[Avertissement : idées suici******, suici**, mort, amitié perdue, une certaine attirance enfantine entre garçons. Je préviens encore, c'est dur. Mais dans ce contexte-là il le faut.
Un•e proche de confiance, des numéros d'écoute, les urgences (15), des forums et des chats en ligne sont disponibles en cas de questions normales voire de détresse sur la mort.]
On ne finit jamais son deuil 1
Un grand big up à Taous Merakchi et son podcast Mortel
Vivre avec ces morts est d'autant plus dur en dépression
Je connais bien la mort et finalement depuis l'âge où on nous pouponne.
Enfin pas personnellement, j'ai dû m'adapter comme telle ou tel
Et on a beau cadenasser ses peurs, il revient toujours la régression
J'en parle mais le ferai peut-être et autrement dans
#Punpun :
Elle s'appelait É.
Et
Je ne l'abaisserai pas à lui faire des rimes pauvres en "é".
On passait les vacances chez elle avec une de mes grandes sœurs
On était ami•e•s avec son fils de mon âge,
On avait six ou sept ans.
Avec É. on ne s'ennuyait jamais, on n'était pas chez un dresseur
Plein d'activités, toujours cool, se coucher à minuit : la liberté d'antant (lol)
Plus que la mère modèle ou cool, on le voyait sur son visage
Bah qu'on était des gosses
Et qu'elle nous prenait pas pour des cons^^
On rigole et non on se gausse
D'une enfance pour l'instant belle mais bientôt déconcertante
Je me rappelle d'ailleurs qu'avec son fils on a joué innocemment
À ce qu'on appelait "jouer au papa et à la maman"
(Ou "touche-pipi")
Quand elles l'ont su nos mères ont été pédagogues
Et nous on dit que ces expériences avec nos corps étaient trop tôt
Qu'on aurait plus tard la maturité, sans être démagogue
Mais ma grande sœur se moquait de nous, nous mettait dans l'étau
Et m'a fait intérioriser que des amours pour le même genre étaient mauvaises
Mais je m'égare. En tout cas É. semblait une femme qui vivait à son aise.
Mais on ne l'avait pas remarqué
Apparemment pareil pour son mari
À quel point, pour elle, vivre était un dur pari.
C'est avec effroi qu'il l'a découverte, le cou arqué
Noué, serré, autour d'une corde le corps inanimé.
Nous étions tous•tes stupéfait•es
Elle avec qui nous faisions tant la fête
Elle, É., nous avait quitté•e•s.
De ma vision en construction et de mes souvenirs
Je ne saurais dire ce qui l'a fait partir
Aucun indice
Et c'est peut-être cela
Elle devait faire son possible
Pour que les immondices
Qu'elle subissait ne se sachent peut-être que dans l'au-delà.
Le pire est que ma "mère" m'a toujours caché les détails même plus grand
Le suicide est un tabou qui, levé, aurait pu faire baisser d'un cran
La pression à tout le monde, jusqu'à mes idées de faire de même.
Il est difficile de bien expliquer aux jeunes la mort
Mais pour que ne se terre pas dans leur cœur un œdème
Personnellement j'aurais voulu déjà goûter à la vie sans que l'on mord
Je n'ai donc jamais pu voir de nouveau le père et mon pote
Mais sachez que malgré la mort despote
J'espère que vous allez bien
Au-delà d'abord des biens
Et j'espère un jour
Un jour
Dans le Jura comme avant
Un jour
Vous revoir
En attendant, le combat continue comme dirait quelqu'un.
Merci pour votre lecture. ^-^ N'oubliez pas que si jamais, vous n'êtes pas seul•e. Comme je l'ai écrit dans les avertissements en haut, vous avez plein de moyens de discuter de ce sujet s'il vous est trop sensible. La force.