, et j'avais du mal à croire que l'arrogance que j'avais perçue venait de cette fille. Ses yeux aveugles et ses cheveux courts lui donnaient un air différent, et pourtant, j'aurais reconnu ce visage et cette adolescente entre mille. Elle était moi. Elle était cruellement différente et dans un état lamentable, mais elle était moi. C'est terriblement original. C'est puissant. Puis ça attise vachement la curiosité aussi Elle baissa les yeux alors que je scrutais les bleus et les coupures qui marbraient sa peau, et sa mâchoire se crispa un peu alors que (je ne dirai rien su les "alors que" cette fois-ci mais ça me fait un peu tiquer de nouveau :3) ses larmes redoublaient. - Tu as raison, c'est ma faute. Je ne devrais même pas... - Ne dis pas ça. J'avais haussé la voix, et elle me dévisagea avec de l'incompréhension mêlée à de l'horreur. Très vite, son regard se teinta de haine à nouveau alors que je détournais le mien, profondément gênée. Elle croisa les bras, puis son regard sembla s'allumer d'une lueur alors qu'elle réalisait qu'elle était désormais dans la lumière, donc tout à fait capable de m'atteindre. Je me décomposai devant son sourire, pétrifiée alors que je réalisais à mon tour. Bon ok je vais quand même reparler des "alors que", parce que dans ce paragraphe-ci c'est carrément abusé ^^- C'est pourtant ce que tu as dit, non? C'est ma faute. - Non, je... Pourquoi? Pourquoi es-tu dans cet état...? Quelqu'un t'a fait du mal? Un rictus de haine parut sur son visage alors qu'elle me fixait en silence, mais elle sembla prise au dépourvu quand elle sentit des larmes couler de nouveau le long de ses joues. Je la dévisageai quelques secondes sans dire un mot, quand l'évidence me frappa, et je reculai de plus belle, horrifiée. - Non... C'est moi? Son expression changea tout à fait quand mes mots lui parvinrent, et je compris instantanément que j'avais vu juste. Elle recula d'un pas malgré elle, partagée entre la terreur et la haine devant moi. Mais très vite, une certaine incompréhension parut sur son visage alors que je laissais échapper un hoquet de désarroi, portant ma main à ma bouche. - Comment...? Je suis tellement désolée... - Qu'est-ce que ça change? Je relevai les yeux vers elle pour y voir un mélange de défiance et de peur, mais je sentais sans mal qu'elle était aussi troublée que moi par la situation. Elle n'avait qu'une envie, fuir et se réfugier de nouveau dans les ombres, et en même temps, elle ne semblait pas pouvoir se résoudre à regagner cet endroit où de toute évidence je l'avais tant blessée sans même lui accorder un regard. Je séchai rapidement les larmes qui me venaient, et je me relevai pour lui faire face, ignorant son mouvement de recul. Une certaine détermination brillait de nouveau dans mon regard. Même si c'est un peu en dehors du réel et dans quelque chose d'abstrait, on comprend bien la situation je trouve, c'est franchement cool.- Je te fais la promesse que plus jamais je ne le laisserai arriver. Je ferai tout ce que je peux pour te protéger. Mais... Ma voix se brisa un peu de nouveau elle a déjà eu la voix qui se brisait un peu avant ?, et je baissai les yeux, profondément mal à l'aise et désemparée, ce qui sembla l'intriguer un peu. On passe vraiment d'une émotion à l'autre avec une grande rapidité. De la détermination au désemparement... Mais c'est comme ça depuis le début, ces changements rapides, donc ça semble cohérent et ça donne un certain style, tu installes une espèce de grande instabilité qui rend bien dans ton histoire.- Mais je vais avoir besoin de ton aide... Je ne saurai pas voir si je te blesse, si tu ne me le dis pas. Elle ouvrit la bouche pour répondre, furieuse, mais presque aussitôt, elle se ravisa et fit la moue, évaluant ses options et réfléchissant à ma proposition. Lorsqu'elle releva les yeux vers moi, ils étaient toujours teintés d'un peu de méfiance, mais la peur qui y était présente auparavant avait disparu. - C'est d'accord. Je te le dirai plus clairement. Je ne pus m'empêcher d'afficher un grand sourire, ravie de la voir accepter de coopérer, et aussitôt elle grimaça, visiblement agacée d'être aussi conciliante avec moi malgré notre relation des plus tendues. Pourtant, lorsque je repris la parole, son regard me dévisageait sans la moindre animosité, et cela suffit à m'encourager dans ma démarche malgré mon hésitation. Ce paragraphe est un autre exemple pour dire qu'on passe hyper rapidement d'une émotion à l'autre. Mais j'aime beaucoup ce paragraphe justement.- As-tu un nom? Elle inclina la tête sur le côté, visiblement prise au dépourvu, et fit un pas sur le côté instinctivement alors qu'elle réfléchissait. Puis très vite, un sourire sans joie vint orner son visage, alors qu'elle écartait les bras sarcastiquement. - Pas vraiment nan, j'avais d'autres priorités. J'suis pas fan du "nan", je trouve que le personnage perd un peu de son sérieux en disant ça. Enfin, je ne sais pas, ce n'est qu'un mini détail ^^Je baissais doucement les yeux, comprenant sans mal où elle voulait en venir. Si je l'avais maltraitée de la sorte sans même en avoir conscience, pas surprenant qu'elle ait été plus préoccupée par sa survie que par la manière dont elle voulait être désignée. Mais désormais qu'elle avait une apparence aussi distincte, je ne pouvais plus me contenter de la surnommer "l'ombre". Une idée me vint lorsque j'affrontai son regard légèrement méprisant et son demi sourire, et mes yeux s'écarquillèrent alors que cela devenait une évidence. - Qu'est-ce que tu penses de Clay? Elle se figea devant mon regard empli d'excitation à cette idée, et elle recula d'un pas, prise au dépourvu. Elle semblait véritablement troublée par ma proposition, mais pas mécontente ou furieuse, bien au contraire. Elle était... touchée. Elle reprit contenance, et se fut avec un sérieux teinté d'incompréhension qu'elle finit par me répondre. - Tu me donnerais le nom de ton personnage préféré? Je souris irrépressiblement, ce qui acheva de la décontenancer. - Vous avez la même répartie toutes les deux. Et puis, je trouve que ça te va bien. Elle baissa doucement les yeux, et cette fois, le sourire qui vint éclairer son visage n'avait rien de sarcastique ou de douloureux. Elle avait presque les larmes aux yeux, et pendant ce court instant, je pus percevoir tout ce que ces quelques mots pouvaient représenter pour elle. Maltraitée et oubliée comme si elle n'existait pas, le fait que je lui offre ma protection et un nom devait être bien au delà de tout ce qu'elle avait pu espérer obtenir en m'affrontant. Sans dire un mot de plus, elle se retourna et commença à s'enfoncer de nouveau dans les ombres, et mon inquiétude disparut vite quand je me souvins que c'était chez elle et que sa visite chez moi n'avait pas dû être de tout repos pour elle. Mais alors que les ténèbres commençaient à l'envelopper, elle tourna brusquement la tête vers moi, une idée traversant son esprit comme dans un flash. - Et toi? Comment je dois t'appeler? Je restai silencieuse quelques secondes, incapable de répondre, puis fouillant dans mon esprit, je finis par trouver un nom, un mot qui semblait résonner avec mon âme plus que les autres. J'esquissai un sourire alors que j'osais affronter son regard, de nouveau assise dans la faible lumière de mon refuge. - Math. Appelle moi Math.
