Langage familier et un peu grossier [-12]. À prendre avec #Humour et légèreté.
Clac la claque ___________
La porte claque Tu prends en bloc Tes cliques tes claques C'est ça le hic Que tu me plaques Pour ce trouduc Vas-y explique Je reste en vrac Et sous le choc 'Faut un déclic Que tu rappliques J'ai pas le truc Amour caduc Mon coeur qui pique
Hier, j'ai demandé aux gens sur la CB des idées de perso' ou de thèmes pour me forcer à sortir de mes habitudes d'écriture (pourtant je les aime mais bon) Ouppo m'a suggéré un personnage avec des côtés mauvais, du genre corrompu ou corrupteur, et Ippa sans le vouloir m'a donné l'idée d'une sorcière couturière qui fait des robes magnifiques. En plus depuis quelques temps me trotte dans la tête les inondations et l'envie de les mettre un peu en scène, de manière comique ou absurde.
Bref, c'est un gros délire, un test qui n'a pas pour vocation de produire un texte de qualité, mais de me sortir de mes automatismes (perso foncièrement bon, descriptions poussés, etc) Donc je recherche pas particulièrement des coms détaillés, vous êtes prévenus héhé.
J'ai écrit que le début pour l'instant. J'ai quelques idées pour la suite, mais je sais pas si je le continuerai ; c'est amusant à écrire mais j'ai l'impression que ça ne vaut rien. Donc c'est pas hyper motivant. À voir selon vos retours x)
Comme vous l'avez sans doute déjà remarqué, une nouvelle liste de genre (sans raton-laveur est apparu) chacun des items de cette listes est un lien vers les sujet appartenant à la liste (au moment ou j'écris seul quelques genres son occupés, mais le peuplement ne saurai tarder ) et puis ça donne une idée de a qui ça sert !
Hee ... T'est gentil Alton ... mais Cooment on apparaît dans la liste ? Hein Hein ... Comment je fais hein !!!!
Juste une petite précision : Les tag, en plus d'être assez rigolo pour taguer n'importe quoi #Voilà#Utilité, sont un peu capricieux, du coup si vous votre etiquette n'est pas exactement celle attendue, l'annuaire improvisé ne les reconnaîtra pas (ça compte pour les majuscules)
Ah oui, et si un admin pase dans le coin, il pourra modifier la charte pour virer les accents des tags qui ne sont pas reconnu ?
Comme d'habitude n'hésitez pas à râler si ça ne marche pas, (sinon là c'est un peu moche, je viendrai peaufiner dans la journée là je dois vraiment y aller ... )
Si vous avez la moindre question à propos de quoi que ce soit sur le forum, n'hésitez surtout pas à interroger par message privé K, Titi ou Ouppo (ce sont les grands chefs).
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Bref, c'était la partie barbante, maintenant lâchez-vous, amusez-vous tout en respectant ces règles !
Coucou, mes amis l'heure est grave, je vous présente un texte avec lequel j'ai beaucoup de mal. J'ai réécrit ce passage environ 8 fois ces dernières semaines et d’ailleurs il n'est pas finit. Mais je le poste pour m’interdire de tout reprendre et me forcer à le continuer. La suite bientôt... j'espère... :#jesuisunchat:
bonne lecture !
L'odeur acre de la sueur, de la poussière, du mauvais tabac et de l'alcool frelaté empoisonnait l'air. Le parquet parsemé de tâche de graisse et de traces de brûlures témoignait du savoir vivre de la noble clientèle de la taverne. Le patron, un petit homme chauve au nez tordu et à la bouche édentée, riait à gorge déployée avec ses habitués tout en nourrissant un oiseau posé sur son épaule. Resk était la mascotte des lieux et pour rester raccord avec la première impression que pouvait avoir les visiteurs, la bestiole était antipathique au possible. Le vieux vautour obèse avait la même apparence que son propriétaire, même air crasseux et négligé, même regard torve et vicieux, on pouvait même compléter l'analogie en remarquant la tendance à perdre des cheveux pour l'un et des plumes pour l'autre. En bon charognard, il survolait souvent la pièce, dégradant l'hygiène déjà contestable de l'établissement, pour fondre à l'occasion sur l'assiette d'un maraud. Une légende persistante dans une partie de la clientèle, la plus large, mais pas la plus fine, voulait que se faire piquer son morceau de viande par Resk était annonciateur de bonnes nouvelles. C'est dans le fond de cette taverne pour le moins louche, qu'un groupe d'hommes tout aussi louches discutaient à voix basse en buvant dans des verres à la propreté douteuse.