J'adore cette complicité naissante qui les déconcertent toutes les deux tellement elles ont connus la haine et la méfiance entre elles pendant longtemps. Tu joues très bien avec cette idée. On sait pas bien se situer par rapport au réel, mais ça ajoute de l'originalité à ton récit, comme je l'ai déjà dit dans mes commentaires. C'est franchement bien ! La souffrance, les différents sentiments ressentis... Ils sont bien représentés. Et les dialogues me plaisent. En me souvenant de l'autre bout de nouvelle, je peux bien m'imaginer comme Math a l'air assez déchirée par sa vie ^^' J'attends la suite avec impatience ! Je veux savoir l'histoire qu'il y a derrière tout ça, avec Star aussi :') ------------------------------------------------------------------------------------------------ “Hope if everybody runs, you choose to stay” One Republic - I Lived Chasseresse de fautes Mon signe distinctif : § | |
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| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Mar 13 Nov 2018 - 22:37 | |
| Ow merci Flo! Tu imagines pas à quel point j'ai été ravie de voir que tu avais lu la suite et commenté! En plus tes commentaires sont toujours très agréables à lire et utiles pour les corrections... que j'ai pas faites encore, je suis une honte... Mais j'ai pris en note tout ce que tu m'as dit et je le corrigerai! Du coup, les scènes sont rangées par ordre chronologique, et "Seule" se déroule bien avant "Sous clé". En fait, je pense même faire de "Seule" la toute première scène! Star aura sa propre scène d'introduction un peu plus tard. Il y a également un quatrième personnage/narrateur qui fera son apparition... Bref, un beau bordel, mais je m'y retrouve! Pour l'histoire, les mystères que je soulève à chaque nouvelle scène, et le lien avec la réalité... malheureusement je n'ose pas t'en dire grand chose par peur de te spoiler le sens de cette histoire...! Mais je suis ravie de te voir t'interroger, et j'apporterai toutes les infos, même si ça sera distillé tout le long, comme une énigme à résoudre! D'ici là, si jamais tu veux des indices ou même savoir le contexte, n'hésite pas à me le demander, je serai contente de te répondre! Ca me fait plaisir aussi de voir que tu apprécies l'univers et les personnages en tout cas, et leurs interactions! Et effectivement Math est dans une situation difficile, déchirée par des événements dont elle se sait responsable sans parvenir à en avoir tout à fait conscience... Mais promis, c'est une histoire qui finit bien, même pour elle! Enfin, encore un gros merci! Je ferai un double post pour avertir quand je posterai la suite entre deux séances de nano! ------------------------------------------------------------------------------------------------ Si vous voulez voir ce que j'ai écrit sur le forum, c'est ici! Mes textes | |
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| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Sam 22 Déc 2018 - 11:35 | |
| Hello! Double post pour signaler que j'ai enfin corrigé les deux premières scènes! Normalement j'ai supprimé presque tous les "alors que", et j'ai essayé de rendre les passages un peu difficiles à comprendre plus simples et clairs J'ai changé le nom de l'écrit pour "Les feuilles mortes", ça aura du sens quand j'écrirai la scène du même nom, mais ça me parait plus approprié pour l'écrit global que "Sous clé"... Quoique ça aurait pu aussi ahah mais c'est moins poétique. Je verrai à la fin lequel des deux je prendrai! J'ai aussi posté une nouvelle scène, la deuxième en théorie, qui vient juste après "Seule": "La promesse". Voilà, c'est tout! Je sais pas encore si je la mets Tout public ou si je mets un avertissement comme pour "Sous clé"... Sous clé m'avait parue beaucoup plus dure, avec plus de trigger, mais j'arrive pas à déterminer s'il y a ou non un trigger dans "La promesse"... Dans le doute j'ai mis un ? dans la balise pour signaler que je suis pas sûre x) ------------------------------------------------------------------------------------------------ Si vous voulez voir ce que j'ai écrit sur le forum, c'est ici! Mes textes | |
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| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Sam 16 Fév 2019 - 22:21 | |
| Allez je reviens par ici pour le passage que je n'ai pas encore lu - La promesse:
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Cela faisait un moment que son attitude m'inquiétait, me laissant comme de l'amertume dans la bouche à chacune de nos brèves discussions. Ses sourires d'ordinaire chaleureux me glaçaient le sang, ses gestes raides me paraissaient comme une menace malgré leurs intentions que je savais amicales. Quelque chose se tramait, cette virgule me semble inutile avec le "et" juste après et si je n'étais pas capable de savoir d'où cette intuition me venait, elle était omniprésente. Math me cachait quelque chose, j'en étais certaine. Mais malgré tous mes efforts et sous-entendus, elle continuait d'affirmer que tout allait bien, et que ce n'était qu'une question de temps. Et malgré moi, j'avais vraiment envie de la croire. Elle avait quelque chose de touchant, quand elle s'enthousiasmait et se dévouait à la promesse qu'elle m'avait faite. Elle prenait plaisir à construire un monde dans lequel je n'aurais plus ni à souffrir, ni à avoir peur, un monde où nous pourrions marcher côte à côte, d'égal à égal: l'ombre et la lumière, à nouveau réunies, affrontant la vie et ses méandres ensemble. Ça avait quelque chose d'à la fois séduisant et d'irréel, comme un idéal inaccessible qu'elle s'efforçait pourtant de nous mettre à portée de mains. Tout semblait parfait, mais je savais que ce n'était qu'une façade. Après tout, si c'était aussi parfait qu'elle me l'affirmait, pourquoi avais-je cette impression que tout était sur le point de déraper ? On veut savoir aussi ^^Un jour, j'eus finalement la réponse à ma question. Ah ! Je n'avais pas remarqué à quel point la luminosité avait faibli, habituée que j'étais à naviguer entre ombres et lumière depuis que je n'étais plus enfermée loin de sa conscience. Habituée que j'étais" c'est pas très joli je trouve... Puis y a de nouveau "j'étais" juste après Mais quand je vins la voir ce jour-là, je me figeai en plein mouvement, sous le choc. Elle était presque enveloppée dans les ténèbres, et la faible lumière qui émanait de son cœur suffisait à peine à éclairer son visage. Elle a une lumière qui lui sort du cœur... Je me rends compte que je ne me souviens pas assez des autres parties de ton histoire en fait, donc ça patauge un peu dans mon cerveau, en plus c'est vachement abstrait... Ça je me rappelle de ce côté abstrait Avant qu'elle ne perçoive ma présence, j'eus le temps d'entrevoir sa mâchoire crispée par la douleur. Je sentis mon cœur manquer un battement une nouvelle fois quand elle tourna la tête vers moi, un grand sourire aux lèvres. Mes genoux tremblaient et je sentis la peur m'envahir une nouvelle fois devant elle, mais je n'en laissai rien paraître, me contentant de conserver l'air neutre qui m'était familier. Ça se voit quand même des genoux qui tremblent, non ? ;D- Clay ! Ca c'est mieux avec la cédille le ç majuscule (Alt 128 pour le raccourci clavier) me fait plaisir de te voir ! Tu m'as manqué. Si ses exclamations manquaient cruellement de conviction, ces derniers