Cinq hommes assis sur des tabourets bancals arboraient toute une panoplie d'armes plus ou moins encombrantes, de tenues sombres et extravagantes et de bijoux représentant crâne, tête de mort, serpent ou dragon. Tous écoutaient parler un colosse à la barbe noire fournie, à la mâchoire carré et au visage marqué par un réseau de cicatrices.
- Ça commençait bien, on a pris Farin en moins de deux heures et on a passé la nuit à piller, massacrer la résistance et foutre le feu à tout ce qu'on pouvait.
- Bien fait pour leurs gueules! lança un homme au bout de la table.
- Vous avez trouvé beaucoup de richesse ? demanda Teask qui posait toujours des questions essentielles.
- J'aurais donné n'importe quoi pour être à ta place. Continua Nerwin plaintif avant de remettre le nez dans sa choppe.
Guernold continua son récit.
- Et puis le lendemain on est tombé sur une armée de l'empire de l'est, on était deux fois plus, mais on s'est fait … Il serra les dents, ce qui lui donna une allure encore plus sauvage.
- Battre ? proposa Alastor en passant sa main dans sa barbe.
- Tailler en pièces ?
- Rouler dessus ?
- Capturer puis jeter en pâture à des sanglier de combat affamés ? Aida l'homme encapuchonné en bout de table, répondant au doux nom de Pirilius dit « l'Ordure » très imaginatif à ce sujet.
Le guerrier fit non de la tête, prit une respiration et expliqua. -On s'est fait poutrer la gueule ! Les mots étaient durs, même dans la bouche du brutal combattant. La phrase tomba comme un couperet, imposant un lourd silence à la tablée.
- Puuuuuuutainn sifla simplement Teask entre ses dents.
- Dur... Conclut Nerwin de plus en plus désespéré. Avec son visage d'ange, sa stature athlétique et ses habits de noble « à l'ancienne » Nerwin aurait pu avoir une vie heureuse de chevalier courtois chez les peuples libres. Mais il avait choisis les forces du mal, à l'époque prolifiques et avait échangé son bras désormais maudit contre la jeunesse éternelle à un démons pour le servir à tout jamais. Il vivait très mal les échecs à répétition et tentait de noyer sa honte dans une infâme eau de vie vendue à prix d'or par le patron de la « Molaire Cariée ». Alastor, nécromancien de son état relança la conversation.
- Dis moi, le héros qui t'a eu, il était de quel type, un jeune orphelin de quatorze ans qui galvanise les troupes avec son cœur pur et vertueux.
il cracha à l'évocation de ces mots,
-Ou alors un vieux baroudeur bien coiffé qui s'est battu dans toutes les guerres depuis ses douze ans ?
- Un gamin, avant d'écraser mes troupes il élevait des chèvres.
- Dur… Continua Nerwin dont les phrases se raccourcissaient à mesure que son verre se vidait.
Alastor tira de sa sacoche un horrible carnet dont la couverture de cuir était bouffée par les vers et pris ses notes. Depuis le début de sa carrière au service de Belbinor, démon de rang 4, il référençait scrupuleusement tous les héros qu'ils avaient affronté avec ses collègues. Il passait ensuite des heures à faire des fiches sur leurs points communs, sur les éléments qui poussent un pécore à sortir de la masse pour devenir un héros et à les classer par ordre de dangerosité. L'initiative ne servait à rien dans l'optique d'éviter la catastrophe à chaque bataille, mais il donnait à Alastor la sensation de faire de vrais trucs de mage.
- Remarque, c'est pas les pires …
Repris Teask, il était le plus jeune de la fine équipe et avait encore foi en la puissance de l'obscure, il était persuadé que les forces du mal écraseront les peuples libres et alors, il sera le tyran despotique qu'il a toujours rêvé être. Les motivations d'intégrer les rangs de l'obscur pouvaient être multiples. Soif de pouvoirs, vengeance, malédiction ou peu importe. Mais il fallait absolument un objectif à long terme pour supporter de travailler dans les terres maudites, avec des êtres vils et lâche sous la direction d'un démon sadique et lunatique. Teask n'avait pas besoin de ça, faire le mal et être une teigne avait toujours été pour lui une vocation.