mots m'atteignirent, la virgule est inutile ici aussi il me semble et me firent m'interroger. Je lui avais donc sincèrement manqué. Aussitôt, ma peur se mua en inquiétude, tandis que je notais les cernes sous ses yeux, et les angles de son visage qui s'étaient considérablement creusés. Elle se surmenait, mais je n'avais jamais réalisé qu'elle souffrait autant de ses efforts. Cela semblait tellement facile quand elle affrontait pour nous deux le monde extérieur. Il ne m'était jamais venu à l'esprit que ça puisse avoir des conséquences sur elle. Elle surprit la lueur d'inquiétude dans mon regard, et aussitôt, son masque se fissura sensiblement. Elle avait l'air tellement mal à l'aise que je me sentis presque coupable de la dévisager de la sorte. - Tu n'es pas très bavarde aujourd'hui... Mais je suis contente de voir que tu vas bien ! Je serrai sensiblement les dents devant son enthousiasme qui sonnait de plus en plus faux à mes oreilles, et une moue naquit sur mon visage. Certes, je devais lui reconnaître au moins ça. Cela faisait un moment qu'aucune plaie ou bleu n'était venu rejoindre mes blessures de guerre, comme j'aimais les appeler, et ces dernières s'effaçaient avec le temps comme un mauvais souvenir. Ce n'était qu'une question de jours avant qu'elles ne disparaissent pour de bon. Mais son attitude avait quelque chose qui me révoltait profondément. Ce n'était pas ce genre de promesse qui m'avait arraché des larmes de soulagement. Je ne souhaitais pas juste être reconstruite comme un bibelot précieux. Je voulais devenir son égal, sa partenaire. Comment osait-elle me mentir de la sorte? En même temps ton texte me rend très curieuse et est plus qu'original et surtout très prenant mais en même temps je le trouve un brin trop lent, peut-être qu'il y a un peu trop de descriptions de changements d'émotions, selon moi...Je la dévisageai un peu plus en silence, laissant paraître une certaine animosité dans mon regard. Elle se trahit d'elle-même quand son sourire s'évapora pour céder sa place à une expression de profonde culpabilité. Je n'avais pas besoin de mots après tout. Elle comprenait sans mal l'origine de ma colère. - Pardonne-moi Clay, je voulais juste... je voulais... Je laissai échapper un soupir quand sa voix acheva de se briser face à mon attitude hostile. Reprenant un air neutre, je m'avançai un peu vers elle, et lui indiquai d'un signe de tête la faible lumière qui émanait de son coeur (je fais ma chiante, mais n'hésite pas à écrire cœur au lieu de coeur). Elle avait plaqué ses mains contre sa poitrine, comme s'efforçant de contenir le peu qui en restait qui en restait de quoi ? Le peu qui reste de sa poitrine ? De la lumière de son cœur j'imagine... mais c'est pas clair dans ta phrase. Et comprenant où je venais en venir, elle baissa instinctivement les yeux, incapable de soutenir mon regard inquisiteur. - Ça fait combien de temps que tu t'en es rendu compte ? - Quelques mois... Mais je ne pensais pas que c'était si grave ! Elle avait prononcé ces mots avec l'énergie du désespoir face à ma stupéfaction. Cela faisait des mois qu'elle me cachait son véritable état ? J'eus un mal fou à contenir ma colère à l'idée qu'elle se soit montrée aussi inconsciente et malhonnête. Mais devant sa sincérité à cet instant, je me contentai de serrer les dents. - Et tu comptais m'en parler un jour, la virgule est pas très utile ou tu espérais juste que je m'en rendrais pas compte ? - Clay, je te jure que... - Oui, des promesses, encore des promesses... Tu parles ! J'ai été stupide de te croire ! Je m'étais emportée, j'en avais conscience, mais à cet instant cela n'avait aucune importance pour moi. Elle avait trahi ma confiance sans la moindre hésitation, et je réalisais que toute notre relation avait pu n'être qu'un mensonge de plus de sa part. Cependant, quand les larmes se mirent à couler sur ses joues, je sentis malgré moi ma colère s'évaporer, et une certaine culpabilité m'envahir. Je détournai lentement le regard, prête à m'enfoncer à nouveau dans les ombres pour la laisser sans un mot de plus, mais sa voix s'éleva aussitôt. - Attends, je peux... laisse-moi t'expliquer, s'il-te-plait! Je te jure que j'ai essayé de t'en parler! - Quelle différence? Tu m'as menti. Je peux pas te faire confiance. - C'est vrai, mais... Je pensais bien faire. Je le pensais vraiment. Je laissai échapper un nouveau soupir, et sans lui accorder un regard, je croisai lentement les bras. Mon agacement devait être perceptible, puisque je la sentis se recroqueviller un peu sur elle-même derrière moi. - Je te crois. Mais je suis pas sûre que je devrais. - Clay, je... Je trouve les dialogues bien gérés Ce fut à son tour de laisser échapper un long soupir, et légèrement surprise, je tournai juste assez la tête pour pouvoir l'observer du coin de l'œil. Elle avait l'air tellement minuscule et fragile, agenouillée de la sorte, serrant de ses bras cette lumière qui semblait s'échapper un peu plus à chaque seconde. Malgré moi, je baissai les yeux, à nouveau accablée par la culpabilité. Valais-je mieux qu'elle, à la confronter de la sorte, après tout ce que je la savais faire pour moi, pour nous ? Je tressaillis légèrement lorsqu'elle plongea son regard droit dans le mien, avec une telle intensité que je sentis comme une décharge d'énergie me traverser. J'aime beaucoup ce paragraphe, il est clair et la question qu'elle se pose est interpellante- Je sais que si je t'en avais parlé, tu m'en aurais voulu. J'espérais finir avant que tu t'en rendes compte. Nous créer un monde dans lequel tu n'aurais plus à souffrir de mes erreurs... c'est tout ce qui compte pour moi. Si tu ne me crois pas, je... Sa voix se brisa de nouveau. A contrecœur, je fis demi-tour pour lui faire face de nouveau (on dit pas à nouveau ? J'sais pas en vrai... les deux sont peut-être corrects ^^), mais elle ne sembla même pas s'en rendre compte. Elle était crispée, les dents serrées et les yeux fermés avec force, et je n'arrivais même plus à être en colère malgré ses paroles qui m'étaient profondément désagréables. J'étais juste fatiguée de la voir souffrir ainsi. Ce n'était pas ce que j'avais voulu. Je n'étais plus très sûre que son honnêteté vaille la peine que je la déchire de la sorte. - Peut-être que je mérite ta haine après tout... Ça me va. Je tiendrai quand même ma promesse. Tu mérites de vivre loin de la peur et de la douleur que JE t'ai infligée. Je la dévisageai sans trouver quoi que ce soit à répondre, une lueur d'incompréhension dans le regard. Ni ma peur ni ma colère n'arrivaient à égaler l'intensité de ma surprise à cet instant, et se trouvaient presque annihilées par sa force. C'était la première fois que je la voyais exprimer une telle haine d'elle-même, une telle culpabilité. Mais c'était d'une telle force, d'une telle puissance et d'une telle sincérité que je me retrouvais sous le choc de ne pas avoir réalisé sa présence auparavant. De telles pensées me dépassaient, et je ne trouvais aucune logique, aucune source à tout cela. Puis alors qu'un sourire douloureux paraissait sur ses lèvres, je sentis de nouveau cette terreur familière m'envahir, et me paralyser. Mes yeux n'arrivaient plus à quitter ses mains, toujours plaquées contre sa poitrine. - J'ai bientôt fini. Je ne te ferai plus jamais souffrir. Fini quoi au juste ? Je ne parviens pas bien à me faire des hypothèses Finir de se suicider peut-être Je parvins finalement à apercevoir ce que mon cœur avait déjà reconnu, et avant même qu'elle n'écarte ses mains de sa poitrine, je sentis l'adrénaline pulser dans mes veines. En temps normal, je serais restée paralysée devant cette lame trop familière. Mais cette fois, je savais qu'elle ne me ferait aucun mal. Ce n'était pas contre moi qu'elle était dirigée. Je plongeai alors qu'elle brandissait le couteau devant elle, et j'eus le temps d'apercevoir une lueur de surprise dans son regard quand mon mouvement parvint à sa conscience. Je me rappelle doucement de tes autres textes, le précédent et le suivant... Ça me revient...La chute fut plus brutale que ce que j'avais imaginé. Sous le choc de la collision, je nous avais renversées toutes les deux, et projetées au sol. J'avais sous-estimé ma force, très certainement. Je n'avais plus l'habitude d'être en pleine forme comme c'était le cas. Je ne pouvais pas en dire autant de Math, que la chute avait presque sonnée, de ce que je pouvais juger par son regard perdu dans le vague. Lorsqu'elle reprit conscience de son environnement, et de ma main qui enserrait fermement son poignet, elle blêmit sensiblement. - Clay, qu'est-ce qui te prend? Je fais ça pour notre bien! - Ah oui, pour notre bien? C'est trop facile! Si tu crois que je vais te laisser disparaître sans réagir, tu te mets le doigt dans l'oeil jusqu'au coude ma vieille! Elle voulait donc bien essayer de se suicider... En quelque sorte...Elle marqua une pause, décontenancée par mon expression, et je me renfrognai sensiblement. Certes, ce n'était pas la plus appropriée dans des circonstances aussi dramatiques, mais c'était la seule qui m'était venue à cet instant. Mon cœur battait encore la chamade, et je serrai un peu plus mes doigts sur sa main, consciente que je devais presque la lui broyer dans l'espoir de lui faire lâcher prise. Elle tint bon encore quelques instants, la douleur et l'effort visible sur son visage, puis je sentis finalement ses muscles se relâcher sous mes doigts quand elle céda. Alors seulement j'affrontai de nouveau son regard, une lueur de colère dans le mien. - Tu crois vraiment que je vais te laisser m'abandonner comme ça? C'est hors de question, tu m'entends? - Clay, je... La claque résonna avant que je n'aie seulement conscience de l'impulsion, et sa tête tourna sous le choc. Lorsqu'elle releva les yeux vers moi, le regard embrumé par la douleur et l'incompréhension, je pris subitement conscience de la chaleur des larmes qui coulaient sur mes joues. J'étais certainement aussi surprise qu'elle par mon attitude. J'avais toujours haï le son de ma voix au moins autant que le bruit de mes pas dans cette lumière où j'étais contrainte d'exister pour de bon. J'évitais toujours au maximum de faire résonner ces sons qui m'étaient horriblement inhabituels. Mais il ne s'agissait pas de ma voix, de mes paroles, ou même de moi à cet instant. C'était au delà de tout cela. Je ne pouvais pas la laisser disparaître sans réagir. - Arrête de vouloir tout faire toute seule, Math... C'est pas que ton combat! C'est le mien aussi! Mais oui Clay a raison quoi ! Vas-y Clay ! Fais résonner ta voix ! Ma voix avait été inhabituellement douce, et pour la première fois de ma vie, elle semblait sur le point de se briser, à l'égal de celle de Math. Aussi fragile et vulnérable qu'elle. Nous n'avions jamais été aussi proches, aussi similaires, et à cet instant, cela m'apparaissait comme une évidence. Nous étions une seule et même personne, déchirée par le temps et la vie, déchirée par cette ombre qui venait noircir la faible lumière de son espoir. Franchement c'est de moins en moins abstrait dans mon esprit Une ombre... Son regard se troubla de nouveau quand elle vit une lueur s'allumer dans le mien à cette idée. Elle était déboussolée, mais malgré tout ce qui s'était passé, malgré ma violence et mon imprévisibilité, malgré l'ombre qui voilait son regard, la peur restait absente dans ses yeux. Esquissant un sourire, je séchai les larmes qui restaient suspendues à mes joues, sorry avec les virgules mais celle-là est inutile aussi ^^' et je pris doucement sa tête entre les mains. - Je te promets qu'on va y arriver, ensemble. D'accord? Et je la serrai dans mes bras, puisant dans mes forces pour enfermer cette ombre au plus profond de mon âme. Avec toutes les autres.
Ça claque, Tif ! Faudrait vraiment que je relise les différentes parties dans l'ordre parce que j'ai oublié un peu trop... Mais le concept est super intéressant, cette cohabitation intérieure... Cette douleur enrobée de ténèbres... On lit pas des textes comme ça tous les jours et c'est tant mieux. Tu as ton style bien à toi, peut-être qu'y a, comme je l'ai déjà dit, un peu trop de descriptions par rapport à des changements d'émotions tout le temps... Mais sinon j'aime beaucoup, je suis curieuse. Tu comptes écrire d'autres parties ? Si non, j'aimerais beaucoup que tu m'expliques ta vision plus explicite de cette histoire, que tu m'expliques comment te sont venues ces idées un peu tordues Et si oui, j'ai hâte de lire ça ! ------------------------------------------------------------------------------------------------ “Hope if everybody runs, you choose to stay” One Republic - I Lived Chasseresse de fautes Mon signe distinctif : § | |
| | | Tifani Commentatrice détaillée et pro du CC
Messages : 299 Date d'inscription : 20/05/2015 Localisation : En cours Humeur : Toujours optimiste
| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Dim 17 Fév 2019 - 11:54 | |
| Merci Flopo! Ca me fait plaisir que tu continues à suivre cette petite histoire! Effectivement j'ai tendance à développer pas mal les émotions et les ressentis des personnages... trop peut-être, mais j'ai du mal à ne pas le faire, comme j'essaie d'écrire comme si on était dans la tête du personnage narrateur à chaque fois! Je me rends compte qu'il faudrait effectivement que je raccourcisse si je veux que ça s'enchaîne mieux! D'autant qu'effectivement, je compte écrire d'autres scènes... il en reste au moins 4-5 entre "La promesse" et "Sous clé", et au moins 2-3 après Il faudrait que je m'y remette plus sérieusement, ou que je trouve un moyen de réduire! Mais le bon côté des choses, c'est que maintenant j'ai vraiment organisé des idées, et j'ai un enchaînement, une fin... Je me suis même amusée avec les points de vue/narrateurs, mais c'est peut-être trop compliqué! Par exemple, dans la première scène, Math pense être dans une lumière mystérieuse, et à travers Clay, on réalise que la lumière provient de Math, pas de l'environnement! Dans tous les cas, avec l'arrivée du 4e personnage (dont je n'ai pas tout à fait décidé du nom ahah), on devrait comprendre bien plus! Elle brise un peu la symbolique à sa manière... Il faudrait que je m'y mette plus sérieusement, vraiment! Encore merci en tout cas, et j'essaie de corriger toutes les coquilles que tu m'as soulignées dès que je peux ------------------------------------------------------------------------------------------------ Si vous voulez voir ce que j'ai écrit sur le forum, c'est ici! Mes textes | |
| | | philibert
Messages : 148 Date d'inscription : 20/01/2019 Localisation : disséminé Humeur : flou à lier
| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Mer 6 Mar 2019 - 20:59 | |
| Bonjour Tifani.