Depuis tout petit, il frappait, volait et terrorisait son entourage. En bonne fouine qu'il faisait, il mettait, cela va de soi, un point d'honneur à frapper dans le dos, toujours les plus faibles et à aller se cacher derrière une brute pour éviter les représailles. Aujourd'hui il mettait à profits ses compétences innées pour mettre sur pied de redoutables pièges politiques ou des embuscade particulièrement retorses, sans plus de succès que ses collègues au style plus direct.
- Boarf… fit Guernold, pas spécialement convaincu.
Lui ne s'amusait pas à classer les champions du clan ennemi par famille de gêneur. Il y avait les perdants d'un coté et les vainqueurs de l'autre et lui avait la sale tendance à se retrouver du mauvais coté. Mais tout cela n'était pas de sa faute, croyait-il, mais celle de ces bras cassé de collègues. Même si cette bande fillette rachitiques le faisaient rire, il n'aimait pas leurs manières de faire la guerre, tout à base traîtrise et de coups vaches. Il n'y avait pourtant rien de plus simple que cette saine activité, on rassemble des hommes, on gueule avant de charger et on se sert dans les campagnes si on gagne ou en rentre chez soit lécher ses plaies si on perd. Merde, c'était très bien comme cela, c'est comme ça que l'on faisait à la bonne époque, mais non, il fallait toujours que ces foutus intellos compliquent tout avec leurs machinations foireuses et leurs stratégies à deux ronds.
Teask s'expliqua. - L'avantage avec les « Loyal-bons », c'est qu'après leur heure de gloire, ils se retirent à la campagne pour vivre heureux et avoir beaucoup d'enfants. Le pire c'est frimeurs au grand cœurs.
Son visage se tordit dans un rictus méprisant,
- En plus de se battre pour la justice et la liberté.
Comme Alstor l'avait fait un peu plus tôt, il cracha par terre à l'évocation de ces mots qu'il détestait,
- ils reviennent à la charge à chaque fois pour déjouer nos plans. Un peu comme ce Chevalier de Lisawa.
La rage lui montait au nez, il serra son poing sur son verre qui craqua sous ses phalanges. Malgré une série de défaites toutes plus cuisantes les unes que les autres, il s'obstinait à croire qu'un beau jour il se débarrasserait du noble combattant. L'espoir fait vivre.
- Tant que t'es dans ton foutu carnet, on en est à combien ? Demanda Nerwin, qui, pour une raison qui lui échappait, tenait à s'enfoncer encore plus dans la morosité. - Dix-huit échecs cette année, informa Alastor d'un ton étonnamment détaché, pareil à celui qui parle de météo.
En tant qu'érudit, il savait que la théorie des grands nombres jouait en leur faveur, statistiquement il arriverait forcement un moment où ils gagneraient. Même si l'explication, un peu fumeuse, charmait le groupe de choc, elle ne plaisait étonnamment pas à leur patron.
Pirilius qui aimait remuer le couteau dans la plaie revint, à la charge.
- Vous avez des idées pour êtres moins ridicule la prochaine fois ? Dit-il en se rapprochant de ces interlocuteurs et en baissant la voix, manœuvre objectivement inutile, personne n'écoutait ou ne s'intéressait a eux dans tout le brouhaha, mais bien pratique pour se donner des airs de conspirateur.
Il n'avait pas besoin de ça pour ne pas inspirer confiance à ses pairs. Même quand son visage n'était pas dissimulé par une large capuche ou par une étoffe rouge sang, il n'était pas le genre d'homme avec qui on avait envie de fraterniser. Avec son visage anguleux et maigre, son regard noir et menaçant, ses yeux de furet enfoncés dans leurs orbites et sa brûlure au coin de la lèvre qui lui déformait le visage et donnait l'impression qu'il était constamment en train de ricaner, il n'avait pas eu grand mal à se faire engager dans l'équipe de Belbinor. La simple énumération de ses goûts suffisait à s'assurer qu'il n'avait pas volé son titre, il aimait ses poisons, ses pièges, ses lames et ses outils de torture, il faisait même parfois froid dans le dos à certain de ses collègues pourtant fort peu impressionnable. C'était à peu près tout ce que l'on savait sur «l'Ordure » qui avait méticuleusement effacé toute trace de son passé. Les plus mesquins disaient qu'il cachait un secret honteux, mais ceux là n'étaient que très rarement cru, notamment car médire de sur le compte de Pirilius entraînait souvent de fâcheuses complications telle que la baisse drastique de l'espérance de vie.