À mon avis, ta nouvelle en construction est intriguante, touchante. Fluide aussi. J'ai envie de connaître la suite. L'ambiance est assez sombre, mais tant que les personnages arrivent à se parler, il y a aussi de l'espoir, n'est-ce pas ?
On dirait des aspects d'une même personnalité qui sortent de l'inconscient ou du passé, et qui occupent la scène du moi. Nous avons tous des personnalités multiples plus ou moins à la surface, il ne faut pas trop s'en faire. Mais c'est magnifique d'arriver à les faire dialoguer. Et c'est beau d'essayer de concilier leurs intérêts divergents pour résoudre des conflits internes. Enfin, je suis peut-être à côté de la plaque ?
Si c'est en phase de construction et de structuration, j'espère que tu vas bientôt continuer et achever. Pour qu'un lecteur comme moi s'y retrouve, n'hésite pas stp à rendre tes personnages bien identifiables. Tout en gardant les mystères, c'est parfait.
Merci. Bravo.
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| | | Tifani Commentatrice détaillée et pro du CC
Messages : 299 Date d'inscription : 20/05/2015 Localisation : En cours Humeur : Toujours optimiste
| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Ven 15 Mar 2019 - 21:16 | |
| Bonjour Philibert, et vraiment désolée de ne pas t'avoir répondu plus tôt, j'ai été complètement débordée ces derniers jours! Mais ton commentaire m'a vraiment fait plaisir, merci beaucoup! J'ai décroché de l'écriture ces dernières semaines, mais tu me donnes vraiment envie de me replonger dedans et d'avancer au maximum dans cette nouvelle qui me tient à coeur! Ce me fait vraiment plaisir que tu trouves l'écrit fluide aussi, étant donné que j'ai eu des remarques allant dans l'autre sens (rythme trop lent), ça me rassure quelque part et me permet de me dire que c'est peut-être un peu subjectif! Je prends en note tes conseils par rapport au fait que les personnages ne soient pas toujours bien identifiable, c'est vrai que c'est un point à travailler, surtout quand je change régulièrement la narration! Au moins pour les premières fois! Pour le reste... tu es quelqu'un de très observateur, puisqu'effectivement tu as vu juste! Je mets l'explication sous spoiler pour ceux qui préfèrent comprendre au fur et à mesure de l'histoire (je pense à Flopo surtout): - L'explication:
-
J'écrirai un prologue pour expliquer tout ça une fois la nouvelle terminée, mais c'est un écrit qui me tient d'autant plus à cœur qu'il retranscrit une expérience personnelle. C'est une tentative de mettre des mots sur une phase difficile pour moi. J'ai toujours eu de grosses difficultés à être "en phase" avec moi-même, à ressentir les émotions dans l'instant présent... et ça m'a causé des problèmes et une souffrance considérables. Pour pouvoir à nouveau fonctionner comme un seul et même individu, j'ai dû exacerber mes différentes facettes, et les faire interagir "manuellement", pour que cette interaction et cet "accord" se fassent automatiquement par la suite. J'ai dû me déconstruire pour mieux me reconstruire, en somme. J'avais envie de raconter cette expérience, au delà de la description chirurgicale que j'en fait en temps normal. Essayer de retranscrire cette peur de me retrouver face à moi-même et à mes fautes, cette honte et cette culpabilité. Ce soulagement indescriptible de ressentir à nouveau une certaine affection pour soi-même, de redevenir son allié. Toutes ces petites choses qu'on renie, et qui se retournent contre nous parce qu'on a besoin de les accepter. C'est un peu un défi pour moi, prendre toute cette souffrance et cette phase difficile pour en faire une histoire touchante... et qui finisse bien. Mais si j'y arrive, ça sera quelque chose dont je serai fière
Merci encore à toi, pour ce commentaire mais aussi pour tous ceux que tu distribues sur le forum en ce moment! C'est vraiment chouette ------------------------------------------------------------------------------------------------ Si vous voulez voir ce que j'ai écrit sur le forum, c'est ici! Mes textes | |
| | | Tifani Commentatrice détaillée et pro du CC
Messages : 299 Date d'inscription : 20/05/2015 Localisation : En cours Humeur : Toujours optimiste
| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Lun 9 Sep 2019 - 22:54 | |
| Bonsoir à tous,
Je poste de nouveau pour indiquer que j'ai posté la quatrième scène, troisième scène dans l'ordre chronologique, et une de mes préférées. Elle présente l'arrivée du troisième personnage de l'histoire, de loin ma préférée pour cette ambivalence qu'elle porte... Mais je vous laisse en juger par vous-même, dans cette nouvelle scène: "La vérité" !
La prochaine scène que j'écrirai me permettra de développer un peu la relation entre ce nouveau personnage et Math, comme je l'ai fait avec Clay. J'ai hâte de pouvoir la rajouter à l'écrit, et je mettrai bientôt un compteur de scènes (4/?) une fois que je me serai décidée sur le découpage final ! ------------------------------------------------------------------------------------------------ Si vous voulez voir ce que j'ai écrit sur le forum, c'est ici! Mes textes | |
| | | Flopostrophe Créature du Nord à l'humour absurde
Messages : 976 Date d'inscription : 19/01/2017 Localisation : Sur le toit Humeur : Le temps passe trop vite
| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Dim 6 Oct 2019 - 17:28 | |
| Coucou Tif, je reviens pour la suite de ta nouvelle. Go pour me replonger dans ton univers atypique et sombre... Hâte de découvrir ce nouveau personnage ! - La vérité:
-
Plongée dans l'obscurité, loin des lueurs et du bruit, je me tenais assise sur le sol brumeux. Mon regard scrutait les volutes qui envahissaient l'espace au point de faire perdre toute notion de distance et de temps, suivant leur mouvement lent mais régulier, presque apaisant. Lorsque Clay vint troubler mon calme de nouveau, je l'observai patiemment. Mes yeux d'encre avaient beau la sonder, Clay restait indifférente comme toujours, nullement impressionnée par l'intensité de mon regard. Au terme de cet échange silencieux oui, j'adore leurs conversations de regards, toujours très profondes, je sentis la force de Clay m'envahir juste assez pour me permettre d'exister et un sourire vint étirer mes lèvres pour dévoiler mes dents.
- Je vois. Il est temps.
Je me relevai alors pour accomplir la mission que je m'étais confiée. J'évoluais dans ce royaume comme un spectre glissant parmi les ombres, avançant rapidement en direction de la lumière au loin. Je marquai une pause à la frontière entre mon monde en noir et blanc et celui, empli d'un chaos de sons et d'images, dans lequel Math semblait s'épanouir. Etais-je seulement capable d'y perdurer plus de quelques secondes avant de m'y évanouir? C'était peut-être au delà de mes forces. Mais si Clay en était capable et qu'elle m'avait encouragée à le faire, c'était certainement en connaissance de cause. Et ainsi, prenant mon courage à deux mains et mon plus beau sourire sournois, je fis un pas en avant. Vas-yyyyyy ! (plus sérieusement, très bon paragraphe, belle entrée en matière, on veut lire la suite !
Il me fallut une bonne minute pour que mes oreilles cessent de bourdonner et que mes yeux s'adaptent à la lumière aveuglante qui se dégageait de Math. Cette dernière ne semblait s'être rendu rendue compte de rien. Ou plutôt, elle avait bel et bien perçu ma présence, mais ne semblait pas s'en soucier. Je sursautai presque lorsque ses paroles retentirent dans tout l'espace, perçant le bourdonnement de ce que Clay m'avait appris être du silence.
- Donne moi deux minutes, je dois juste finir quelque chose et je suis à toi.
Passé la surprise de découvrir la voix de Math, je restai interdite un instant. Elle s'était adressée à moi comme à une vieille connaissance, calme et confiante malgré la fatigue qui perçait dans sa voix. Puis quand l'explication me vint, je sentis un sourire étirer mes lèvres de nouveau. Elle me prenait pour Clay. De toute évidence, l'énergie que Clay m'avait généreusement prêtée masquait mon essence à ses yeux. Je songeai à tout ce que je pouvais accomplir en utilisant cette information à mon avantage, m'amusant d'avance de sa réaction quand elle me découvrirait, mais je restai parfaitement immobile et silencieuse derrière elle. Je n'étais pas là pour lui faire une frayeur et chaque seconde me permettait de m'habituer un peu plus à cet environnement hostile de couleurs et de sons. C'aurait été stupide de ma part de l'interrompre.
Au bout d'un long moment, je la sentis se décomposer progressivement. Ses épaules s'étaient sensiblement relevées et je sentais qu'elle luttait pour ne pas relâcher son attention. J'avais pris en assurance, et ma présence s'était affirmée. Elle devait en avoir conscience, désormais. Je devais tout de même admirer sa détermination à finir sa tâche, malgré l'angoisse que je devais lui procurer. N'importe qui aurait probablement pris la fuite, mais elle se tenait toujours droite, se contentant de m'ignorer autant qu'elle le pouvait. Tôt ou tard, cependant, elle finit par se détacher de son travail. Lorsque son regard se posa alors sur moi, notre affrontement commença.
Je fus subitement éjectée dans les ombres, avec une force telle que je me retrouvai presque à mon point de départ. Il me fallut quelques secondes pour me reprendre, un peu hébétée par le vide de cet univers et la violence de son rejet, mais sans me laisser démonter, je regagnai aussi vite que je le pouvais la frontière. Je pouvais lire la peur et l'incompréhension briller dans son regard de là où je me trouvais, mais cela ne fit que m'encourager dans mes tentatives. Dès qu'elle me repoussait et m'éjectait au loin, je m'empressais de revenir à la charge. Tôt ou tard, mes forces vinrent contrebalancer les siennes. Quand je pénétrai de nouveau son univers cette fois, elle ne parvint qu'à me faire reculer de quelques pas. Et cette fois, elle ne put empêcher nos regards de s'affronter, obligée de constater mon existence.
- Ca faisait longtemps, Math.
Elle frémit à ces mots, comme si le simple son de ma voix avait suffi à l'ébranler. Elle était troublée par mes paroles et ce qu'elles impliquaient. Je souris sensiblement quand son regard se baissa devant le mien. Elle tentait de m'ignorer, de nier ma présence comme si elle espérait que je disparaîtrais de moi-même. Puis alors que j'envisageais de la bousculer un peu, sa voix s'éleva dans l'espace. On se pose énormément de questions. Qui est cette personne qui vient s'insinuer dans l'univers de Math, pourquoi Math réagit comme ça et pourquoi l'intrus vient la voir... Je poursuis ma lecture !
- Je te connais... Comment puis-je te connaître? Qui es-tu ? - Oh Math, si je te le disais, tu ne me croirais pas de toute manière. Mais tu le sais déjà quelque part, pas vrai ? - Non... Tu dis tout ça dans le seul but de me déstabiliser. - C'est tellement plus facile. - Non, tais-toi !
Elle avait tenté de m'éjecter de nouveau et sa colère avait résonné au delà de la lumière, jusqu'au fond des ombres. Elle blêmit quand elle se trouva toujours face à moi, toujours mon sourire sombre aux lèvres. Elle fait peur un peu... Je comprends Math qui se méfie. J'avais à peine reculé d'un pas, malgré la force de son rejet. Les émotions se succédaient sur son visage. Je pouvais presque voir les calculs qu'elle effectuait pour évaluer les possibilités, cherchant à se raccrocher à des événements familiers, en vain. Elle n'avait jamais été confrontée à quelqu'un qui pouvait l'égaler de la sorte. Elle était seule, éprouvant sa volonté contre la mienne. Elle n'avait d'autre choix que de m'affronter. Je croisai les bras nonchalamment, regrettant de ne pas pouvoir m'assoir m'asseoir sur une chaise ou un fauteuil quelconque, ne serait-ce que pour l'effet dramatique. J'ai pas compris... Assise sur une chaise, ça rendrait les choses plus dramatique ?
- Aurais-tu peur de faire face à la vérité, ma chère Math ? - Non, jamais ! - Et pourtant, tu souhaites si fort que mes mots ne puissent pas t'atteindre... Je savais que ton déni était puissant, mais tu m'impressionnes quand même.
La colère dans son regard sembla se dissiper devant mes paroles nonchalantes, et contre toute attente, elle raffermit sa position. Une lueur d'intérêt s'alluma dans mon regard, et je continuai de la dévisager, intriguée. Son attitude trahissait ses intentions, je pouvais lire en elle comme dans un livre ouvert. Et visiblement, elle avait choisi de m'affronter, de son plein gré cette fois.
- Ce n'est pas du déni. Et je ne vois pas de quoi tu parles. - Mais tu as envie de savoir.
Elle s'interrompit quelques secondes, presque surprise que j'aie vu juste. J'avais dit à voix haute les pensées qu'elle n'osait pas formuler elle-même, et je pouvais comprendre que cela puisse la déconcerter. Ce n'aurait sûrement pas été le cas si elle avait eu conscience que chacun de ces non-dits embrumait la pièce comme une volonté éphémère, et que chacune de ses pensées, qu'elle soit sonore ou plus imagée, apparaissait brièvement dans tout l'espace. Clay m'avait parlé de ces images qu'elle visualisait, de ces paysages sans fin, de ces mécanismes et de ces scènes qui apparaissaient et disparaissaient au gré de ses pensées. Quel dommage que leur propriétaire ne soit pas consciente de ce pouvoir dont elle disposait. Comment ça elle n'en a pas conscience ? Tu parles pas des pensées de Math ? Elle a conscience de ses pensées, non ? Ou bien elle n'a pas conscience que ça crée des images et des sons... ? Désolée si je comprends pas assez, j'espère que je suis pas trop décevante ^^' Ton univers est très abstrait et imagé, alors il faut beaucoup interpréter et parfois pour moi c'est pas facile. La sentant me dévisager, j'étirai mes lèvres pour former un sourire de nouveau.