-Ouaip … Grogna Guernold, Teask et Alastor hochèrent la tête sur le même air de confidence.
- Non, j'ai l'impression d'avoir tout essayé, gémit Nerwin, et toi ?
Pirilius, trop heureux qu'on lui pose la question, eut un sourire carnassier. Il jubilait, une fois de plus, il allait briller par son intelligence maléfique.
- Oh que oui, fit-il en accentuant encore son sourire en coin. Il baissa sa capuche, fit mime d'hésiter pour faire languir son auditoire et savoura le regard fébrile de Teask et Alastor qui attendaient impatiemment son plan. Quand enfin il se décida à exposer son idée de génie, il fut coupé par la voix rauque de Guernold.
- Vos gueules, il arrive. Le guerrier sans doute captivé par les hypothétiques révélations fracassantes de Pirilius, s'était mis à surveiller la salle et avait remarqué l'imposante silhouette qui avait fait irruption dans la taverne, avait commandé un verre au tavernier avant de s'approcher d'un pas lent.
Tous se mirent à se sentir comme des renards pris dans un piège à loup sur le chemin d'un troupeau de bisons enragé : ils voyaient venir le danger de loin et ne pouvait rien faire pour y échapper à part fermer les yeux, serrer les dents et attendre que ça passe.
Enfin arrivé à leur niveau, Belbinor cracha pour toute salutations.
-Pitoyable messiers.
La remarque eut l'effet d'un carreau d'arbalète, les cinq hommes enfoncèrent leurs têtes dans leurs épaules. Le démon s'assit sur le tabouret restant, mais le bois vermoulu émit un craquement sinistre sous son poids inhumain, aussi il préféra rester debout. Il toisa d'un regard mauvais la tablée, qui, pour se donner une contenance portait leurs verres à leurs lèvres. Belbinor les imita et grimaça. L'hydromel "du patron" était la spécialité de la "Molaire Cariée" et lui donnait son nom. L'élixir avait une allure pâteuse et était bien trop sucré, résultat de la trop grande quantité de miel bon marché servant à masquer d'autres goûts moins avouables.
- Infâme, fit il simplement.
Le démon profitait de son voyage annuel dans les plans supérieurs pour superviser ses inutiles mais néanmoins seuls généraux et surtout pour apprécier la saveur sucrée tout simplement inexistante en enfer, il fut forcé de constater que la "Molaire Cariée" n'était pas le lieu le plus indiqué pour un voyage culinaire. Fâché de voir ses espérances sucrées gâchée par le mauvais choix de ses subalternes, il commença la revue de projet.
- Alors, ces peuples libres ?
Le tremblement inhabituel de sa voix démontrait ses efforts pour avoir un timbre humain et ne pas attirer l'attention. Cet épuisant exercice vocale n'allait sans doute pas le rendre plus indulgent.
Le plus courageux de la bande, à savoir Guernold se lança.
- Bah, ils le sont toujours.
Fidèle à sa réputation de brute épaisse, il enfonçait des portes ouvertes. La réponse fut moins cinglante qu'à l'accoutumée.
- Je sais bien bougre d'âne ! Pourquoi c'est encore le cas !
Il fut un temps ou Belbinor tenait sous sa coupe tous les royaumes de l'est, un temps où la populace devait le vénérer ou mourir et où les plus brillants esprits du mal se bousculaient pour intégrer son armée. Mais cela faisait des siècles que ce temps maudit était révolu, les seigneurs démoniaques avait été repoussés dans les tréfonds de l'enfer, la moindre parcelle de terre avait été reprise par les peuples libres. Le mal ne faisait plus rêver depuis qu'une poignée de pécores avaient eu l'idée, plus que contestable, de sortir de leur situation de misère est de servitude et de prendre les armes contre l'oppresseur. Ceux qui auraient pût passer pour des fous idéalistes s'ils avaient été exécuté de façon salissante pour l'exemple, arrachèrent leurs premières victoires et posèrent les premières pierres d'un monde de justice et de liberté. Ces premiers héros, entraînèrent dans leur sillage tout un tas de nouveaux combattants avides de liberté, reléguant les derniers druides, les seuls à s'opposer aux ténèbres à l'époque en ce qu'ils auraient dû toujours être, une bande de tocards sénile, prétentieux et extrêmement rasoir et ceux, malgré leur exubérante pilosité. Le mal était en crise, c'était indéniable et pendant que les plus fin bretteurs et puissants mages venaient grossir les rangs ennemis, Belbinor devait exploiter les rares ressources d'un guerrier aux méthodes passés de mode, d'un nécromancien limité, d'un prince dépressif, d'un pt'it gars inexpérimenté et d'un connard qui pouvait le trahir d'un moment à l'autre. Parfois, seul dans le noir des abysses, cette pensé lui faisait presque envie de prendre une retraite bien méritée dans un plan supérieur ensoleillé, avant que ses instincts teigneux et vindicatifs et son dégoûts pour toute forme de bonheur ne reprennent le dessus.