- Pour quelqu'un qui souhaite savoir, tu déploies beaucoup d'efforts à ignorer la réalité qui t'entoure. - Je ne suis pas- - A commencer par notre chère amie Clay.
A ces mots, l'expression de Math se décomposa sensiblement, et je sentis que j'avais touché une corde sensible. Avait-elle oublié brièvement son existence ? Mais très vite, elle se reprit et m'adressa un regard empli de haine, qui me fit sensiblement penser à Clay, justement. Je plissai les yeux, sensiblement il y a une répétition du mot sensiblement, c'est un peu lourd amusée. Cherchait-elle à l'imiter inconsciemment, comme pour se rassurer malgré son absence ?
- Je t'interdis de prononcer son nom. Clay me défendrait, si elle était là. - Et encore une fois, tu t'obstines à ne pas voir le problème. - Le problème ? - Clay ne devrait pas exister, pas plus que moi.
Cette fois, ses épaules s'affaissèrent pour de bon, alors qu'elle réalisait, et que l'horreur envahissait lentement son visage. Peut-être que cela ne lui était jamais venu à l'esprit, ou peut-être que la pensée avait été chassée trop rapidement pour avoir pu s'imprimer durablement dans sa mémoire. Mais elle avait compris où je voulais en venir, et se trouvait démunie devant cette vérité. Elle n'aurait jamais dû entendre d'autre voix que la sienne. Mais maintenant que j'avais son attention, je ne pouvais pas m'arrêter en si bon chemin. C'est beaucoup plus clair. Ça ne doit pas être simple pour Math de s'avouer ça à elle-même.
- Et au final, le véritable problème, c'est qu'au lieu de ça, tu penses que toi tu ne devrais pas exister. - C'est... - Vrai. Tu es suicidaire, Math. Et tu t'enfermes dans tes mensonges pour ne pas avoir à l'admettre. C'est donc à ça que servait l'intruse alors... A essayer de lui faire admettre sa vérité.
Ses émotions avaient envahi la pièce toute entière, bourdonnant si fort que même maintenant que j'étais habituée au bruit, le bruit celui-ci ? me parut presque insupportable et je grimaçai sensiblement. Elle était sur le point de craquer, peinant à retenir les larmes qui lui montaient aux yeux. Encore une fois, elle restait dans le contrôle, refusant de se laisser exprimer ses propres émotions tu viens quand même de dire que ses émotions avaient envahi la pièce, les balayant instinctivement même quand elle revenaient à la charge et l'envahissaient totalement. Alors que je m'apprêtais à le lui reprocher, sa voix s'éleva dans la pièce, douloureuse, presque plaintive.
- Où étais-tu quand j'avais besoin de toi ? Pourquoi ?
Mes épaules s'affaissèrent à mon tour, et je ne remarquai qu'après coup qu'un demi sourire triste avait assombri mon visage.
- C'est toi qui m'a enfermée là-bas, tu sais. La question, effectivement, c'est pourquoi. J'ai cru que c'était Math qui disait cette phrase, mais c'est l'autre en fait, non ? J'ai dû mal comprendre... Ce serait bien d'exprimer plus clairement qui dit cette phrase je trouve - Je...
Elle s'effondra, se laissant tomber à genoux devant moi. La fatigue était d'autant plus visible sur ses traits désormais. Elle avait passé ses bras autour de sa poitrine, comme cherchant vainement à se réchauffer. La pensée s'éleva dans la pièce, alors que ses lèvres étaient restées tristement scellées. "Je ne sais pas". Elle l'avait finalement admis. Elle voulait savoir, mais elle n'avait aucun souvenir, et aucune réponse à me donner. Elle se sentait démunie, et malgré la colère que j'avais pu ressentir à être exclue de la sorte, à la voir repliée sur elle-même, je sentis comme une chaleur m'envahir. Malgré tous ses défauts, je ressentais quand même une certaine affection pour cette figure déchirée, un peu trop fière, mais que je savais pleine de bonnes intentions. Elle tressaillit quand je posai la main sur son épaule, légèrement effrayée par le contact inhabituel.
- Je n'ai pas besoin de réponse.
Elle me dévisagea quelques secondes, comme peinant à réaliser ce que mes mots signifiaient, puis son épaule finit par se détendre sous mes doigts. Elle semblait confuse par sa propre réaction, et la virgule avant le "et" est de trop baissa les yeux, rougissant légèrement. Aussitôt, un grand sourire vint de nouveau étirer mes lèvres et je relevai la main pour lui ébouriffer vigoureusement les cheveux. Je n'avais pas besoin de formuler la moindre pensée. Elle savait très bien que j'avais agi ainsi parce que sa réaction avait été absolument adorable et ridicule. Elle agita vainement les bras pour tenter de se dégager, protestant faiblement.
- Hé, je ne suis pas une peluche, laisse moi tranquille ! - D'accord, mais cette conversation n'est pas terminée. Tu en avais clairement envie. - Quoi ? Non !
Je la dévisageai silencieusement, la laissant s'empourprer lentement alors qu'elle réalisait que j'avais une nouvelle fois raison. Encore une chose dont elle n'avait pas eu conscience jusque là. Mais je l'avais suffisamment ébranlée pour aujourd'hui, et l'affection qu'elle avait pu sentir à travers ce contact était plus que suffisante pour cette fois. Son état était trop fragile pour que j'aille plus loin pour aujourd'hui. Je sentais encore mes mots résonner dans sa tête comme des échos. Puis l'idée de mon enfermement revint résonner à son tour, accompagnée par une volonté silencieuse, nous entourant de brume. Cette dernière phrase a quelque chose de puissant, mais j'ai peur de ne pas bien la saisir... C'est un peu comme si elle avait la volonté de cet enfermement mais qu'en même temps c'était flou, d'où la brume ?
- Est-ce que tu comptes rester ? - Quoi, tu me laisserais une place ? - Bien sûr !
Je m'approchai d'elle et passai dans son dos, me penchant pour l'entourer de mes bras sans réellement la toucher.
- Tu me laisserais rester à tes côtés, tous les jours, tout le temps ?
Je sentis sa détermination s'ébranler un peu face à mon attitude, puis elle se détendit de nouveau. Lorsqu'elle tourna la tête vers moi, il y avait une certaine surprise dans son regard, mais plus la moindre peur. Comme si elle avait pu percevoir mes véritables intentions à travers ce geste faussement menaçant.
- Oui, j'ai besoin de réponses. J'ai besoin de tes réponses.
Je plissai les yeux, sincèrement surprise, puis j'affichai de nouveau un sourire narquois.
- Puisque c'est demandé si gentiment, avec plaisir. Maintenant, va te reposer, nous avons toutes besoin de repos. - Oui, bonne idée. Merci.
Elle avait été prête à protester à ma réponse, mais dès que j'avais continué, son regard était redevenu sérieux, et las. Prête à protester à ma réponse, je trouve que ça sonne bizarre. Puis justement on dirait qu'elle a pas envie de protester du tout pourtant... Dès qu'elle avait continué quoi ? Une nouvelle fois, elle savait que j'avais raison, mais ce qui m'impressionnait, c'est qu'elle ait été capable de l'admettre. J'avais envahi son espace, la confrontant à ses pires peurs, la forçant à admettre des choses qui lui faisaient du mal... et elle m'avait remerciée. J'avoue, elle a fait un sacré effort, déjà un beau chemin sans doute. Lorsque je retrouvai Clay au fin fond des ombres, un sourire flottait toujours sur mes lèvres.
- Tu avais raison. Elle n'est pas encore prête, mais elle est déjà incroyable. Elle y arrivera, j'en suis certaine.
Je plongeai mon regard vers la lumière qui vacillait au loin, signe que Math était en train de sombrer dans le sommeil. Elle avait un long chemin à faire, un chemin difficile. Elle allait devoir tout remettre en cause, abandonner ses certitudes et perdre ses repères. Mais elle n'était pas obligée d'y faire face seule. J'étais là, désormais. Et m'asseyant de nouveau aux côtés de Clay et des ombres, je laissai un sourire étirer mes lèvres. Elle n'étais pas prête de se débarrasser de moi. J'adore ce dernier paragraphe plein d'espoir malgré les difficultés encore à affronter
Eh ben. Quelle profondeur ! Quand je lis ton texte, je perçois que ça te tient à cœur et que les émotions ressenties par chacun des personnages sont très importantes à détailler. J'aime lire cette histoire, parce qu'elle est peut-être fort sombre et difficile, mais elle est surtout surprenante, inhabituelle, mystérieuse et intéressante. On veut en savoir plus, on veut que Math s'en sorte, qu'elle parvienne à gérer tout ça, que les voix qui l'entourent arrivent à être des éléments positifs dans son quotidien... Je t'encourage vivement à continuer, Tif, je veux savoir la suite ------------------------------------------------------------------------------------------------ “Hope if everybody runs, you choose to stay” One Republic - I Lived Chasseresse de fautes Mon signe distinctif : § | |
| | | Tifani Commentatrice détaillée et pro du CC
Messages : 299 Date d'inscription : 20/05/2015 Localisation : En cours Humeur : Toujours optimiste
| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Sam 12 Oct 2019 - 15:02 | |
| Flopooo ! <3 Merci encore de venir suivre ma petite nouvelle, ça me fait vraiment plaisir ! Je suis contente que tu apprécies toujours de la lire, et tes encouragements m'aident vraiment à la continuer et à l'avancer ! C'est un peu un challenge de ne pas tourner en rond ou perdre le lecteur quand une des contraintes est de ne pas pouvoir décrire l'environnement et les actions (ou en tout cas très peu), et c'est parfois un peu décourageant, du coup ça m'aide que tu m'encourages et que tu continues de me suivre Si je peux juste répondre à quelques uns de tes commentaires au passage, l'intruse considère que s'assoir sur une chaise ou un meuble aurait un effet dramatique pour le côté symbolique : elles viennent de s'affronter, et ça montre qu'elle ne se sent clairement pas menacée par Math, se comporte comme si elle était chez elle, ça donnerait un côté très "dominateur" et "en contrôle" qui aurait achevé de désarmer Math ! Et puis aussi parce que je reviendrai dessus plus tard, mais c'est un personnage qui aime agir théâtralement, elle se serait probablement assise en travers de la chaise, en laissant échapper un long soupir, comme une reine déchue, amère et désabusée sur son trône... elle aime en faire des tonnes. Et pour ce qui est de l'univers, et de la représentation qui est parfois un peu difficile... Je comprends parfaitement, et il faudrait que j'appuie un peu plus dessus ! Mais en fait Math n'a vraiment pas conscience d'un grand nombre de choses, qui sont parfaitement visibles à toutes les autres. Ses pensées apparaissent autour d'elle comme des projections d'images vaporeuses, et/ou sont parfaitement audibles, et la brume qu'elle perçoit dans les ombres est aussi présente autour d'elle, et suivant un code couleur un peu particulier traduit les émotions qu'elle ressent. Ca sera développé justement dans la scène suivante, parce que ça manquait cruellement d'une vraie explication ! Mais ça vient du fait que justement, Math n'est pas au courant, et Clay n'a jamais pris le temps de lui en parler, ou Math a cru qu'elle plaisantait... Le pouvoir du déni. Merci encore Flopo, je retravaillerai tout ça pour prendre en compte tes remarques ! ------------------------------------------------------------------------------------------------ Si vous voulez voir ce que j'ai écrit sur le forum, c'est ici! Mes textes | |
| | | K Emmerdeur officiel
Messages : 443 Date d'inscription : 13/11/2017
| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] Ven 18 Oct 2019 - 11:09 | |
| Bonjour Tifani
Je tiens à te féliciter pour ton texte. Il est vraiment bouleversant, peut-être un des meilleurs écrit sur EN. Je reprécise car je vais maintenant décortiquer le texte, et donc forcément devoir pointer les défauts. Mais ça ne gâche pas mon appréciation extrême positive de l’ensemble. Je vais y aller petit à petit et commencer par Seule :
Concept : C’est évidemment le point fort, et fait un peu pensé aux introspections d’un texte qui a squatté un temps le forum : Interius. Rien de mal cependant, d’autant que la proposition de Mr K était vraiment froide, ce qui n’est pas le cas ici.
Personnage : Déjà car les personnages se comporte avec un peu plus de compassion. Cela n’enlève rien à leur souffrance, mais ça apporte presque quelque chose de réconfortant à la lecture. Cependant, on peut parfois regretté une narration un peu « extérieure ».
Ambiance : J’explique mon dernier point : la narration n’est parfois pas au présent, presque rapporté et ça diminue un peu l’inquiétude qu’on pourrait avoir envers tes personnages. Être plus dans la tête de Math pourrait régler le problème. Peut-être raconter la « découverte » de Clay plus tard (les 2 premiers paragraphes) pourrait aider aussi.
Style : C’est fluide et ça s’enchaîne bien, pas trop long. En fait, c’est un style qui s’efface par rapport à l’histoire, ce qui n’est vraiment pas plus mal dans ce genre de récit. Reste que les premiers paragraphe sont très descriptifs, et que l’on aurait put diluer les informations avec des détails d’ambiances.
Histoire : Évidemment qu’un premier chapitre c’est court mais on a déjà une progression qui se passe, un build-up. Ce texte pourrait presque se retrouver seul, en chamarré. C’est construit, la révélation sur la nature de nos personnages arrivent au bon moment. Le suspens tient et donne envie de lire la suite.
Message : Les thématiques apportés sont fortes, et le texte pose des vrais questions sur le rapport à soi-même. Alors évidemment que c’est très survolé – normal vu le brièveté du texte – mais on sent déjà quelque chose qui se démarque. Il ne faudra pas tomber dans la caricature mais pour le moment, ça passe très bien.
Voilà pour mon avis détaillé, je viendrai poster la suite bientôt. ------------------------------------------------------------------------------------------------ Une question ? Envoyez un MP ^^ Venez nous rejoindre sur le Marché Aux Commentaires. | |
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| Sujet: Re: Les feuilles mortes [-18] | |
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