Allez hop, je me lance et publie ma première (petite) nouvelle : gardien du bosquet.
Cette fois-ci, elle en avait assez ! Accoudée au comptoir d'une taverne stellaire, Fortune, la bonne étoile, regardait son petit protégé d'un œil rieur. ''Cours, mon petit loup, cours !' Lui lança-t-elle, avant de détourner le regard.
Zoren n'avait pas d'autre choix. Il courait à s'en faire péter les poumons, chaque inspiration lui brûlait la gorge et un point de côté lui arrachait une larme de douleur. Mais il y avait pire, l'énergumène hagard et écumant de rage qui en avait après lui, lui donnait une bonne raison de ne pas s'arrêter. Malheureusement, au jeu du chat et de la souris, les Hobbits sont désavantagés, et le pauvre Zoren perdait du terrain à chaque foulée. Alors qu'il se voyait déjà finir sa vie empaillé à servir de porte manteau dans une cabane de bûcheron, il repéra sa dernière chance de salut. Poussant son corps grassouillet dans ses dernières limites, il fonça dans une haie de ronce et d'acacia. Son gabarit ''format de poche'' lui permit de se faufiler sans trop de mal dans le mur d'épines. Une fois l'obstacle traversé, il grogna quelque instants contre ''cette foutue cape, que c'est pratique que le diable !''. Quand enfin, il parvint à extirper l'étoffe enchevêtrée dans le buisson épineux, il eut un soupir de soulagement en constatant que son poursuivant tournait les talons à la recherche d'un chemin détourné. La flopée d'insanités lancée par l'homme n'ayant rien de rassurant, Zoren, à la manière d'un enfant sur un toboggan, dévala la pente qui se présentait à lui et prit ainsi une avance confortable.
Courageusement planqué dans son terrier, Zoren, encore essoufflé par sa folle épopée, faisait le point sur sa glorieuse situation. Il venait d'échapper de justesse à la cognée de Svard, un bûcheron rancunier et râleur, depuis le temps que le Hobbit lui pourrissait la vie, il ne comptait pas abandonner la poursuite, et le rideau de lierre grimpant qui dissimulait l'entrée du trou ne lui sera pas d'une grande aide. Pour fêter ça, il envisagea de se payer un cocktail surprise à base de ciguë. Oh et puis non ! Cela faisait dix-sept ans qu'il était entré en guerre et il n'avait jamais abandonné le combat, il n'allait pas commencer aujourd'hui !
Dix-sept ans... Déjà. Dix-sept ans que Zoren s'était autoproclamé druide et mis en tête de protéger ce bosquet, humblement baptisé Bosquet Zoren. Certes, c'était une bien modeste mission, quelques lieux de verdure, un ruisseau et une poignée de familles animales à protéger contre les intrusions des braconniers et bûcherons humains. Cependant, c'était déjà pas mal pour un Hobbit, qui d'autant plus, ne pouvait déchaîner la fureur des éléments contre ses ennemis comme le faisaient ses collègues barbus et décrépis. Alors il défendait son bout de terre comme il le pouvait, rivalisant de ruse et de fourberie pour saper, ruiner, saboter et détruire le travail et le moral de ses ennemis. Tout cela n'était ni très glorieux ni très héroïque, mais d'une efficacité redoutable, il avait ainsi rendu dépressif bien des hommes et des femmes harcelés nuit et jour par une ombre furtive qui sortait sa truffe de l'ombre pour frapper avant de retourner se terrer avec les rongeurs.
Il était évident que la lutte de Zoren était insignifiante, il défendait une terre ridiculement petite cernée par les villages humains et qui était de toute façon vouée à disparaître. Les membres du haut cercle druidique se moquaient sans doute de ce drôle de petit personnage qui, soyons honnêtes, n'avait de druide que le goût immodéré pour le vert, l'arrangement capillaire aléatoire et l'incroyable autant qu'indispensable compétence ''Parler philosophie avec les renards''. Pourtant, il était heureux comme ça : il se sentait utile, la compagnie des loutres et des hérons lui convenait parfaitement, il n'avait pas de compte à rendre à un conseil de vieux schnocks à moitié séniles et surtout n'avait pas à affronter les forces obscures qui ont toujours eut l'excellente idée de s'en prendre aux forêts millénaires, et c'était très bien comme cela.
Voilà quelques semaines que Svard avait installé sa hutte à l'orée du bosquet, faisant de lui la nouvelle cible de Zoren. Ignorant les histoires du vieux rôdeur, devenu alcoolique suite à sa dernière expédition dans le bosquet, il avait décidé de s'approprier le bout de terre en friche pour y installer une ferme où il coulera de jours tranquilles avec sa femme et ses enfants. L'homme était plus hargneux, plus coriace et plus bête que la moyenne des bipèdes qu'avait rencontrés Zoren, il aimait donc beaucoup le tourmenter. Encore en sueur et la respiration saccadée, le Hobbit échafaudait sa revanche, en grommelant dans sa barbe inexistante. Mille pièges machiavéliques et coups sournois venaient à son esprit tordu et retors. Pour sûr qu'il lui fera payer cet affront, mais il fallait faire vite, car il entendait le pas lourd et les vociférations de Svard. Sa prose si variée et si délicate qu'il est pourtant de bon ton de passer sous silence ici fit comprendre à Zoren que s'il venait mettre le nez dans sa planque, il allait vraiment passer un sale quart d'heure. Par réflexe, il fit une prière à sa bonne étoile, celle-ci, d'humeur magnanime, décida tout de même de lui faire un signe et lui fit parvenir le doux son des chopes qui s'entrechoquent suivi du cri de ralliement des personnes de bon sens : '' À la vôtre ! ''. Le presque-druide encaissa le coup, la bonne Fortune venait de poser ses R. sans crier gare, le laissant patauger dans la galère. Il regrettait d'être un simple Hobbit et enviait les héros pourfendeurs de dragons, qui frimaient dans leurs armures rutilantes ou avec leurs bâtons qui faisaient des éclairs. Ceux-là se retrouvaient-ils pourchassés par des bûcherons au vocabulaire limité ? Non, bien sûr que non. Zoren lui, devait se creuser la caboche pour ne pas crever ici. Il y en avait marre à la fin, pourquoi il y en aurait que pour les humains, les elfes et les nains ? Il était temps que les bardes chantent aussi les aventures des petits peuples et Zoren sera le premier à avoir cet honneur. Pour faire bonne mesure, il tira son poignard d'un geste théâtral et se dirigea d'un pas décidé vers le rideau de lierre, dernier rempart entre l'homme et un Zoren à jamais changé. Il sentait la puissance noble et fière des chênes ancestraux monter en lui, il sentait l'imprévisibilité destructrice des rivières battre dans ses veines, il sentait la fureur sauvage et meurtrière des loups brûler dans ses tripes. Il s'arrêta juste derrière le lierre, et prit une profonde inspiration, comme le font les guerriers avant d'aller poutrer les dragons.
Ah, quel moment magique qu'est celui où l'histoire choisit ses héros. Zoren gardien du bosquet ! Ciel, ce que cela sonne bien ! Zoren gardien du bosquet ! Ah, ce qu'il allait prendre le casseur d'bois !
Hélas, parfois l'histoire se trompe. Quand le brouillard épique qui avait pris d'assaut l'esprit de Zoren, s'estompa, il se trouva là, droit comme un I son poignard à la main. Perplexe, il retourna à son siège. ''Par tous les dieux, qu'est-ce qui me prend moi ? Depuis quand je me comporte en héros ? J'ai pas mâché de champignons douteux depuis un moment, pourtant. C'est sans doute un retour d'acide, ou une indigestion. Faut que je fasse gaffe moi, ça va mal finir cette histoire.'' C'était bien trop d'émotions pour un si petit hobbit, pour se remettre d'aplomb, il tira de sa sacoche-panier pique-nique un flacon de liqueur de violette et de miel. Le breuvage était exquis, fait maison, bio et assez puissant pour faire tenir Zoren pendant les longues nuits d'hiver, et lui redonna le courage de se planquer et d'espérer ne jamais êtres repéré. Il ressortit son poignard et se tailla une tranche de terrine de navet, que voulez-vous il fallait bien s'occuper en attendant que l'orage passe.